5e RENCONTRE
DU PROGRAMME
MODÉLISATION DE
LA COMPLEXITÉ

Complexité: la stratégie
de reliance

Aix-en-Provence,
4-5 juillet 1996

CAHIER DES RESUMES

(AVERTISSEMENT : texte " brut de scanner " fourni par le RED&S)
Merci à tous les auteurs qui voudraien recitifer ou enrichir leurs propos de nous écrire !

Marcheur, il n'est point de chemin ; en marchant se construit le chemin

A.MACHADO


Complexité: la stratégie de reliance

jean-Louis LE MOIGNE

Président du Programme Européen Modélisation de la Complexité

"La Complexité appelle la Stratégie" : cette réflexion d'Edgar Morin nous avait incité àorganiser la 4e Rencontre du Programme MCX, en juin 1994, sur le thème de " L'Intelligence Stratégique de la Complexité". Au fil des deux dernières années, les ateliers (... ou les attracteurs thématiques) du programme Européen MCX, se sont attachés à développer "en tâtonnant" des stratégies de modélisation intelligente des systèmes perçus complexes au sein desquels chacun intervient intentionnellement en s'efforçant de "raison garder" : nous avons ainsi collectivement retrouvé une autre intuition d'Edgar Morin: "la pensée complexe est une pensée qui relie" (au lieu de d'abord diviser, disjoindre, analyser). Les stratégies qu'appelle l'action humaine dans la complexité sont des "stratégies de reliance". Le thème de cette cinquième Rencontre MCX se construisait ainsi, nous révélant l'unité dans la diversité du projet culturel et scientifique qui nous mobilise. Ce concept de reliance a été forgé il y a plus de dix ans par notre ami le sociologue Marcel Bolle de Bal qui voulait initialement rendre compte de la complexité du lien social: sa présence parmi nous à Aixen-Provence nous aidera à le méditer plus attentivement encore pour l'interpréter... dans toutes ses dimensions.

Puis-je ici en privilégier deux qui par leur valeur symbolique rendent peut-être plus

particulièrement compte du "Projet MCX" tel que nous le vivons en 1996.

- L'une exprime la stratégie de reliance qui peut se manifester dans nos réflexions civiques sur l'éducation et l'enseignement: la récente parution du livre de G. LERBET, "Les nouvelles sciences de l'Education, au coeur de la complexité" (Nathan, 1995) témoigne de la faisabilité du projet : oui, nous pouvons relier Epistémè et Pragmatiké, le Savoir et le Faire...

- L'autre exprime la stratégie de reliance interculturelle dont nous savons qu'elle est au coeur du Programme Européen MCX : la récente parution, dans les cultures anglosaxonnes du prernier livre en anglais consacré à l'oeuvre et à la pensée d'Edgar MORIN (M. Kofman : " Edgàr MORIN, from Big Brother to Fraternity", PlutoPress, 1996) constitue un autre événement. "Reliant" la pensée complexe entre les cultures anglo-saxonnes et les cultures latino-américaines, il nous incite à poursuivre notre projet collectif : "en marchant se construit le chemin...", dans toutes les langues et dans toutes les cultures de la planète...

Ainsi se construit le sens de notre Rencontre.


"Quand la marche manière devient"... ceci n'est pas un titre mais une traduction automatique du très MCX "AI andar se hace camino "

Evelyne ANDREEWSKY, TLNP - INSERM - La Salpêtrière

(Paris)

Les problèmes de la traducton reflètent les aspects généraux de la complexité dans un domaine particulier, mais connu de tous, le langage - d'où leur intérêt du point de vue didactique. C)n ne saurait n-deux synthétiser qu'avec le dicton itahen traduttore = traditore (traduction = trahison) les défis du langage qui rendent la "bonne" traduction quasiment impossible. Traduire un énoncé, un texte, c'est en effet, d'abord, interpréter ce texte ou cet énoncé en le reliant (c'est ici qu'on voit apparaître le principe de complexité) à "son" contexte. Mais déterminer ce contexte peut nécessiter rien moins que toute la culture ! Et la culture est bien loin d'être identique pour deux langues différentes.. @

Or bien traduire, c'est produire, dans une langue cible, un texte dont le rapport avec le contexte culturel de cette langue soit analogue à celui du texte source avec son propre contexte (si une traduction cornme: sky, my husband! ne convient pas vraiment - même si on remplace sky! par heavens! - c'est que contrairement à ciel, mon mari! - on n'y décèle nul clin d'oeil aux pièces de boulevard !). Traduire, c'est ainsi faire non seulement avec les textes mais encore avec les cultures et les interprétations - d'où la complexité de cette tâche, et les risques d'erreur et de < trahison " queue entraîne.

La traduction automatique néglige interprétations et contextes culturels, trop complexes pour quelle soit en mesure de les prendre en compte. Elle procède d'un point de vue analytique, en réduisant (principe de simplicité,, antagoniste de la complexité) énoncés et textes à des séquences linéaires d'éléments du vocabulaire, régis par des règles (syntaxiques) relativement simples. La traduction automatique consiste alors à transposer dans le vocabulaire de la langue cible et selon les règles syntaxiques de cette langue, la séquence de mots initiale. Les résultats d'une telle transposition démontrent - souvent par l'absurde et la caricature - les impasses de ce point de vue réducteur.

C'est ainsi qu'une caricature, un négatif, de <, en marchant se construit le chemin " (qui s'interprète dans le cadre du poème de Machado, comrne "il n'y a pas de voie toute tracée") nous est proposée (via le rrùnitel) avec: "quand la marche manière devient". Autrement dit: quand on marche pour marcher (.. on risque de tourner en rond !). Les voies toutes tracées ne seraient-elle pas précisément celles où l'on tourne en rond ? Sûrement, si on en croit Umberto Eco in , Le nom de la rose " : le diable est l'arrogance de l'esprit, la véritéjamais effleurée par le doute. Le diable est sombre parce qu'il sait où il va, et allant, il va toujours d'où il est venu ...

Session C4, "Langage entre pensée et action"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, SaUe Picasso


"Warmglow effect" et demande de service social

Maurice BASLE, CERETIM - Université de Rennes

La recherche micro-éconoinique des éconon-dstes s'est intéressée de plus en plus à l'estimation de fonctions de demandes individuelles ou globales de biens et services. Celles-ci sont des es@tions de quantités demandées aux différents prix d'offre des vendeurs ou des fournisseurs.

Les deux démarches semblaient ne jamais devoir se rencontrer puisque, par déf@tion, l'offre de services locaux ne se faisait pas à prix coûtant. On savait qu'il pouvait y avoir un droit, un péage ou une autre forme de signal de coût, droit demandé à l'usager du service public mais ce n'était pas un prix d'offre.

Par conséquent, on niavait pas à proprement parler de prix de demfflde pour des services publics locaux, eux'-mêmes n'ayant pas de prix d'offre affiché fonction des coûts des prix de revient. L'idée de chercher le demandeur, ses motivations, son intérêt derrière l'usager (ou les usagers) des services pubhcs locaux a cependant déjà existé dans divers travaux d'économistes (mécanisme de LINDAHL par exemple où l'on parle d'échange volontaire de service public contre contribution individuelle à l'impôt.

Elle n'avait cependant pas été exploitée dans toutes ses dimensions. Elle connaît aujourd'hui un regain d'actualité en Amérique du Nord avec le développement de l'Evaluation des Politiques Pubhques, et on pourrait prochainement la retrouver en France derrière certaines investigations menées à l'initiative du Conseil Scientifique de l'Evaluation ou dans des recherches menées par des étudiants de doctorat.

Ce regain d'intérêt invite à reprendre un chemin difficile : le chenùn de l'étude paradoxale de la

demande individuelle de services collectifs publics locaux.

Session E5, "L'économie, d'un objet à un projet complexe"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Cézanne II


A la recherche des "emplois dormants" par la logique du projet d'entreprise

Christian BOUILLÉ, Université de Montpellier II

Guy CHASSAGNE, Université de Montpellier II

Face à la difficulté actuelle d'accès à l'emploi pour les jeunes diplôrnés, l'aide envisagée relève d'une

politique globale universitaire impliquant étudiants, enseignants, chefs d'entreprise, collectivités

territoriales, etc...

Des actions pour tous les TD:

- Plusieurs actions ont été réalisées pour favoriser la recherche et la réalisation des stages professionnels en entreprises, le stage étant une étape nécessaire même si elle n'est pas toujours suffisante, pour accéder à l'emploi. Plus récemment pour aller plus loin une opération originale "100 Jeunes Diplômés-100 Entreprises" a été conçue pour faciliter l'accès à l'emploi des JD de l'Enseignernent Supérieur de la

Région.

- Cette opération se déroule en 3 phases : 1) Préparation au recrutement - Formation à la détection et à la validation d'un projet d'entreprise (1 à 2 mois) - 2) Identification, validation et planification du "projet dormant" (2 mois) - 3) Développement du projet (6 mois um). Le JD est accompagné

techniquement dès la phase 2 par un cadre expérimenté, actif ou retraité, qui le parraine. La phase 2 constitue le coeur de l'opération : c'est une pré-étude du pro.jet d'entreprise, sans coût direct pour cette dernière. Le JD acquiert une expérience formatrice importante. La phase 3 débute avec le recrutement du JD par l'Entreprise,sur le projet validé, par la signature d'un contrat de travail (CDI ou CDD de 6 mois minimum) afin de démontrer la faisabilité du projet et le professionnalisme du JD.

Cas particulier des Bac + 7 et plus - Cette catégorie, plus délicate, est essentielle pour l'Université en termes de Recherche, de notoriété, d'aspect économique (bénéfice d'une haute compétence et retour sur investissement) et pour prendre en compte aussi le risque de malthusianisme.

Ces JD ont des qualités reconnues. Leur formation devrait induire des métiers nouveaux s'ils ont la possibflité de compléter à la carte leurs acquis : c'est la valorisation du doctorat!

Première expérience et perspectives

Lors d'une première expérience (ler semestre 96), 9 des 13 JD à Bac + 5 et plus ont été embauchés (7

CDD et 2 CDI)

Une deuxième expérimentation débute en juin 96 et concerne 2 groupes de 15 (catégories Bac + 2 ou 3 et Bac + 4 ou 5). Un groupe de docteurs et post-doc sera lancé dans les prochaines semaines.

Les partenaires potentiels (Etat CoUectivités territoriales, etc ... ) séduits par l'opération s'impliquent chaque jour davantage et plusieurs projets sont en voie de finahsation. Les chefs d'entreprise consultés et interrogés sont partie prenante. Tous sont sensibles à la valeur ajoutée de l'opération basée sur l'activation de "projets dormants" de développement et de croissance de l'entreprise, qui n'a pas eu encore l'opportunité de les mettre en oeuvre.

Session E4, "Travail, emploi, et société"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, Salle Cézanne H


Actes et opérations complexes en droit

Danièle BOURCIER, CNRS IDL - Paris

Quel intérêt y a-t-il à rechercher dans quelles circonstanoes et pour résoudre quelles questions le

droit a fait appel à la notion de complexité ?

La notion de complexité, avant la théorie des systèmes, a été u@ée empi'ri'quenwnt dans de nombreux champs de la connaissance et de l'action. A cet égard, l'examen du droit positif apporte un savoir pratique, notamment sur ce qu'il nomme les décisions complexes. La contrainte argumentative de la décision judic-aire ajoute à ce qui ne pourrait être qu'une observation, une dimension pré-modéhsatrice susceptible d'être utilisée pour une simulation éventuelle de cas d'illégalité et de responsabilité. - Illégalité : u@ées dans le domaine de 1'urb@me, ou des concours administratifs, cette catégorie contentieuse crée une garantie pour les administrés : en effet la reconnaissance ex post de la complexité de l'opération globale leur ouvre un recours contre des actes décisionnnels antérieurs à l'acte final qui leur porte préjudice. EHe est donc une construction fonctionnelle de l'observateur, en l'occurrence du juge administratif. La complexité est "postulée" sans croire à l'existence "naturelle" de cette propriété dans le but de créer des effets pratiques.

Le juge considère donc qu'il y a opération complexe "lorsqu'une décision finale ne peut être prise qu'après intervention d'une ou de plusieurs décisions successives spécialement édictées pour permettre la réalisation de l'opération dont la décision finale est l'aboutissement". La définition est restrictive car il faut: - plusieurs décisions, continues et spécifiques, aux effets non immédiatement prévisibles et concourant à la décision finale.

- qu'il y ait entre elles un lien direct et nécessaire.

L'acte "illégal" notanunent doit être indissociable de l'ensemble du processus. Ainsi, dans une décision de 1992, le Conseil d'Etat a considéré q ' ue "les différents actes, depuis l'inscription d'un étudiant dans une université pour y soutenir sa thèse jusqu'à la décision finale du président de l'université... forment en raison de leur indivisibilité une opération complexe". Il s'agit là d'un autre type de caractéristiques dégagées dans la théorie de la complexité à savoir "un enchevêtrement d'actions et d'inter-relations". - Responsabilité : les dernières affaires tragiques qui ont ému l'opinion (affaire du sang contan-Liné, affaire de Furiani, affaire de la Gare de Lyon et actuellement l'affaire de la vache folle) mettent en jeu des questions complexes de responsabilité. De mêrne, dans le domaine médical, le juge utilise impficitement la notion de complexité pour exonérer un chirurgien d'une faute conunise lors d'une opération. Peut-on dire que toutes ces décisions étaient complexes ? Cette notion crée des garanties pour l'administré imprévoyant (opérations administratives examinées ci-dessus) mais peut-elle être évoquée pour "décharger" les acteurs à l'acte décisionnel ?A partir de ces différentes a-ffaires et de la théorie des décisions complexes en droit, nous proposerons une réflexion critique sur les effets sociaux et

organisationnels de la notion de complexité.

Session C3, "Droit et société: la décision en situation complexe (11)"

jeudi 04 juillet 16:30-18:15, Salle Cézanne II


Activités de l'Atelier 1 ; projet et "esprit" des trois sessions de cet atelier

Marie-José AVENIER, GRASCE (CNRS) - Univ. Aix-Marseille

III

La session Al vise à rendre compte de travaux qui ont été menés au sein de l'atelier 1 depuis la dernière

Rencontre MCX de juin 1994.

L'accent sera mis sur une journée d'Etude organisée le Il avril 1996 avec le concours de l'Institut du Management d'EDF-GDF. Le projet de cette journée était d'avancer sur le thème "stratégie et complexité", en échangeant avec des chercheurs de plusieurs autres laboratoires européens travaillant sur ce-thème : DMSP (Université de Paris Dauphine), EURISTIK (CNRS 5055 et Lyon 3), le département stratégie de la SDA Bocconi à Milan.

Après une présentation de la synthèse des débats de la Joumée du 11 avril, réalisée par les membres de l'atelier 1, la parole sera donnée à chacun des autres laboratoires qui ont participé à cette joumée, et àl'Institut du Management d'EDF-GDF qui exprimera son point de vue sur ces travaux.

Anirnation: Laetitia Nourry (Institut du Management EDF-GDF et GRASCE)

Intervenants :

* M-J Avenier (GRASCE, Aix): activités de l'atelier 1, et projet et "esprit" de ces 3 sessions

* F. Lacroux (GRASCE, Aix) : présentation de la synthèse d'une Journée d'Etude interactive

* G. Colombo (SDA Bocconi, Milan) : "Pilotage stratégique des organisations innovantes"

* M. Girod (DMSP, Paris Dauphine) -. "Stratégie, complexité et mémorisation organisationnelle"

* A-C Martinet (EURISTIK, Lyon): "Opérateurs de sens et délibération stratégique"

* G. Chabert (Institut du Management EDF-GDF) : réflexions sur ces propos d'étape

Session Al, "Stratégie et complexité I : propos d'étape"

jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Milhaud


Analyse Economique de l'accès au réseau électrique d'interconnexion

Olivier COUTARD, CNRS IERS (Poitiers) - LATTS (Paris)

Après avoir longtemps bénéficié d'une relative @@té, la distribution d'électricité n'échappe plus désormais au mouvement de 'déréglementation' affectant les industries de réseau, et au prenùer chef les télécommunications. Privatisation, introduction de la concurrence et réforme des réglementations nationales se conjuguent à des degrés divers pour modifier en profondeur leypaysage électrique' dans l'ensemble des pays industrialisés.

C)n analysera ici les effets (observés ou prévisibles) de ces réformes sur le partage des coûts et des revenus de la production/distribution d'électricité entre différents . groupes de consonunateurs (industriels/domestiques, urbains/ruraux, riches/pauvres).

Dans un premier temps, les propriétés essentielles de l'organisation traditionnelle du secteur électrique seront brièvement rappelées (monopole, planification centralisée, péréquations éconorrtiques). Puis, àpartir de diverses expériences de libéralisation de l'électricité menées dans le monde, on identifiera les dispositions réglementaires qui ont la plus grande influence sur le problème qui nous occupe (la redistribution des coûts et/ou des revenus entre consommateurs).

C)n examinera en particulier les processus de dépéréquation des coûts de production, de dépéréquation tarifaire et de 'marchandisation' des 'services énergétiques'. On concluera par quelques remarques sur le financement du service universel de l'électricité.

Session B5, "Système en réseau équité socio-spatiale"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Forbin


Apprentissage et production de sens: la quête des fondamentaux

Alfred PETRON, Sciences de l'Éducation - Université de Tours

"Il n'existe pas de territoire sans avenir, il n'existe que des territoires sans projet" prévient le

sociologue rural breton Paul Houée.

C'est pourquoi, le projet de développement (économique, social, culturel, environnemental, énergétique, paysager, touristique... ) constitue la pierre angulaire du parcours de formation faisant l'objet de la présente conununication. Ce cursus est le résultat d'un partenariat négocié entre le Centre de Formation de Techniciens Agricoles de La Ferté-Macé (Orne) et le département de sociologie de l'Université de Caen, qui analyse depuis une vingtaine d'années les mutations du monde agricole et rural.

La quête d'une structure d'accueil (collectivité locale, association) porteuse d'un projet est une étape préalable et impérative pour accéder à la formation. C'est ainsi qu'une quinzaine de personnes se sont engagées avec des populations organisées dans des expériences innovantes de développement local. Le paradigme systérrùq ' ue est alors mobilisé dans la compréhension du territoire pour mieux évaluer les zones d'inertie et les forces d'entraînement de celui-ci. Le projet s'inscrit dans un vaste champ de disciplines puisqu'il met en jeu des concepts tenant à l'Economie, la Sociologie, la Psychologie, la Psychologie sociale, l'Aménagement, la Démographie, l'Ecologie, la Rudologie. Chaque discipline se révèle à la fois insuffisante et indispensable pour comprendre et construire l'avenir du territoire et de ses hommes. Cette approche pluridisciplinaire et malheureusement encore trop peu transdisciplinaire fournit au stagiaire et à sa structure d'accueil les outils pour la perception, l'élucidation et la conceptualisation d'une problématique singulière. Cette production de savoir local est consignée dans un mémoire validé selon les critères universitaires appliqués aux mémoires de maîtrise.

Le chôrnage et l'exclusion pénètrent notre société comme une gangrène, c'est pourquoi lorsqu'une collectivité locale ou une association a pour objectif de s'opposer à cette pseudo-fatahté, l'université et le potentiel scientifique queue recèle a pour rnission de s'investir aux côtés des acteurs locaux. Introduire de la pensée complexe dans l'action et de l'opérativité dans la théorie, tels sont les objectifs d'une

Formation sertie à la vie.

Session B3, "Pragmatique, formation, développement de l'organisation et de la personne"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Forbin


Approche cyndinique des jeunes preneurs de risque (accidents de la route, suicides, psychomanie, délinquance)

Michel MONROY, Paris

Notre société ait longtemps bâti la correction des dysfonctionnements dangereux à partir de trois modèles : le modèle industriel, le modèle médical et le modèle judiciaire. H serait inexact de nier que dans ces trois domaines, les choses ne soient pas en pleine évolution, @ les paramètres reconnus responsables ont été longtemps dans l'industrie la défaillance inéc@que, d@ le monde médical la défaillance organique individuelle, et d'une façon plus générale la notion de défaillance humaine. Le corollaire était la notion de réparation avec, en amont, celle de contrôle nécessaire, et en aval, celle de faute et de condamnation.

Dans le champ des difficultés psychologiques et de la psychiatrie, on est longtemps resté fixé sur la fragilité iiùtiale d'un individu ou sa défaillance ponctuelle au sein d'un système jugé globalement satisfaisant ou tout au moins incontournable.

Si l'on s'éloignait d'une conception strictement individuelle, renvoyant à "l'accident" (de naissance ou ultérieur), ce n'était que pour accuser les parents ou l'environnement d'avoir détruit ou perturbé ponctuellement un individu victirne. Ceci renvoyait à la notion de faute et ne faisait pas des accusés des

partenaires potentiels faciles pour un travail d'analyse.

La conception systén-ùque, apparue surtout depuis ces vingt dernières années, essaye de prendre en compte un jeu interactif global que chacun des réseaux de partenaires impulse et entretient tout en le subissant.

Et l'analyse cyndinique permet de rechercher des pistes pour une prévention.

Dans le champ rnédico-psycho-éducatif, chaque fois que l'on tente de faire de la prévention à partir d'un facteur unique - qu'il soit biologique, affectif, comportemental, éducatif, social ou autre - , on se rend compte que les conditions ne sont pas réunies pour que la mesure devienne largement opérationnelle.

Dans ce domaine, la prévention ne peut être que multidirnensionnelle, sauf à se heurter à des problèmes de mentalités, de crédits, de non-prise de conscience, de réactions contre-productives d'intervenants non concernés. La réadaptation des handicapés, l'intégration des patients psychiatriques dam le concert

global soulèvent ce genre de problèmes.

De même, la détection des difficultés, la prise en charge précoce ne sont pas qu'une affaire de spécialistes pointus.

Si l'on admet ce postulat, comment s'étonner que la cindynique trouve dans le champ médico-psychoéducatif un terrain inépuisable d'applications et des pistes nombreuses de propositions concrètes?

Faut-il avoir déblayé le terrain et fait apparaître dans les rnentahtés la réalité de l'interactivité des paramètres et de la multiplicité des facettes d'un dysfonctionnement.

C'est ce que se proposent très modestement les propos qui suivent.

Session B2, "Risques, confiances, coopérations et conflits dans les systèmes complexes"

jeudi 04 juillet, 14:15-16:00, Salle Forbin


Autour et au sein des complexités et des méthodes trans-disciplinaires

Sergio VILAR, Université de Barcelone

Une pensée stratégique, agissante, est constitutive de la transdiscipânarité ; la rationalité stratégique et la stratégie de l'intelligence doivent s'occuper, primordialement et de préférence, des jeunes, des étudiants en particulier, et des femmes, qui sont la partie émergente de la virtuahsation historique, d'une histoire que jusqu'à présent les honunes ont dominée. Voilà les grandes réorganisations et les changements pratiques pour lesquels je propose de travailler.

Or, avant - bien qu'il serait magnifique de le faire simultanément - il faut s'occuper du développement de nos théorisations concernant la transdisciplinarité, les complexités et les stratégies.

Adresser des critiques aux insuffisances du positivisme c'est bien, mais il est probablement nécessaire de critiquer davantage les survivances de la pensée magique, même parn-d ceux qui s'approprient frivolement des concepts de l'inter- et de la transdisciplinarité. La pensée magique - ou l'ignorance se manifeste quand on dit que telle ou teue activité est inter- ou transdisciplinaire, alors qu'en fait elle n'est que simplement pluridisciplinaire (c'est-à-dire : juxtaposition de scientifiques ou de professionnels monologuant dans le cloisonnement de chacune de leurs disciphnes ou de leurs connaissances spécialisées).

La transdisciplinarité est en construction autour de noyaux fondamentaux : ses méthodes sont ellesmêmes complexes, composées de nombreux concepts-clés émanant de presque toutes les sciences. Si on ne connaît pas le sens de ces concepts et si on ne sait pas les faire intervenir, implicitement ou explicitement d'une manière pertinente pour la compréhension-explication (et gestion et transformation) de tel ou tel phénomène ou problème, il est impossible de faire de la transdisciphnarité. Pour argumenter tout cela, il faut bien sûr organiser des réflexions de longue haleine.

je milite évidemment pour la stratégie de reliance, mais pas du tout dans un univers abstrait ou platonicien. Dans l'état actuel des sciences et des complexités réelles, il est impossible d'organiser des rehances sans tensions internes. Tout ce qui est vie est traversé par des tensions et contradiction. Pour organiser de nouveaux ordres, il est indispensable de compter avec la créativité des désordres. Les reliances sans problèmes sont d'autres signes de la pensée magique que je refuse. Au lieu de fidèles croyants dans des paradis harmonieux pleins de foi, je préfère dialoguer avec des esprits critiques, inventeurs, découvreurs, même si, par arguments empiriques et raisonnements logiques, ils arrivent àcontredire - ou bien à aller au-delà de - mes pensées.

Session P2, "Séance pleinière de la rencontre MCX"

vendredi 05 juillet, 14:15-15:50, Salle Milhaud


Complexité et connaissance

Henri EGEA, PARACELSE (Paris)

Le management par les finalités ou l'auto-management trouve ses fondements dans l'émergence de la philosophie ; la période présocratique a été d'une telle richesse conceptuelle dans l'observation du vivant et de la nature que l'homme s'est n-iis à penser sur sa pensée.

Héraclite, Xénophane, A-naxagore, Pythagore, Parmenide, Empedocle, Leucippe, Democrite, les sophistes, Protagoras, et bien d'autres nous éclairent encore de leur pensée au travers des fragments,

mémoires de leurs oeuvres.

Ces mêmes oeuvres ont inspiré des grands esprits conune Paracelse, Goethe, Henri Poincaré, Ilya Prigogine, Henri Atlan, Edgar Morin, Benoît Mandelbrot, jean-Louis Le Moigne, Edward Lorenz, Mitchell Feigenbaum dans la construction et la représentation de la nature et de la vie dans nos organisations.

Ces versions modemes où la science a sa place, s'appellent théorie du chaos, la systénùque, théorie de l'auto-organisation, théorie du comportement, la cybernétique, connaissance et métaconnaissance ...

Toutes ces théories ou méthodes pour voir et penser la complexité ont favorisé la naissance

de la pensée complexe où leur intégration est devenue naturelle.

Penser la complexité nécessite la pensée complexe. Penser la complexité de l'Entreprise au XIe siècle nécessite la pensée complexe ; elle autorise la mise au point d'autres concepts opérationnels, stratégiques et prospectifs dans la construction et la représentation de l'organisation humaine en futur incert@ et en univers chaotique.

Le chaos n'est pas le désordre, c'est un principe de vie dont l'entreprise a besoin. La

complexité n'est pas la complication; elle n'est pas représentable d@ la pensée complexe.

Le Livre de l'auto-Managenwnt ou management par les finalités nous fait voyager dans le monde de la philosophie, dans le rnonde de l'anthropo-sociologie, dans le monde de la pensée complexe et enfin dans celui de l'auto-management et de sa mise en oeuvre pratique dans l'Entreprise, où tous les

chemins conduisent à l'homme.

L'ouvrage est plus que la somme des sept voyages car il nous fait prendre conscience que le

management par les finalités est la nécessité des entreprises du XXIE siècle.

Session D3, "Systènies intelligents et organisations complexes (I)"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Cézanne J


Complexité, de nouvelles stratégies de reliance: Re-lier, Conci-lier, Réconcilier

Françoise KOURILSKI-BELIARD, Paris

Nous devons accepter cette réalité: nos systèmes de pensée les plus vénérés peuvent s'avérer dépassés, inadaptés voire dangereux. Nos méthodes pour interagir, au sein d'une situation conflictuelle ou encore d'un débat contradictoire, peuvent se révéler grossières, archaïques et contre-productives. Souvent, les choses qui nous apparaissent contradictoires, voire irréconciliables, ne le sont qu'à travers notre seule vision du monde, rnais non pour tout le monde. Nous sornmes alors obligés de repenser nos rnodes interactionnels. Cela exige la réconciliation d'opposés qui, en logique pure, aristotélicienne(

sanctuaire même de la logique), sont irréconciliables

La complexité des interactions humaines s'accroît: le vrai et le faux sont à inclure et non àdisjoindre. Nous avons toujours à la fois raison et tort... Les méthodes de pensée traditionnelles binaires, linéaires, analytiques, disjonctives freinent l'émergences de nouvelles idées et surtout bloquent toute conduite du changement. Nous savons en effet nùeux exclure qu'intégrer, que ce soit dans notre cercle social ou celui de nos idées.

Mon exposé montrera qu'il est inadéquat d'appliquer à des situations de conflit un raisonnement lui-mêrne conflictuel. J'iUustrerai pourquoi nous devons u@er un mode de pensée systèn-dque, constructive et génératrice de créativité. Celle-ci est aussi plus propice à élargir le champ des possibles en ce queue nous permet d'accéder à un niveau logique différent.

Relier, concilier et réconcilier sont les maître-mots du dialogue créateur. Comprendre, c'est rétablir des liens. Ce nouveau mode de dialogue vise en fait à nous restituer notre spécificité: être moins juges et négociateurs qu'inventifs. L'objet de mon exposé est de su£yç!érer et d'iuustrer d'exemples quelques pistes et quelques premières étapes de cette nouvelle n-tarche dans la dialogique.

Session B2, "Risques, confiances, coopérations et conflits dans les systèmes complexes"

jeudi 04 juillet, 14:15-16:00, Salle Forbin


Conception et évaluation

Magali ORILLARD, GRASCE (CNRS) - Université d'Aix-

Marseille III

En nous situant dans un contexte multi-acteurs ou en nous restreignant aux procédures individuelles nous essaierons de décrire les processus cognitifs qui sont à la base de l'élaboration, la sélection et l'évaluation de projets.

Nous analyserons dans ce contexte les mécamsrnes de construction des représentations des

agents, leur intelligibilité et leur évolution à travers les notions d'agent réactif, cogrùtif ou créatif.

A ce niveau nous discuterons à propos de la prise en compte du temps, des phénomènes irréversibles et de la nécessité de tenir compte de l'incomplétude des systèmes de référence dans les activités de conception.

Nous retrouverons ce caractère incomplet au niveau de l'émergence et de la dynamique des

normes, conventions et des règles d'évaluation, parahèleinent à la notion de rationalité contingente des processus évolutionnistes.

Cette présentation aura pour point de départ des travaux relatifs aux thèmes de la décision, cognition, conception et incomplétude abordés en particulier par B. Munier, A. Hatchuel, 0. Orléan.

Nous essaierons enfin de justifier à travers ce discours la prise en compte du caractère éphémère et socialement construit des objets conçus.

Session E3, "Les sciences de la conception sont-elles énonçables et enseignables (IH) ?

Processus de conception"

jeudi 04 juillet. 16:30-18:15, Salle Picasso


Conception et simulation

Jenny QUILLIEN, B.E.I. - Luxembourg

Cette présentation a trois volets: 1) la recherche d'Elliott Jaques sur les niveaux d'abstraction dans le processus décisionnel, 2) la comparaison que fait Christopher Alexander entre l'architecture en tant que phénomène collectif dans les sociétés traditionnelles et l'architecture d'aujourd'hui en tant que travail solitaire, 3) la recherche en épistémologie et théories du changement fait par le groupe Interchange àCambridge. C'est le concept du chunk (défiant toute traduction simple) qui est notre fil rouge rehant les trois volets. Ce fil rouge nous amène à faire des hypothèses sur les lirnites cognitives de l'architecte devant ses tâches.

Voici ce que j'aimerais faire dans cette présentation

1. introduire quelques idées développées par Elhott Jaques sur la prise de décision. Ses travaux

commencent à être connus aux Etats-Unis, mais n'ont pas été traduits et semblent peu connus en France.

2. reprendre quelques idées présentées en 1964 par Christopher Alexander dans Notes on the Synthesis of Form. Pour ceux d'entre vous qui ne l'ont pas lu, il faut savoir que c'est un des ouvrages qui a lancé les efforts pour comprendre la conception architecturale en tant que processus décisionnel.

3. comparer ces idées avec celles d'un groupe de chercheurs en Angleterre qui s'intéressent à

l'épistémologie et aux théories du changement. Ce groupe, basé à Cambridge s'appelle Interchange.

Le thème central sera "le chunking". La question centrale sera " Qu'est-ce cela nous apprend sur le

processus décisionnel en architecture?"

Chunker

Chunker est un verbe régulier transitif qui s'introduit dans la langue française sans l'approbation de l'Académie Française. Tant pis pour l'Académie, ce ne sera pas la première fois que les sages se trouvent devant un fait accompli. Ce nouveau verbe vient de l'anglais avec des usages différents tant dans le langage de tous les jours que dans les écrits de certains auteurs qui nous intéressent aujourd'hui. La beauté de ce petit mot est qu'il permet de reher et de souligner les phénomènes de conception et de prise de decision.

Session El, "Les sciences de la conception sont-elles énonçables et enseignables (I) ?"

jeudi 04 juillet 10:30-12:30, Salle Picasso


Conception et simulation (II)

Mikhaël PORADA, EVCAU - LAMI - Ecole d'architecture de

Paris Conflans

Sabine PORADA, EVCAU - LAMI, Ecole d'architecture de

Paris Conflans

L'objet de la conception architecturale n'est pas nécessairement complexe, ce qui ne rend pas pour autant sa

conception plus facile, le problème de la conception n'est que partiellement tributaire de la complexité de l'objet. Les objets complexes à finalité technique se différencient des objets à "valeur esthétique iinmanente".

Schématiquement les approches de conception de ces différentes catégories de complexité oscillent entre ces deux pôles extrêmes :

- l'approche de résolution du problème. technique exprimé dans un cahier des charges précis quantifiable, un objectif précis et des listes de contrôle (check-list), permettant de travafller les différentes étapes de conception par modules plus ou moins indépendants. Tout en gardant une convergence vers un objectif de rendement opâmal, d'efficacité préétablie, cette approche "colle" a posteriori, dans le meilleur des cas, une esthétique sur le résultat

technique en faisant appel à un architecte, artiste, ... pour rendre l'objet plus attrayant. e l'approche de synthèse d'objets spatiaux, qui partent d'un programme de maîtrise d'ouvrage indiquant les "objectifs souhaités" à atteindre, avec les relations fonctionnelles topologiques, de flux ou de "process" technologiques désirés et pour seuls éléments quantifiables les surfaces à construire. Dans ce cas l'environnement, le site, la typologie du futur objet fait partie des contraintes de conception primordiales. L'aspect esthétique de l'objet fait alors partie intégrante non seulement du processus de conception mais aussi de l'approche d'aide à la résolution de la complexité.

La synthèse spatiale passe par la construction obligée de systèmes comprenant les divers plans de description comportant les éléments endogènes et exogènes de l'objet. Ces éléments se répartissent en trois familles différentes : données, attributs, contraintes et leurs relations. La mise en espace passe par la prise en compte, la hiérarchisation et l'ajustage des liaisons entre ces éléments, créant des relations conflictuelles. Les méthodes de résolution des conflits spatiaux sont de trois ordres : optimal, de compromis, arbitraire. Dans le cas de la conception

architecturale, la première, celle de la solution optimale, est rarement opérationnelle, deux types de résolution restent en vigueur.

Le programme architectural est considéré comme le point de départ d'un processus bipolaire concernant:

0 la mise en espace d'hypothèses d'agencements architectoniques répondant à la résolution des différentes

descriptions ;

- l'élaboration et l'analyse successives des progranunes intermédiaires du concepteur.

Ces programmes intermédiaires permettent de procéder à des évaluations partielles et/ou globales à une étape

donnée et dirigent le processus de recherche de solution.

En nous mettant dans le contexte de la complexité, nous exposons une approche informatique d'aide à la conception basée sur l'ordonnancement visuel de grands tableaux de relations programmatiques à deux entrées, et de leur traduction par des schémas de relations topologiques. Cette étape est considérée con-une le prélude nécessaire à la synthèse des espaces architecturaux et urbains complexes.

Session E3, "Les sciences de la conception sont-elles énonçables et enseignables (III) ?

Processus de conception"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, SaRe Picasso


Conception et téléologie

Philippe DESHAYES, LAREA (CNRS, Paris) et E.C. Lille

Peut-on concevoir sans projet(s) ? Quelles que soient les opérations et processus de conception, l'ingénieur ne se donne-t-il pas des projets d'objet ou de système technologique, l'architecte, des projets de bâtiment et l'administrateur, des projets d'organisation ? Ayant valeur d'objectif, d'horizon, de modèle téléologique, etc., pour le concepteur, ces projets contribuent, on accepte de le considérer aujourd'hui, à l'organisation des opérations et processus mis en oeuvre lors de la conception.

Mais la dimension téléologique de la conception peut-elle être réduite à cette mise en rapport, même si elle est perçue complexe, entre processus et finahté(s) ? Entre des comportements sans projets, réputés liés au hasard, et des comportements liés à l'idée de projet, réputés intentionnels ou finalisés, n'y-a-t-il pas heu de penser aussi à des enrichissements téléologiques en cours de processus, voire à des processus de conception en partie construits sur leur possibilité d'occurrence ?

La conception architecturale et la notion, quelque peu délaissée, de conjecture, permettront de mettre en

évidence et de préciser ce qui pourra apparaître conune porteur de turbulences téléologiques ...

Session E2, "Les sciences de la conception sont-elles énonçables et enseignables (II) ?

Situations de conception"

jeudi 04 juillet, 14:15-16:00, SaUe Picasso


Conception, décision, et conscience

André DEMAILLY, Université Paul Valéry

Selon H.A. Simon, la décision constitue la phase ter@ale du prooessus de conception ; lequel débute par une phase d'intelligence (recueil d'information, fixation d'objectifs) suivie d'une phase d'évocation de divers agencements susceptibles d'atteindre les fins. La décision sélectionne l'agencement le plus satisfaisant sans viser l'optimalité.

Notre chenùnement part des paradoxes que soulève la thèse de E. Jaques, selon laquelle la prise de décision, aux niveaux les plus élevés d'abstraction, est intuitive et ncin verbale. Surtout si on établit une équivalence entre "abstraction" et "chunking". Si le chunking est un empaquetage de données spécifiques et descriptives dans des structures de plus en plus génériques et formelles, on ne comprend pas pourquoi ces structures échapperaient au langage. Si les chunks sont des paquets qui rehent des sensations internes, des perceptions, des images, des mots et des systèmes formels, il devrait être d'auant plus difficile d'en parler que les sensations et images internes y prédonùnent.

Se pose alors le problème de l'instanoe de décision. Descartes l'avait réglé en faisant l'affaire

d'un esprit inunatériel supérieur qui dominerait la matière.

De nos jours, on rejette le duaâsme cartésien au profit d'une "société de l'esprit" composée d'agents spécialisés (Minsky), d'une organisation modulaire de l'esprit (Fodor), ou de réseaux de neurones produisant de multiples cartes somatiques, perceptives et symboliques (Edelman). Et la conscience y devient une sorte d'agent unificateur qui serait l'instance ultirne de décision.

On exanùne ici deux modèles de la conscience, dam le but de surmonter les paradoxes de la

thèse de Jacques. [... ].

Session El, "Les sciences de la conception sont-enes énonçables et enseignables (I) ?"

jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Picasso


Concevoir pour décider et d'écider pour concevoir

Jacques ARTIGUES, Ecole d'architecture Languedoc-

Roussillon - Montpellier

Nassiba. LEBTAHI, Ecole d'architecture Languedoc-

Roussillon - Montpellier

En termes de conception, un projet fait certainement partie intégrante d'un processus plus global qui l'initialise et en utilise les effets pour s'accomplir. Ce processus global consiste à effectuer un ensemble de "projets dans le projet", chaque projet se singularisant par la définition de ses propres finalités au service d'une finalité d'un autre ordre et qui le dépasse; il est à la fois initiahsé et déterminé par ce processus, et initialisant et déterminant pour ce processus.

Face à l'éventail des projets possibles, imaginés, éventuels, qui émergent, la décision intervient pour juger de leur pertinence et faire qu'à chaque instant un projet éventuel devienne un projet déterminant dans la construction de l'itinéraire de conception au sein du processus global. Chaque projet, s'inscrit alors dans les lin-tites d'une marge de manoeuvre décidée pour lui, traite une information spécifique pour une finalité spécifique, et devient libre de reproduire le processus global de façon introspective.

Les choix qui ont pour objet de détern-àner les projets qui jalonneront l'itinéraire de conception, résultent d'une suite d'actions visant chacune à concevoir un contexte décisionnel susceptible d'actionner le temps de conception suivant. Singulier ou global, éventuel ou à la fois déterminé et déterminant, ne seraient donc pas des qualités intrinsèques à un projet mais seraient plutôt hés à un processus de décision, plus ou rnoins explicité, et dépendant de la capacité du concepteur àsirnuler et à évaluer les effets des projets encore éventuels dans sa pensée conceptuelle.

La question se pose alors, des conditions d'émergence du processus de décision : si tant est que l'on puisse connaître l'ensemble des informations liées au projet global, comment y discerner et décider de la part qui doit initialiser tel ou tel projet singulier localisé dans le processus.

Session El, "Les sciences de la conception sont-elles énonçables et enseignables (I) ?"

jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Picasso

0 .


Connexité auto-organisee et gestion de projets

Magali ORILLARD, GRASCE (CNRS) - Université d'Aix-

Marseille III

A partir des notions de coordination et de coopération conditionnant l'émergence et la dynamique de réseaux cognitifs dans un environnement multi-acteurs complexe, nous essaierons d'analyser le processus d'auto-organisation et d'apprentissage lié à l'approche évolutionniste.

D'un point de vue opérationnel nous ferons appel aux processus de codage et de surcodage en nous référant à la notion de rationahté procédurale de manière à développer notre réflexion concernant la gestion de projets à travers :

- les mécanismes de coopération équitables au sens de 0. Favereau.

- la recherche d'équilibres sociaux de coopération au sens de C. Meidinger.

- les processus d'incitation et de concrétisation intervenant au niveau des choix sociaux (J.J.

@font).

- l'incomplétude des théories organisationnelles de la décision évoquée par B. Munier.

Session B5, "Système en réseau équité socio-spatiale"

vendredi 05 jufllet, 10:45-12:30, Salle Forbin


Consultation publique, aménagement du territoire et apprentissage collectif : l'exemple de la gestion des d'échets à Montréal

Laurence DE CARLO, ESSEC - Cergy Pontoise

Les processus de consultation publique sur des projets d'aménagement du territoire constituent des offres institutionnelles de démocratisation locale et d'aide à la décision des élus sur les projets soun-iis àconsultation. Ces offres institutionnelles sont souvent critiquées quant à leur incapacité réelle à ouvrir un débat public entre leurs participants et à créer un processus d'apprentissage collectif entre eux.

La procédure de consultation publique mise en place par la Ville de Montréal en 1988 présentait des garanties d'accessibilité et d'équivalence formelle des positions des intervenants du public. Pourtant, on verra, à travers l'analyse d'un processus en action, que le débat public n'a pu y prendre place : non seulement n'était-il pas facilité par les règles de procédure, mais les participants eux-mêmes ne le souhaitaient pas.

Session B4, "Complexité, territoire, et action collective"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, Salle Forbin


Coopération utilisateur-concepteur d'un système d'information: un modèle de reliance

Christine SYBORD, IAE - Université de Lyon III

Notre article traite de la coopération utilisateur-concepteur lors de la spécification des besoins

utilisateurs auxquels doit répondre un systèrne d'information d'entreprise.

La pren-dère partie expose le cadre de recherche : nous présentons, d'abord, la problématique : les difficultés, voire l'absence, de prise en compte des connaissances détenues par chacun de acteurs d'un système d'information d'entreprise, -et notamment celles du concepteur et des udhsateurs; nous précisons, ensuite, notre position épistémologique interdisciplinaire entre les sciences de gestion et celles de la cogrùtion ; @in, ces choix adaptés au contexte coopération permettent d'émettre certaines hypothèses de travail concernant essentiellement les compétences de base du concepteur et de 1'u@ateur du système d'information.

La deuxième partie est l'instruction de notre problématique. Nous proposons un modèle fondé sur le paradigme de l'analyse systémique et sur une approche cognitive. Ce modèle permet d'une part le recueil et la formalisation, par constructions successives, des connaissances constitutives d'un système àbase de cormaissance ; et d'autre part, de dégager les différentes étapes co@tives lors de la résolution d'un problème. Il a été expérimenté lors de la réaâsation de plusieurs systèmes experts d'aide au diagnostic et d'aide à la décision. Il a été un "pont " entre le Savoir des experts à l'origine du système expert et le Faire d'un logiciel basé sur la connaissance. Nous appliquons, ensuite, ce rnodèle pour la spécification de besoins utilisateurs dans la mesure où cette activité et comparable, sous certaines conditions donnée en première partie, au transfert et à l'analyse des connaissances d'un logiciel " expert ". Nous donnons, enfin, les limites d'une telle application.

Notre conclusion proposera une discussion sur les deux objectifs de différenciation et

d'intégration nécessaires au développement d'un système d'information : sont-ils contradictoires ou

complémentaires ?

MOTS CLES : Systèmes d'information, ingénierie de la connaissance, coopération utiâsateurconcepteur, approche systémique.

'Session D3, "Systèmes intelligents et organisations complexes (I)"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Cézanne I


D'un objet complexe à une situation complexe

Robert DELORME, CEPREMAP (CNRS) - Université de

Versailles

Cette présentation prend appui sur une étude intitulée "From First Order to Second Order Complexity in Econon-ùc Theorizinçrll, CEPREMAP. Cette recherche émane d'une étude de cas en économie, sur le rôle de l'Etat. Cet objet fait apparaître des configurations de la relation Etat-économie caractérisées par des noeuds d'interdépendances fortes irréductibles aux théorisations disponibles dans ce domaine, en série chronologique et en comparaison internationale. Non seulement l'objet d'étude ainsi perçu est-il a-ffecté d'un caractère de complexité rnais, en plus, il ne sernble pas exister de méthode disponible de traitement satisfaisant de cette irréductibilité. Naturellement ce blocage se révèle parce que priorité est donnée à l'investigation empirique et à un équilibre entre sén-tantique et syntaxe, à la différence d'une démarche déductive hypertrophiant la syntaxe lorsqu'elle n'est pas contrôlée par une sémantique, ce qui est souvent le cas en économie théoriq ' ue.

La posture prise ici est donc celle de la théorisation disciplinaire et se distingue des postures épistémologique, méthodologique ou transdisciplinaire, bien quelle trouve ses racines chez ehes. Mais l'hypothèse de travail clé, confortée par notre expérience et le résultat final, est que les questions àrésoudre varient suivant le niveau d'argumentation considéré. Ainsi c'est l'irnage d'un emboîtement descendant de niveaux d'argumentation qui s'impose, allant de l'épistémologie à la méthodologie puis àla systémique et à la théorisation dans une discipline donnée. Chaq ' ue niveau trouve son fondement au niveau supérieur mais, par construction expose à des problèmes qui lui sont propres. Ainsi, pragmatiquernent, l'économie comme discipline se définit des objets et des questions sur ces objets àl'éclairage desquels la systémique peut contribuer. Mais cette dernière est une discipline particulière, car transdisciplinaire. Comment articuler les apports de la systén-dque à la résolution de questions de théorisation posées dans les termes de la discipline de l'écononùe est le problème abordé ici, d'une mardère locale, par l'appui sur la q ' uestion du rôle de l'Etat..

La distinction entre prernier et deuxième ordres n'est pas nouvelle. Cependant, force est de reconnaître qu'à la connaissance de l'auteur, elle reste confinée à l'amont de la théorisation. Il lui faut franchir le seuil du passage de la systémique à la théorisation dans l'écononùe cornme discipline. C'est à la résolution de ce problème de franchissement que s'adresse ce texte. Cette résolution est faite en deux temps.

En un premier temps, le point de départ est la question soulevée plus haut. Une solution est trouvée dans l'application auto-référentielle d'une notion de rationalité procédurale et débouche sur la conception d'une complexité ancrée. La complexité ancrée apparait comme une technique de réduction à un métaniveau. L'extension de cette technique de réduction, mettant en jeu niveaux méta et objet, est développée en un second temps. Elle permet de déboucher sur un statut véritablement paradigmatique de la complexité en activité cognitive, en soulignant les caractères distincts mais conjoints de la complexité : état de connaissance, mode de connaissance

- ici, technique de réduction-, et mode d'action.

Session Pl, "Séance d'ouverture"

j.eudi 04 juillet, 09:15-10:00, Salle Milhaud


Des théories de l'interaction aux problématiques organisationnelles Économie des conventions

Fabienne MARTIN, Université de Lyon II

A-nne-Marie NICOT, ALGOE Management - GRASCE

En nous référant aux différentes théories de l'interaction développées durant ces trente dernières années il nous est possible d'identifier différents niveaux d'interactions: la coordination, la coopération et la collaboration.

La coordination symbolique repose sur l'intercompréhension. Ce niveau d'interrelation est issu de la co-interprétation de règles linguistiques. Ces règles sont données à priori et ne sont pas sujettes à évolution dans l'interaction.

La coopération ou coordination régulée par des normes prédéfinies, implique le partage d'un référent commun qui va au delà des règles ânguistiques.[ ... ] a La collaboration implique la négociation de ces normes dans l'interaction, la co-construction d'un référent commun. La collaboration est le lieu même de la construction d'un ordre interactif[ ... ] H est important de préciser que dans la plupart des interactions ces trois niveaux sont interdépendants.[ ... ] Il n'en reste pas moins que ces niveaux d'analyse nous fournissent une grille de lecture intéressante pour mieux appréhender les phénomènes d'interaction tels qu'ils se développent àtravers les outils groupware.

e Le développement des collecticiels dans les organisations repose sur l'hypothèse implicite que des outils de communication asynchrones, à dominantes textuelles, faisant intervenir différents participants, peuvent soutenir ces trois riiveaux d'interactions.

Nous avons observé que l'usage des collecticiel est confronté à de nombreuses difficultés relevant justement de l'ordre de l'interaction.[ ... ]

e En partant du postulat que le discours est porteur des contraintes de la situation interactive dans laquelle il a été produit (sous forme de traces), nous pouvons, à partir des expériences auxquelles nous avons participés, faire un certain nombres de constats[ ... 1

Les collecticiels constituent un cadre d'interaction relativement figé (les champs d'interventions, les modalités et les interfaces d'échanges sont définis a priori) et sémiotiquement pauvre (très faible possibilités de moduler le verbal par de non verbal) c'est pourquoi ils ne fournissent pas les moyens élémentaires nécessaires au développement d'une interaction évolutive. Notamment ils ne permettent pas la négociation des faoes, ce qui se traduit par une difficulté de construction du social (constitution d'un système) et des individus comme interactants au sein de social.

Les difficultés pratiques rencontrées dans l'utilisation des collecticiels démontrent que la communication ne se limite pas au sens le plus courant " de transfert d'information " mais queue comporte une dimension incontournable d'interaction comme espace de construction du social et des individus.

Session Dl, "Collecticiels et complexité de l'action collective"

jeud,i 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Cézanne 1


Développement des personnes, développement des organisations et brisures de symétrie

Jeanne MALLET, Science de l'Éducation - Université de Provence

En s'appuyant notamment sur les travaux de E. Morin, F. Varela et I. Prigogine, l'article se propose de travailler le concept de développement à partir de l'éclairage des théories de la complexité, des théories des réseaux et des sciences cognitives et d'examiner différentes facettes de ce qui est habituellement appelé " développement d'une personne ".

Enfin, on s'interrogera sur les @tes de la synergie développement des personnes, développement des organisations.

Session B3, "Praginatique, formation, développement de l'organisation et de la personne"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, SaUe Forbin


Développement local: les complexes de l'action collective

Jean-rodolphe LOPEZ, GRASCE (CNRS) - Aix-en-Provence

Les " zones franches " objets récents des politiques de la ville deviennent des lieux supports d'un projet

de société à partir du moment ou le législateur décide de la délin-iiter, de les définir.

Quel est le projet supporté : celui d'un développement économique et par là même de réduction de la fracture sociale qui s'observe dans ces zones, plus d'ailleurs sur le territoire.

Quels moyens met-on au service du projet ? Dans la logique de la puissance publique, un allégement des charges et impôts auxquels sont soumises les activités.

Ces propositions d'allégement sont certes soun-tises à un contrat qui prévoit notamment une embauche de personnes issues de la zone franche. Mais est-ce suffisant ?

Dans une logique siinple oui. Mais, Dans une logique plus complexe, il importe avant tout que le projet de réduction de la fracture sociale soit partagé. La question nous transporte donc dans un monde multi-acteurs dans lequel le regard que chacun porte sur l'autre, au sein même de la zone mais aussi au-delà, est peut-être plus important que les mesures matérielles qui sont proposées. Celles-ci étant cependant nécessaires!

Session B4, "Coinplexité, territoire, et action collective"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, Salle Forbin


Dilemme du sens, et sens du dilemme dans l'intervention sociale

Bruno TRICOIRE, KAIROS (Nantes)

" Car la responsabilité collective les oblige à tester le savoir auprès des plus affaibhs par le manque de science..Si mes semblables restent assujettis aux tyrannies de la-n-dsère, de l'esclavage et de l'ignorance, à quoi bon prendre ma liberté?.. " M. SLERRES

Loin des promesses démagogiques d'une réduction de la "fracture sociale ", la question du sens se donne aujourd'hui brutalement au Travail Social : conunent peut-il oeuvrer à une intégration sans " Grand @tégrateur " ( Y. BAREL ), à une contractualisation sans référent stable, à un lien s@ religion révélée, à un-é utilité sans répondant direct?

Tel est le " double lien " constitutif du Travail Social, et le dilenime permanent de son exercice - sommé d'apporter des réponses concrètes et tangibles aux problèmes, il est aussi chargé du déni de leur radicale incé ,,@plétude, tout en devant répondîe d'un sens possible à partir d'une positio n d'impuissance re tlve..elle-même révélatrice de la condition des destinataires.

En recevant la double mission d'identifier le mal et de le solutionner, le Travail Social prend donc le r@q@e de reconduire la totalité du processus de méconnaissance de la violence. Qu'il S'a@sse d'intégrer - inserer ou de traiter - soigner, il -articipe des " réponses " dont la geste est sacrifielle, aans la mesure de cette méconnaissance.

Comment, dans ces conditions, peut-il témoigner d'un , tiers inclus ", c'est-à-dire répondre d'une exigence non-sacrificielle et contribuer à fray@r la voie d'un sens possible, dans l'entre-deux " des es ,i@aces - frontières où se mé-tissent des liens entre l'individuel et le collectif?

comme le note M. SERRES, "..nul n'a jamais vu ni visité ce point milieu, absent de tout savoir positif, et nul ne peut dire s'il existe, sauf justement s'il ne le place, comme en perspective, DANS SON REGARD*.. >@, est-il possible d'esquisser le projet et l'éthique a'une telle traversée? 4 propositions nous permettront d'en f orm-ulér l'exigence : - Plutôt que de " convoquer autour de l'objet observé, comme au chevet d'un malade " ( H. CALLAT les savoirs disciplinaires sous la baguette de la " coupure épistémologique ", cherchons à faire entrer " la misère ( ) dans la science et la culture " ( M. SERRES Autrement dit, ajoutons à toùte théorie de l'exclusion une théorie de l'exclusion théorique.

- Plutôt que d'attendre le gr@d soir des explications finales, sous la baguette d'une Transcendance, cherchons à finaliser la connaissance en nous y.@phquant. Autrement cli.t, refusons les douceurs de l'irresponsabilité pour contribuer à l'émergence d'un sens dont le sens premier est de s'appliquer à celui l'énonce.

5upilutôt que de privilégier, par analyse, les diagnostics experts, cherchons à inventer, par "divination ", des modélisations m@diatrices. Autrement dis, offrons nos dilenirnes réflexifs conune répondants de l'échanze et du lien avec d'autres mondes.

- PlutôÎ que de croire à la vérité, cherchons à témoigner d'une Ethique des vérités dans le vif de l'interaction réflexive avec les situations. Autrement dit, engageons nos fidéhtés ( A. BADIOU ) dans la part que nous prenons à ce qui nous échappe.

* c'est nous qui soulignons

Session C5, "Le travail social dans sa complexité"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, SaUe Picasso


Double description et pratiques psychothérapeutique

Patrick CHALTIEL, Paris

La double description est, pour Bateson, une propriété fondamentale de toute relation. Le terme de propriété est d'ailleurs inadéquat car la relation émerge de la double description queue engendre (causalité mutuelle et circulaire).

Nous proposons ici un modèle, inspiré par Bateson, des processus d'individuation. Ceux-ci sont liés, de la même façon circulaire, à une double description en termes d'auto-allonomie d'une part de champs d'appartenance de l'autre. La transition entre ces deux descriptions est une transition mentale particulière car, bien qu'il n'y ait localement aucune incongruence entre les deux descriptions, leur cohérence d'ensemble demeure impensable (comme la double description onde/particule de la physique quantique).

Cette transition n'obéit pas à une dynamique de frontière (coexistence de phases) ou à une dynamique métastable (catastrophe de la fronce) mais plutôt à une dynamique du type "chaos déterministe" dans laquelle un attracteur fractal maintient la cohérence d'ensemble (contraction dans l'espace des phases) de trajectoires psychiques divergentes (tendant en apparence vers la dispersion).

Nous nommons "j'eux" cette dynamique particulière comme l'individu qui en émerge. Un détour par la clinique des psychoses illustre les possibles dysfonctionnements de cette double description et les processus de désignation compensatoire visant à les stabilisé.

Session A4, "Stratégie et complexité (Atelier ECOSIP)"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, Salle Milhaud


Du sujet au systèmes du système au sujet, le génie alcoolique

Michèle JOSEPH, INTERMEDIATIONS (Saint Nazaire)

André ROBERT, INTERMEDIATIONS (Saint Nazaire)

Le Centre d'alcoologie ambulatoire de Saint-Nazaire ) a observé dès son démarrage que la ( !)b plupart des demandes @taient formulées par des tiers. des m res de la famille, des proches du réseau social, des professionnels de l'aide ou du soin, des institutions sanitaires et sociales ... etc ... ; cette multitude se manifeste souvent simultanément d'une façon disparate et dispersée pour une unique et sin,Flière personne perçue " alcoolique " et s'opposant à cette définition du problème en refusant activement d'obtempérer aux multiples incitatfdns à consulter.

Ainsi, les consultants de la fanùhe et du réseau social traduisent au centre d'alcoologie leur désarroi et leur souffrance face à ce proche, perçu " alcoolique " par tous, qui Èeiette non seulement "l'aide" L,onctive proposée mais encore traite les concepteurs de ce projet " déplacé " de fomenteurs veillants en montrant sa désapprobation par une amplification de son alcoo ation.

De même les institutions et lês- professionnels du social et du sanitaire sollicitent une " marche àsuivre " par rapport à un " patient @" diagnostiqué " dépendant alcoolique ", qui non seulement réfute l'énoncé des experts mais encore les accu@e d'être en collusion avec ses accusateurs familiaux et an-ucaux une situation paradoxale pour les " pros " qui prétendent aider!

La perception de ces multiples contradictions conduisit à la construction des problématiques · rapport au phénomène de l'alcooâsation: mouvement gravitationnel aux accélérations régénérantes et exponentielles

· e sans être nous-mêmes aspirés et éjectés conune tout un chacun ? intelligibilité d'un tel phénomène @table et stable, désorganisant et organisant, s@ le mutiler i ne considérant q.ue la -" plainte " souffrante de ses membres consultants par rapport à quelqu'un en danger q.ui devrait consulter et q.ui ne consulte pas ? - comment apercevoir simultanément et la simplification outrancière de nos opérations conceptuelles et la comple@ication du phénomène s'accélérant par l'aspiration d'un noinbre croissant d' acteurs intervenant ?

Les conceptions de la complexité et l'anthropologie izirardienne ( la rnimésis et le ocessus victimaire ) nous ont aidés à concevoir et à construire une méthodologie'd'intervention dont @ar finahté consiste d'abord à considérer à la fois la phénomène gravitationnel environnant, àddictif et ce système " alcoolique " àfatalement par célui-là à être sacrifié dans chacun des membres consultants et la lo@que du à la fois les sujets consultants à leur système cateur, celui-ci étant destiné unanimement et es experts du sanitaire et du psycho-social.

Ainsi, au moyen de l'apprentissage par essais et par erreurs, nous opérons avec l'ordre et les désordres " alcooliques " q@i se nourrissent et se renforcent et donc avec la contrainte multiplexe et la plainte unitas dont la nuse en rapport peut engendrer une autre orzanisation réorganisatrice offrant d'autres perspectives conune la foir-nulation d'une demande et la cré@tion d'un espace tiers médiateur pouvant générer d'autres possibles.

Session C5, "Le travail social dans sa complexité"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Picasso


Ecologie cognitive et N.T.I.C.

Pascal VIDAL, GRASCE - Université d'Aix-Marseille III

L'expérience modélisatrice disponible aujourd'hui nous incite à comprendre l'intelligence et la cognition, individuelle et collecfive comrne et par des réseaux complexes de traitements de symboles. D@ cette perspective, les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication ( les N.T.I.C ) sont au coeur de nos préoccupations.

L'attention croissante qui leur est portée ainsi qu'à leurs interactions avec les acteurs humains élaborant leurs comportements individuels et collectifs nous incite à nous intéresser à l'écotôgie cognitive développée par Pierre Lévy, à la suite notanunent des travaux de Grégory Bateson.

L'écologie cognitive met l'accent sur les composantes écosystèmiques, socioculturelles et techniques de la cognition. Elle accorde ainsi beaucoup d'attention à la construction de nos représentations et au rôle " actif " que peuvent prendre les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication dans la construction et l'évolution de ces représentations.

Nous essaierons de rnontrer que ce changement de perspective suggère de nouvelles pistes de recherche en matière de représentation de nos organisations sociales et nous semble à même de nous faire " avancer " dans notre cheminement vers une intelligence organisationnelle.

Session A4, "Stratégie et complexité (Ateher ECOSIP)"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, Salle Milhaud


Enjeux: de l'état d'urgence à la dynamique de l'urgence en travail social

Jean PUYO, KAIROS (Nantes)

Concilier les inconciliables est la question qui est posée au travail social, cherchant à invisibiliser l'apparence paradoxale de cette injonction. Yves BAREL parle de " paradoxes authentiques " concernant le social, et nous en dégagerons trois constitutifs dans/ par le contexte du travail social:

@ au niveau politique: le paradoxe de la prévention: conunent contrôler des gens libres?

@ au niveau institutionnel: le changement comme problème: " changez comme nous attendons que vous changiez " sous sa forme paradoxale;

@ au niveau responsabilité: entre " répondre à " et " répondre de >,, dilenune " oscillatoire " auquel est soumis l'inter-venant.

Pressé par ces charges de l'impossible, entre le "contrôle attendu et l'émancipation espérée", l'intervenant désigné produit une forme " auto-créative " : "l'état d'urgence" de la situation d'un enfant potentialisant @i son contexte paradoxal.

Ces conditions contextuelles le prédisposent à être un " intervenant à risque " qui, potentiellement, pense " sortir >, du paradoxe par la réduction simplificatrice du processus vic@ire. L'élément déclencheur (l'événement) de cette contamination de la désignation, agit comme un virus potentialisé dans le systèine se ( re )fermant lui-même par la logique causale.

L'expulsion du Tiers ( désignation de l'Autre ) par l'état d'urgence (re)crée le processus victimaire, produisant un effet transgressif de l'ordre du " plus de la même chose ", au mépris du droit des personnes. L'intervention de la justice s'y montre instrumentalisée au compte de la toute-puissance, l'actualisation de la protection procédant de la potentialisation du droit.

L'état d'urgence ( dérogatoire à l'état de droit ) imposerait, au contraire, la nécessité éthique de réintroduire la complexité des différents niveaux en jeu dans la dynamique de l'urgence, par le recours àla simplicité du droit, garant du respect des procédures et d'une intervention fondée sur l'urgence à " réfléchir ".

Session C5, "Le travail social dans sa complexité"

vendredi 05 juillet 10:45-12:30, Salle Picasso


Environnement et système, ombre lumière : l'interface est un clair-obscur

Françoise ADREIT, GRASCE (CNRS) - Aix-en-Provence

Philippe MAURAN, INPT - IRIT

Nous nous appuyons sur les notions d'ombre et de lumière, et de clair obscur (Léonard de Vinci), pour réfléchir àl'activité du modélisateur qui choisit d'" éclairer ", de focaliser son attention sur certaines actions de l'univers (qui constituent le système), distinguant ainsi l'environnement (dans l'ombre) et le système (dans la lumière). A l'instar des notions indissociables d'ombre et de lumière, l'environnement est constitutif du système, lui-même constitutif

de l'environnement.

Ces notions d'environnement et de système font émerger celle d'interface système-environnement, distinguant et reliant à la fois le système et l'environnement, comme le clair-obscur distingue et relie les zones d'ombre et de lumière. Cette perspective amène à considérer l'interface non comme une frontière, une délimitation mais comme un moteur dans la modélisation d'un système : elle détermine à la fois le système, son environnement, et la relation, l'interaction entre système et environnement.

Cette relation étroite entre interface et activité de modélisation étant établie, nous nous interrogeons sur les finalités de la modélisation afin de mieux comprendre le rôle de l'interface. La modélisation vise un certain degré de prévisibilité dans le comportement du système considéré. Dans le cas de systèmes artificiels, ce comportement est défini à partir d'une connaissance de l'environnement et des finalités, des services à assurer (H. A. Simon). Cette représentation constitue une heuristique puissante de modélisation que l'on retrouve dans le cas des systèmes naturels adaptés (par exemple, dans la proposition : les animaux polaires ont une fourrure blanche pour passer inaperçus).

Le rôle du modélisateur de systèmes artificiels consiste alors à définir le comportement attendu du système en termes de finalités, à déterminer les caractéristiques pertinentes de l'environnement, et à évaluer, orienter la faisabilité du système en estimant s'il est possible de maintenir invariantes les finalités. En d'autres termes, modéliser un système artificiel consiste à définir l'interface système-environnement. Si la tâche du modélisateur apparaît cruciale et délicate, celle du réalisateur du système comme celle de l'utilisateur s'en trouvent facilitées : le premier dispose d'une spécification ciblée du système à réaliser, le second d'un modèle simple du système àutiliser.

Les systèmes artificiels basés sur le traitement de symboles, comme les applications informatiques, disposent d'une souplesse, d'une plasticité leur permettant d'évoluer. On se rapproche ainsi des systèmes complexes coévoluant dynamiquement et récursivement avec leur environnement (J-L. Le Moigne). Cette particularité introduit la difficulté supplémentaire pour le modélisateur d'intégrer l'évolution dans la modélisation du système. L'artifice classique dans ce cas consiste à définir un méta-niveau permettant de représenter et de piloter cette évolution.

Session D5, "Systèmes intelligents et organisations complexes (II)"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Cézanne I


Equité et évolution réglementaire des réseaux socio-techniques

jean LATERRASSE, LATTS - CNRS (Paris)

Les réflexions ici présentées concement les réseaux techniques urbains et territoriaux, mais sont aussi pour partie transposables aux systèmes industriels (tout au moins pour ce qui conceme le modèle technico-organisationnel "ancien", fortement inspiré dans un cas comme dans l'autre du modèle taylorien).

Nous analyserons rapidement les caractéristiques de ce modèle ancien, parnù lesquelles nous

retiendrons notamment:

- un ensemble de techniques robustes, bien maîtrisées par les ingénieurs de l'époque, - des organisations inscrites dans la conception même du systènie technique et qui apparaissent comme des sous produits de cette conception,

- des modes de régulation visant essentiellement à empêcher le système de s'écarter de trajectoires préétablies,

- une gestion souvent limitée à la maintenance du système dans son état initial. C)n connait bien les avantages de ce type de systèmes (robustesse, forte cohérence des facteurs techniques et sociaux,... ) mais aussi leurs limites et les causes de la crise à laquelle ils sont aujourd'hui confrontés (rigidité, facultés d'adaptation à peu près inexistantes, coûts de reconversion prohibitifs... ).

Notre propos consistera à s'interroger sur les modèles techriico-orgarùsationnels émergents, et l'ensemble des facteurs économiques, sociaux, d'environnement qu'ils doivent désormais prendre en compte dans la production des services territoriaux. En particulier, si le modèle taylorien et les modèles dérivés s'efforçaient de concilier la recherche de l'efficacité et une certaine idée de la justice sociale - ne serait-ce que par la nécessité d'ouvrir des marchés à la production de masse-, qu'en est-il des modèles émergents et quels sont leurs paradigmes?

Ce questionnement permettra de proposer une possible lecture du débat en cours sur la nation de

service public et sur les vraies ou fausses questions qui le sous-tendent.

Session B5, "Système en réseau équité socio-spatiale"

vendredi 05 jui]Jet, 10:45-12:30, Salle Forbin


Ethique, efficacité et réseaux de proximité

Issa ADO, GREQAM - Université d'Aix-Marseille III

Philippe GRILL, GREQAM - Université d'Aix-Marseille III

Cette communication étudie l'influence d'un sentiment d'équité sur la performance des salariés en statique et en dynamique à partir d'un modèle formel de théorie des jeux. Ce dernier prolonge, en en renversant la logique, certains développements de la théorie des salaires d'efficience qui examinent les conséquences d'une prise en compte d'un tel sentiment sur certains dysfonctionnements du marché du travail.

Les recherches entamées dans les années soixante sur la privation relative et celles sur l'équité montrent que tout déséquilibre entre prestations et récompenses se traduit par un sentiment n'iniquité. Or l'individu cherche à éviter tout déséquilibre cognitif. Subissant un malaise engendré par une dissonance de cet ordre, il est alors enchn à modifier son apport à l'organisation. Cette réaction est d'autant plus forte que l'injustice relative ressentie est importante.

C'est sur cette littérature psycho-sociologique que s'appuie le modèle formel proposé dans cette conununication. La mesure de l'iniquité ressentie est ici appréciée par la différence entre la performance rapportée au taux de salaire de l'individu et celle de ses collègues de travail. Aux arguments traditionnels d'une fonction d'utilité standard s'ajoute à présent une distance qui capture ce sentiment d'équité que l'individu développe à l'égard du rapport contribution-rérnunération relativement à celui des autres mernbres de l'atelier. Cette distance exerce une influence négative sur la satisfaction du salarié et influence donc son effort.

Mais la prise en compte de cette variable introduit une interdépendance stratégique entre les salariés. L'effort fourni par chacun, du fait d'un taux de salaire identique pour tous, affecte l'écart ressenti par chacun entre sa contribution relative à son salaire et celle des autres. Le modèle montre alors, à partir de l'étude d'un jeu résolu en solution de Nash, qu'il n'y a plus de relation monotone croissante entre performance et rémunération. H permet alors de justifier des politiq ' ues de recrutement dispendieuse, puisque la performance d'un individu dépend à présent des sentiments qu'il développe àl'égard des salariés du groupe dans lequel il est intégré.

Cette formalisation permet aussi de modéliser certains phénomènes de Persistance dus àl'intériorisation de certaines valeurs ou à la tradition. L'intériorisation des valeurs ainsi que la tradition renvoient aux différentes rencontres réalisées par chaq.ue salarié. Les histoires individuelle et de l'organisation structurent à présent la relation salariale et les performances individuelles. Le modèle proposé perrnet en effet de générer des fluctuations endogènes d'activité imputables aux seuls appariements effectués.

-Session B5, "Système en réseau équité socio-spatiale"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Forbin


Evolution du concept de mémoire d'entreprise: passer de la mise en m'émoire des processus à la mise en mémoire au sein des processus

Serge SAMPOUX, MATRA MARCONI SPACE - Toulouse

Depuis plusieurs années, l'entreprise intègre dans son capital les connaissances des hommes qui la composent. Désormais, la richesse est autant dans l'expérience des individus que dans le résultat net du compte d'exploitation. Ce déplacement vers l'inunatériel est aussi un recentrage vers l'honune. Grâce àsa ductihté, à sa capacité d'adaptation, à sa potentialité de reconfiguration, l'individu est aujourd'hui reconnu comme l'élément primordial pour doniiner un monde de plus en plus complexe, c'est à dire de plus en plus imprévisible.

Après avoir pris conscience de cette richesse essentielle, l'entreprise tente de la contrôler, de la développer, de la gérer. C'est l'objectif des projets de mémoire d'entreprise ou de gestion des connaissances qui sont tant à la mode ces dernières années.

Matra Marconi Space, constructeur de satellites, a senti la nécessité d'un projet d'entreprise pour mieux exploiter les connaissances éclatées de ses 4000 employés dispersés sur cinq sites différents en France et en Angleterre.

L'évolution du projet est caractéristique du pragmatisme d'une société soumise aux exigences de la compétitivité. Trois phases peuvent être schématiquement identifiées:

· La phase de compilation et de recensement dans laquelle on s'attache à répertorier toutes les connaissances de l'entreprise, sous toutes ses formes: documents, procédures, règlements, savoirfaire... C'est la tendance la plus naturelle qui pousse l'homine à répertorier, compter, accumuler.

· La phase de formalisation qui consiste à mettre sous forme de règles une expérience informelle, àtransformer une expérience vécue en expertise réutilisable. C'est la tentation de la rationalisation par le biais de l'informatique et plus précisément des systèmes experts.

e La phase processorale qui consiste à mettre de la mémoire dans les processus de l'entreprise. H s'agit alors d'injecter les leçons apprises par l'entreprise dans le heu le plus favorable à leur ufihsation.

C'est l'histoire de cette évolution au sein d'une entreprise française, des obstacles, des tentations, des dépassements et finalement du succès que l'exposé tente de présenter.

Session D4, "Organisation intelligente et nouvelles technologies de l'information"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, SaUe Cézanne 1


G. Bateson et 1"épistémologie cybernétique: les voies d'avenir en sciences de la communication et de la cognition

Jacques MIERMONT, GRASCE (CNRS) - Aix-en-Provence

La pensée de G. Bateson nous aide à tenter de @ter, autant que faire se peut nos prétentions à user d'un pouvoir efficace sur les autres, tout en évitant de croire à la pureté d'un savoir dégagé de toute contingence, dont l'impuissance radicale pourrait produire des effets d'autant plus dévastateurs qu'ils sont niés. Le vivant est par nature corruptible, et la prétention à éradiquer toute forme de corruption renvoie vraisemblablement à un mythe de toute puissance inversée, celui du savant ou du "juste" qiii, se lave les mains des effets de ses théories ou de son ,éthique" sur ceux qu'il convainc sans pouvoir les contrôler. La c@que fa@ale des patients schizophrènes nous apprend jour après jour à circonscrire le mythe de l'efficacité, sans pour autant tomber dans le piège de l'inutilité dérisoire. Le non (non (faire" peut rendre dynamique l'oscillation du faire et du non faire. Les attitudes expectantes et intervenantes sont les deux polarités antinomiques des double-binds thérapeutiques. L'accompagnernent soutenu et dirigé de l'épreuve du chaos cognitif collectif est le moteur de la réorganisation de la pensée, de l'activité, de l'imaginaire. La non (affirmation) du non (soi) n'est pas nécessairement équivalente àl'affirmation du soi.

Le débat entre G. Bateson et ses successeurs ne saurait ainsi être réduit à celui d'une opposition radicale entre le chercheur fondamental dégagé de toute contingence, et le praticien devant appliquer avec plus ou moins de bonheur la pensée du Maître ou du Savant. Le trajet original de G. Bateson, ainsi que son positionnement acadén-dque marginal ont participé à l'image d'un chercheur inventif, mais à la pensée énigmatique et à la démarche déroutante, si l'on se place sur le plan de l'argumentation discursive habituelle. Son projet ambitieux de participer à l'avènement d'une cybernétique de l'esprit fait ainsi l'objet d'une série de malentendus qui méritent un examen attentif. Dès les conférences Macy, G. Bateson a prolongé la perspective ouverte par N. Wiener d'une cybernétique humaine, qui tienne compte de l'influence de l'observateur sur ses observations, des restrictio - ns imposées par la complexité de l'écosystème, de la n-dse en perspective des processus mentaux au sein de vastes unités évolutives. Une telle vision s'inscrit en porte à faux vis-à-vis de l'opinion souvent colportée d'une cybernétique behavioriste et robotique. Cybernéticien de la pren-dère heure, G. Bateson ouvre la cybernétique à son continuel dépassement. L'oeuvre de G. Bateson sollicite un dialogue vivant et contradictoire, qui gagne encore en intérêt lorsqu'il évite la pure hagiographie, la critique systématique ou l'ignorance condescendante.

Session A5, "Sémiotique et pragmatique de la communication"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Milhaud


Gestion des connaissances dans la conduite des centrales nucléaires

Pierre MILLERAT, EDF - DER - CCC

Dans le but d'appréhender la complexité du fonctionnement d'une centrale nucléaire, nous nous roposons de cons@e un modèle dé la conduite d'une tranche en mode dégradé. fondé sur un acquis scientifique, technique et surtout technologique de quinze ans, cette modélisation permet de retrouver dans un même lieu'les différents points de vue utiles à la compréhension de la conduite d'une tranche,

Le pre@er de ces points de vue est@ celui du physicien : un prenùer formalisme appelé modèle de processus permet de représenter chaque processus p@ysique important pour compreiiclre la conduite, u.n second Formalisme permet de fier cfans un graphe chacun de ces processus.

Le second point de vue (modèle d'acitivités) est celui des experts de la conduite d'une tranche : un formaâsme-s'inspirant de fa méthode SADT permet de comprendre fonctionnerement la conduite d'une tranche.

Le troisième point de vue est celui de l'opérateur de conduite : un formalisme perinet de représenter l'ordonnancement de ces actions dans le temps. On obtient le modèle de tâches

Pour réaliser ce modèle, nous adoptons deux démarches antagonistes : l'une disjonctive pour identifier les spécificités des deux approches principales (activité de -conduite et processus physique), l'autre conjonctive pour identifier feruo rs lieiàs. L'equüibre entre les actions de modéhsati6n conjonctive et disjonctive est obtenu en introduisant la finalité du projet : comprendre, expliquer et justifier laconduite en mode dégradé d'une centrale.

Le tissage de trois modèles présentant différents points de vue n'est pas l'unique l'intérêt de cette ation. En effet, l'efficiénce de ce modèle est également fondée s - l'organi tion et la démarche

modélis ur sa

de conception sous-tendant sa réalisation. Cette démarche s'anouie sur quatre précepts du constructivisme systémique : le précept de pertinence, celui d'émergence, celui cfe téléologie et enfin ne réalisons pas une décomposition en éléments simples mais uruquement en nous importe @e qu'il se produit (ou comment cela së-produit) à un niveau de s que cette modélisation permet de comprendre la éonduité de la tranche. (Application du princip de pertinence et de celui dé téléologie).

La structure de la modélisation, c'est à dire le tissage des hens entre les différents concepts inclus dans le modèle, est bâtie au fur et à mesure de la construction en Parallèle des deux modèles-. De la structure naît la cohésion des deux modèles. La modélisation n'a de realité que lorsque l'ensemble des liens sont établis. (Application du principe d'émergence) . La modélisation ne décrit pas de façon exhaustive les actions de conduite ou les phénomènes physiques.

Elle les décrit de façon juste suffisante pour comprendre et justifier la conduite d'une tranche nucléaire. (Apphcation des principes de téléologie et d'agrégat

Le modèle obtenu n'est en aucun cas un modèle exhaustif de tranche tout juste un modèle pertinent....

Session D3, "Systèmes intelligents et organisations complexes (I)"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Cézanne 1


Imitation et Education

Dominique VIOLET, Sciences de l'Education - Université de

Tours

Quand l'école se propose de former des citoyens responsables, adaptables, autonomes, il est raisonnable de penser que l'enseignant peut être perçu comme un modèle d'autonomie que l'élève doit imiter afin de réussir. Mais s'il y a in-dtation d'un modèle, alors y a-t-il autonomie de l'@tateur? Par ailleurs, s'il n'y a pas imitation du modèle, alors y a-t-il autonomie et réussite de l'élève? En d'autres termes, afin d'apprendre et de réussir à l'école, convient-il d'imiter ou de ne pas imiter?

Sur le plan de la cognition et de la communication, l'opérationnalité de l'imitation soulève des débats philosophiques et psychologiques. Chez les philosophes, Platon et Girard soulignent, chacun àleur manière, les limites et les risques de l'inùtation. En revanche, pour Valéry et Ricoeur, l'imitation est un processus "puissant" qui participe à l'invention. En psychologie, alors que Piaget réserve l'imitation àla période sensori-motice du développement, Wallon considère que l'accomplissement de l'émule (du maître) procède d'une imitation "intelligente" qui suppose à la fois d'imiter et de ne pas imiter.

Dans la mesure où l'enseignant désire effectivement que l'élève devienne son émule, l'injonction "in-Lite-moi" structure plus ou moins explicitement la relation pédagogique. Cette invite prend deux orientations complémentaires. D'une part il s'agit de copier, de reproduire à l'identique des savoirs dispensés. D'autre part il s'agit d'imiter l'enseignant dans sa capacité à produire ses propres démarches adaptatives, à faire preuve d'autononùe : faire conune l'enseignant qui est capable d'imiter et de ne pas imiter. Si l'imitation est perçue comme le plus bas riiveau d'apprentissage (Ardoino) c'est sans doute parce queue est un peu trop vite réduite à la reproduction à l'identique d'un modèle déjà-là. Mais inùter n'est-ce pas aussi essayer de "faire conune" en procédant par ruse, par analogie ? A moins que l'on fixe arbitrairement d'expulser l'analogie et le raisonnement par abduction de la construction du sens, l'inùtation doit être pensée comine un processus complexe qui se joue dans une dialogique paradoxale de l'identique (pareil) et du semblable (comme), du même et de l'autre (Ricoeur).

Ainsi, une pragmatique de la communication et de la cognition s'articule sur la conjonction des processus de digitalisation et d'analogisation. Cela suppose que la recherche en éducation procède au décadrage-recadrage épistémologique opéré par les Nouvelles Sciences de l'Education (Lerbet).

Session A5, "Sémiotique et pragmatique de la conununication"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Milhaud


Introduction à la psychosociologie cyndinique

Georges-Yves KERVERN, TACTIC - Institut Européen de

Cyndiniques

Après le Risque Technologique Majeur, découverte des années 1980, découvrons le Risque Psychologique Majeur.

Dans cette seconde moitié du siècle, l'insécurité se développe de façon spectaculaire et alarn-tante. Elle est certes liée à un ressenti subjectif mais sa réalité est aussi confirmée par les études sociologiques objectives. EUe correspond à une émergence de comportements violents et asociaux eux-mêmes en relation avec des causes multi-factorielles. La sensation de l'insécurité, répercutée par tous les médias amène l'opinion publique à réfléchir sur la perception du risque Risque pour soi, risque observé pour les autres, situations à risques: multiplication des risques Peuvent se décliner ensuite toutes les figures de la peur et de ses symptômes, jusqu'au délire sécuritaire

Mais que savons nous réellement de la façon dont se fabrique la violence dans nos villes et chez les familles qui y habitent ? Comment comprendre le lien entre la violence sociale et la violence familiale ? Pourquoi la violence intra-farniliale est-elle devenue si banale ? Pourquoi certains adolescents détruisent ou se détruisent ? Cornment les sectes s'ernparent-ehes des personnes ?

Pour répondre à ces questions,il faut étabâr une passerelle, à partir des Sciences Cindyniques, entre l'étude du danger dans l'Entreprise, dans la Ville, dans la Société et dans la Famille. En chen-dnant sur cette passerelle, on voit éinerger le Risque Psychologique Majeur. L'objet donc de cette présentation sera d'exposer les principaux concepts des Sciences du Risque et du Danger, c'est à dire les Sciences Cindyniques tels qu'on peut les retrouver dans " Les éléments fondamentaux des Cindyniques ", ( Edition Economica 1995 ), et de les her aux travaux c@ques de terrain.

Les axiomes cindyniques sont déduits:

e des axiomes de l'épistémologie constructiviste adaptés aux systèmes relationnels tels qu'ils découlent des travaux du Prix Nobel Herbert A. Sirnon,

e des axiomes fondateurs de la RESON, raison des réseaux ou rético-rationnahté tels qu'ils ont été exposés dans l'ouvrage " La culture Réseau ,(ESKA 1993).

Nous pro osons ici une première formalisation de la Psychosociologie Cindynique, telle qui elle sera reprise dans notre hvre " Le Risque Psychologique Majeur " en collaboration avec A. Fourriier, M. Monroy et C.Guitton . ( ESKA 1996 ).

Session Cl, "Le risque psychologique majeur"

'jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Cézanne II


L'argent et son usage: un appel au remaillage du lien social

Marcelle MAUGIN, St Herblain

L'éconon-tisme généralisé creuse sans cesse le fossé entre productivité et précarité. Face à la crise de cette fin de siècle, IiÎvoix des travailleurs sociaux n'est qu'une rumeur bien- dérisoire. Leur histoire et leur lace ne leur permettent guère d'influencerles grands courants politiques. Ce sont eux pourtant qu'on

Pdélègue ur endiguer les méfaits d'une société de plus en plus duale. '

A l'è-chefeornicro-sociale, 1"'irrationahté" de l'individu se heurte aux exi nces accrues d'un monde sans er pitié: endettement endémique, non paiement des loyers, mésusage gdes prestations familiales, les

'déviants" deviennent de pIÙs en plus rapidement des exclus.

Les travailleurs sociaux sont mandatés pour y mettre de l'ordre: les "services de tutelles aux prestations sociales" se substituent aux familles, sur ordonnance du juge, pour "gérer" des budgets fantaisistes sinon squelettiques et "éduquer" des bénéficiaires convaincus d'incompétence ou d'irresponsabilité.

Mal pré-parés, dans ce conte'xte de contrainte, par leur culture propre @défense des démunis, respect des ar l'absence de théorie consistante à làquélle se référer, les travailleurs sociaux, moyen d'un "bricolage" pragmatique, de faire face aux injonctions paradoxales

ersonnes quand la désocialisation s'inscrit structurellement dans un système centré sur la concur-ren e et sur la consommation ? Comment "éduquer" des sujets sur lesquels pèsent le poids de plusieurs générations d"'inadaptés" ou celui de catastrophes qui déstabilisent une intégration

-dl L.ja 'ra e

pert eld contrôle de l'argent dans bien des familles n'est sans doute que le symptôme d'une

"déiaffiliation" globale.

S'il interprète cet "échec" dans une perspective positiviste-rationaliste, (irnphcite dans la commande sociétale@ "remettez-les dans le droit chen-Ùn"), le délégué à la tutelle ne peut que constater, en dépit des bonnes volontés réciproques, que "ça ne marche pas .

A l'inverse, nous essaierons de montrer, exemples concrets à l'appui, comment une lecture complexe des situations, incluant les dilemnes de l'intervenant social, élaborée en @oupe d'analyse de pratiques, peut permettre de transformer les problématiques et de "construire" des Hypothèses fécondes.

Il s'akira de mettre en oeuvre plusieurs 10 ' ues, de con-joindre plusieurs niveaux de réalité, d'en

ci@ânaires. Lff@et de reliance qui peut en résulter redonnera sens à des place aux sujets dans leur Iiisto-ire. mes, @ lage c intervention. est porteur et la reconnaissance d'une incontournable auto-référence élégué à la tutelle pourra alors mettre en place des espaces de liberté, qu'il opère l'engage à "répondre" -davantage encore de son S'il faut rendre à César son dû, rien n'interdit à l'intervenant, comme au citoyen, d'y retrou'er la monnaie de leur pièce: le travail social à la recherche de ses fondements pourrait redonner à ses interventions un sens qui semblait de plus en plus leur faire défaut. Son indélinition et ses paradoxes mêmes ne lui offrent-il @as une place de choix -pour contribuer au "remaillage" des liens interpersonnels, trame constitutive et prometteuse d'une société plus "humaine" ?

Session C5, "Le travail social dans sa complexité"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Picasso


L'enseignabilité de la conception dans un dialogue conception/machine

Kaldoun ZREICK, GREYC (CNRS) - Université de Caen

cette contribution a pour objectif de mettre en évidence quelques éléments révélant une autre perception de la question "Enseigner les Sciences de la Conception". Cette simple question dissimule des érùgrnes perçus très, voire trop, complexes. Outre le quoi et le comment le problème de l'enseignement aujourd'hui réincorpore plus que jamais le C)ù, le Quand et surtout le Qui ? Enseigner la conception, ou bien les sciences de la conception consiste dans un premier ternes à concevoir un nouvel enseignement sans tenir compte des nouvelles technologies de traitement de l'information. C'est aussi que nous percevons cette énigme "Enseigner les sciences de la conception tout en concevant et bâtissant sa propre méthodologie d'enseignement". Ceci étant, on pourrait toujours se demander si ce problème est vraiment nouveau.

Dans ce cadre de réflexion, nous focalisons nos travaux de recherche sur l'aspect communicationnel de l'activité de la conception et plus précisément celui du Dialogue Concepteur (qui est le cas écwant enseignant l'apprenti) Système (apprenti et enseignant).

Dans ce cadre précis d'échange et d'élaboration d'information émergent de nombreux enseignes à partager entre le concepteur et le système; ce dernier étant réduit dans un premier temps au seul Système d'Information d'Aide à la Conce'tion (SIAC). Nous considérons - abusivement d'ailleurs p

- que le système informatique est un composant déterminant du SIAC. Il gère, conserve, réduit, enrichit et délinùte la majorité des échanges d'information résultant des interactions entre le concepteur et le SIAD.

De ce fait la performance d'un tel système dépend en grande partie de la qualité des Interfaces Homme Machine (IHM) qu'il propose. Les récents travaux proposent de doter les IHM des capacités d'apprentissage incrémentai pour assimiler une sorte de rnémoire intelligente et cohérente des interactions concepteur système. Cette orientation signifie que les systèmes informatiques devraient apprendre au contact des utilisateurs. Or, il faudrait apprendre ces systèmes à apprendre.

En conclusion, deux approches distinctes seront évoquées pour aborder ce problème. La pren-dère est idéaliste car elle cherche la perfection et s'enfonce dans des processus de modélisation et de réduction de la complexité de cette énigme. La deuxième approche serait qualifiée de réaliste car elle accepte l'imperfection et l'apprentissage par l'erreur pour atteindre un état de satisfaction.

Session E3, "Les sciences de la conception sont-elles énonçables et enseignables (III) ?

Processus de conception"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Picasso


L'expression du sens dans les systèmes artificiels

Alain CARDON, Labo. Informatique - Université de Rouen

Représenter les caractères d'une foule qui chen-dne dans les rues d'une métropole est un problème difficile que l'on aborde habituellement en le simplifiant rationnellement. La foule est évaluée numériquement, on estime en gros les flux de déplacement en pratiquant une approche globale.

On se donne également un modèle du passant standard, de son comportement typique et des groupes qui se forment. C'est une approche classique en sociologie mais qui semble insuffisante, car la prédictibilité produite par une telle modélisation est presque nube, le changement d'échelle entre la globalité et le particulier est non cohérente, et la nature et la raison du phénomène de foule sont absentes.

Lorsque la foule est virtuelle et constituée des nombreux usagers d'un réseau informatique avec serveurs, on se trouve dans le cadre d'un Système d'Information et de Commu-nication (SIC).On a alors à représenter le phénomène que constitue les nombreux usagers interrogeant les serveurs du réseau en le caractérisant au-delà des simples informations échangées. Ces informations ne sont pas seulement des chaînes de symboles mais expriment des impressions, des engagements, des intentions, des doutes qui constituent en fait le sens effectif du phénomène et sans lequel celui-ci apparaît comme réduit à de l'échange de données.

Il est possible, puisque le système est matériellement cominurùcatif sinon coopératif, d'approfondir la modélisation du phénomène en exprimant les intentions des acteurs, le sens général de leurs actions lorsque le système est auto-reconfigurable. Dans cette perspective, nous sommes amenés à développer la modéesation des Systèmes d'Information et de Coinmunication, prenant en compte les intentions des acteurs et le sens que ceux-ci portent à différents faits. Nous caractérisons ces systèmes comme profondément complexes.

Notre thèse principale est que le sens global du phénomène que ces systèmes représentent peut être effectivement expiimable, mais par des entités beaucoup plus complexes que des variables numériques ou symboliques, et surtout beaucoup moins réductrices. Ce sont des entités apparentées à des mots dans leur usage d'acte de langage, avec leur arrière-plan. Nous représentons ces entités par des agents caractérisés comme cognitifs, générant eux-mêmes des agents, et formant un espace particulier Gle grande plasticité, tel un langage de formes de sens.

Cet espace d'agents a une morphologie, avec des caractères géométriques. Nous pensons que l'expression de cette morphologie changeante permet de représenter le sens du phénomène lui-même. Notre démarche tente donc de faire explicitement émerger le sens que l'Homme développe dans les actions de communication par réseaux, dans le domaine très technologique des Systèmes d'Information. L'expression du sens apparaît cependant comme l'obtention d'un résultat à double tranchant. Ce peut être le moyen de connaître les intentions dans les actes de communications et d'approfondir la coopération mais aussi celui d'inhiber la réalité de ces intentions et de inasquer et déformer le sens.

Session C4, "Langage entre pensée et action"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, Salle Picasso


La complexité et l'entreprise

André ALESSI, Alessi S.A. - Crusinello

Dominique GENELOT, INSEP - Paris

Jean-Luc GROLLEAU, ALGOE Management - Lyon

Georges-Yves KERVERN, TACTIC - Institut Européen de

Cyndiniques

.Les intervenants de la session A2 sont sollicités pour faire part en une quinzaine de minutes de leur expérience à propos des quatre questions suivantes:

Comment la complexité se manifeste-t-elle au niveau de votre entreprise ?

Votre expérience de ces situations vous conduit-elle à aborder différemment les questions de stratégie?

Votre expérience de ces mêmes situations vous a-t-elle conduit à faire évoluer: vos pratiques stratégiques (formulation et mise en oeuvre) ? vos pratiques managériales et organisationnelles ?

Sur ce thème "stratégie et complexité", selon vous, quelles interrogations appellent des approfondissements ?

Animation: Nathalie Fabbe-Costes (CRET-LOG, Aix)

Intervenants :

1 * A. Alessi, PDG Alessi, Crusinallo

* D. Génelot, PDG INSEP, Paris

* J-L Grolleau, Président Directoire Algoe Management, Lyon

* G-Y Kervern, PDG Tactic, ancien conseiller du Président de l'UAP * C. Nahon, attachée CICOR EDF PACA, MarseiHe

Session A2, "Stratégie et complexité II: témoignages de responsables d'entreprises"

jeudi 04 juillet 14:15-16:00, Salle Milhaud


La construction des systèmes coopératifs : propositions

Régine TEULIER-BOURGINE, GRID (CNRS) - ENS Cachan

Le fait d'être engagé dans une organisation modifie tous nos processus cogrùtifs par rapport à la conception traditionnelle qu'en propose l'IA, notamment toutes les résolutions de problèmes des acteurs de l'organisation et toutes leurs activités de conception sont en fait organisées autour du processus de coopération. Ceci caractérise l'activité managériale que nous proposons de voir essentiellement comme une activité de conception menée de façon coopérative. Pour les managers il s'agit en effet de répgl3dre en permanence aux questions: quelle est la situation ? Qu'est-ce qu'on fait ?

Partant du constat que l'IA a modélisé de préférence l'activité de résolution de problème et que le CSCW a modélisé en priorité la communication entre les acteurs, il semble qu'il faille repartir des concepts décrivant cette activité coopérative pour se donner les moyens de la modéliser.

A partir d'une description de l'activité managériale on propose les concepts fondamentaux de ce processus de conception coopérative sur lesquels on pourrait batir dans une étape ultérieure soit une méthodologie de conception d'assistances soit un ensemble de reconunandations pour concepteur d'aides informatisées à l'activité de gestion. Cette façon de concevoir les processus cognitifs dans les organisations nous semble plaider pour un concept de " cooperation-centered design " en continuité de l'orientation " user-centered design " proposée par Norman.

Session D2, "Acquisition des connaissances et organisation: expériences modéhsatrices"

jeudi 04 juillet, 14:15-16:00, Salle Cézanne 1


La délibération en groupe face à la complexité

jim DILLON, Faculté des Sciences de l'Education - Université

de Califomie - INSEP (Paris)

La délibération en groupe se propose cornme un moyen privilégié de faire face à la complexité des circonstances d'action pratique et morale, telles qu'on en trouve dans notre vie en commun et dans plusieurs champs d'activité professionnelle (par exemple, l'éducation, le management des honunes, le consulting pour les changements organisationnels).

Quels sont les éléments de complexité dans ces circonstances, et con-tment la délibération en groupe y

fait-elle face ?

Action:

Une question d'action presse. Il faut agir, même avec quelque urgence, mais que faire ?

La délibération en groupe est à s'adresser en commun à la question, "Que devrions-nous faire ?" et à se

décider ensemble de faire une action donnée X.

Problémation:

Assez peu est connu de la problématique de la circonstance; rien se semble clair ni certain.

On ne connaît pas bien le problème qu'on éprouve, ni les solutions alternatives, ni les conséquences de ces solutions. On n'a pas l'information qu'il faut. La délibération sert à se décider dans l'incertitude. Elle est à identifier les divers problèmes et à choisir celui qu'on veut traiter ; à créer des alternatives et às'imaginer les conséquences de les mettre en place.

Dynamique:

Dans la circonstance, les multiples motivations expériences, et activités des individus s'ignorent et se heurtent l'un contre l'autre. La délibération 'est avant tout à mobiliser la résolution des gens d'entreprendre une action conjointe et à en vivre les conséquences contre l'attraction des instances externes qui ont l'expertise à trouver de meilleures solutions, la délibération est à nous responsabiliser et à privilégier nos propres solutions à nos propres problèmes, dans une dynan-dque active, indépendante, autonome et démocratique.

La délibération en groupe est une méthode ancienne qui ne se pratique presque plus de nos jours, mais au contraire des pratiques non-délibératives répandues (le scrutin' le débat, le consensus et le comprends) elle seule puisse résoudre la question d'action pratique et morale, "Que devrions-nous faire ?" à la satisfaction de ceux qui ont à vivre la circonstance.

DILLON, James (ed.) Deliberation in Education and Society. Norwood, Nj : Ablex Publishing, 1994.

Session A5, "Sémiotique et pragmatique de la communication"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Milhaud


La multi-tonalité, au coeur et en marge de la complexité

André DE PERETM, INRP - Paris

En consonance ou en retentissement à la plupart des positions et propos des collègues axés sur les stratégies et modélisations de la complexité, je souhaite risquer la proposition de quelques trames traversières.

i , aimerais ainsi conjoindre au principe actif de "muitiréférencialité" un principe [perpendiculaire ?, parallèle ?, complémentaire ?, ou intérieur ?, au précédent] de "multitonalité" : organisant, de concert au dit précédent, une variété arborescente de tons et de styles (ou registres), voire de clins d'oeil intellectuels ou de n-dn-ùques existentielles [ainsi Kierkegaard ... ]. En actualisation de ce principe d'attitude et de goût, on peut dénoter, en tant que style pluriel, le baroquisme, propice au foisonnement des contrastes simultanés et aux bifurcations accélérées en courbes et contre-courbes, ainsi qu'au clair-obscur (voire au "trompe-l'oeil" !). On peut aussi relever, en tant que ton nuancé, l'humour, comme catégorie de communication et d'entendement, explicitant une interaction incessante entre une vigueur de conceptuahsation et la délicatesse des formes : mais aussi entre le sérieux de théorisation et les marges de détente joviale et de jeu ; ou encore, entre une rigueur de compréhension (ou d'expression) et une retenue dans l'extension et l'affirmation (soit la "vergogne" au sens de Michel Serres) ; ou, surtout entre une lucidité opiniâtre et une tendresse rayonnante mais "bouclée" sur soi et sur autrui, l'une par l'autre régulée - tonalité et attitudes idoines en recherche et en éducation !

J'attacherais du prix à esquisser également la préoccupation méthodologique d'une multifocalisation ou multiprojectionalité, pour la résolution de problèmes ou l'organisation d'actions déployées vers une pluralité de cibles, visibles ou imprévisibles sinon virtuelles [principe de multiinférentialité ?j : en écho à la remarque de Norbert Wiener sur le projet de Willard Gibbs, cherchant ,,dans quelle mesure les réponses que nous pouvons donner aux questions posées sur un ensemble de mondes peuvent-elles encore être valables lorsqu'un ensemble plus vaste est concerné". De quoi construire une organisation différenciée de l'enseignement.

Session Bl, "Les nouvelles sciences de l'éducation: éducation et complexité"

jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Forbin


La pensée complexe dans les nouvelles sciences de 1"éducation

Georges LERBET, Laboratoire Sciences de l'Éducation-

Formation - Université de Tours

Le regard jeté aujourd'hui sur les sciences de l'éducation (SE), à la lun-dère des théories héritées de la seconde cybernétique conduit à concevoir de "nouvelles sciences de l'éducation"(NSE), comme il est

question par ailleurs de "nouvelles sciences".

Cette nouvelle approche est d'essence constructiviste en ce qu'elle repose sur la centration des intérêts portée non pas sur un objet déjà là, mais sur les interactions entre le "regard" du chercheur et l'objet qu'il construit en produisant du savoir concernant celui-ci; ce qui implique combien le chercheur est partie prenante cognitivement dans le processus d'actuaâsation du "réel", lequel peut être envisagé àplusieurs iùveaux.

Quand il s'agit d'éducation l'objet complexe s'entend au moins à trois rtiveaux : personnel, interpersonnel et sociétal. Il s'agit de l'envisager selon plusieurs dimensions à chacun d'eux dont les plus communes sont d'ordre temporel, spatial et formel.

Certes, il est classique, au-delà du structuralisme, d'être entré dans la pensée systémique pour aborder cette complexité. Les exemples, conune celui de Piaget pédagogue, témoignent de la capacité àpenser une éducation qui conçoit l'acteur apprenant au centre du processus éducatif, avec tout ce que c,ette centration implique de pratiques nouvelles particulièrement à l'école. L"'éducation nouvelle", quand elle a su s'inscrire dans ce constructivisme, se rattache à ce courant de préoccupations. En revanche, une attention plus soutenue portée sur son devenir épistémologique, laisse apparaître un intérêt marqué seulement pour les processus hétéroréférentiels propres aux rapports avec lienvironnement, et la négligence vis-à-vis de bien des ouvertures. C'est par exemple le cas pour ce qui touche au sens singulier et original que l'apprenant met dans les contenus de ses savoirs.

La réflexion, fondatrice ici des NSE, s'efforce de rnontrer que la modélisation qui prévaut en aval avec la seconde cybernétique, ne récuse pas la part qu'il convient d'accorder à ce sens singulier et original dans les processus d'apprentissage. En particulier, elle accorde de l'intérêt à ce qui concerne l'autoréférence, c'est-à-dire à ce qui a trait à des fonctions cognitives, relationnelles, sociales, etc. qui s'alimentent à partir d'elles-mêmes. Ces fonctions (qui sont de forme générale x=f(,," "creusent" un point fixe, aveugle au chercheur et à l'objet lui-même quand il s'agit de systèmes "vivants".

D'où il résulte, dans l'esprit de cette seconde cybernétique, la nécessité d'envisager, en éducation comme ailleurs, des méthodologies heuristiques et des stratégies pratiques qui s'appuient fondamentalement sur une pragmatique de la recherche et de l'action. Cette pragmatique implique que l'on s'intéresse aux interactions qui concernent les systèmes hétéro- et autoréférentiels propres aux objets appréhendés avec toute la "@te" rationnelle que cela suppose notanunent vis-à-vis des ambitions de ilvérité" et de "consistance".

Session Bl, "Les nouvelles sciences de l'éducation: éducation et complexité"

jeudi 04 jufllet, 10:30-12:30, Salle Forbin


La question épistémologique de la quantification dans les domaines des sciences de la complexité

jean-Pierre VAN GIGCH, Université d'État de Californie -

Sacramento

The domains of the sciences of complexity are ill-defined. They embrace the social sciences, the behavioral sciences and most inexact/ soft system domains. In addition, they cover disciphnes like the science of management (to be kept distinct from Management Science), the sciences of the artificial, decision science, economic science and the like. Sometimes, in order to formalize the field and add scientific rigor, a discipline has encouraged the development of mathematical models and the application of quantitative approaches.

The emphasis on formaâzation has been carried out at the detri-rnent of the epistemological and philosophical foundations. It is a trend deplored, among others, by Ackoff (1979a, 1979b), Churchn-ian (1984), Mitroff and Churchrnan (1992) and van Gigch (1989 & 1995).

In many of these domains, the trend to use quantification as a method to formaâze the discipline is a throwback to positivistic traditions which must be rejected. Per se, this rejection does not answer the epistemological question:

"To what extent should a scientific domain be quantified?"

Through examples which span philosophy, cognitive science, theoretical physics and ethics, the extent to which a field should be quantified to represent and evaluate attributes is explored in this paper. At the outset, it is important to note that the quantification problem is not particular to any one science, but represents an important epistemological issue which concerns all of Science.

Session P2, "Séance pleinière de la rencontre MCX"

vendredi 05 juillet, 14:15-15:50, Salle Milhaud


La reliance, un concept charnière : reliance autour de la reliance

Marcel BOLLE DE BAL, Institut de sociologie (Bruxelles)

Où que l'on porte ses regards, où que s'exerce l'intuition, l'homme peut se convaincre que l'une de ses

premières exigences est d'être relié, de rester dans l'état actuel de relianoe

1

Maurice LAMBILLIOTTE

Il faut un élan, religieux dans ce sens, pour opérer daris les esprits la reliance entre les humains, qui'ellemême stimule la volonté de relier les problèmes les uns aux autres.

Edgar MORIN

La sociologie naissante s'organise autour de la nécessité absolue de repenser un lien social défait et

refait.

Francis FARRUGIA

La première des choses à apprendre est qu'il faut d'abord avoir un mot. Il faut le regarder comme une

fleur. Il a une graine, un terrain qui lui va ou ne lui va pas. Il fleurit, s'étiole, autrement dit, il vit. En lui

croît la pensée.

Session Pl, "Séance d'ouverture"

,jeudi 04 juillet, 09:15-10:00, Salle Milhaud

Daniel BERESNIAK

Le concept d'outil de gestion de mémoire personnelle et son utilisation pour construire, publier, transmettre des idées dans leur contexte

Sylvie LE BARS, Consultant - DALLAS (Guyancourt)

Une réflexion sur la notion de mémoire d'entr ise nous a tout naturellement amenés à la rapprocher

de la notion plus connue de mémoire @personne2ér Notion certes plus connue, mais aradoxalem- ent bien moins étudiée du point de vue qui nous intéresse, qui est celui des systèmes informatiques, des systèmes d'information. rdinateurs dans l'entreprise ga@nerait pourtant considérablement -selon nous- à ne Tas.se notion de mémoire coflectve. e meilleure compréhension de la notion de memoire personnelle (au . sens: système d'information personnel) ouvrirait la voie à des applications informa@ques qui ne se linùteraient pas à fournir ae l'information aux individus, mais les assisteraient de mamere intime dans leurs activités cognitives (s'informer, résoudre des problèmes, décider, expliquer, apprendre ... )

Cétte -plus grande intin-ùté entre les activités intellectuelles des individus et l'outil information e pourrait alors condâire à la construction de nouveaux types de systèmes, que, par contraste avec ces systèmes d'information, nous appelons systèmes d'idées.

Nos réflexions sur ce sujet montrent qu'il existe d'importantes différences entre les attributs des systèmes, selon qu'ils soni individuels ou' d'entreprise. Motre exposé abordera en particulier les points suivants:

- La connaissance est un acte et non un objet Attention à la tentation de vouloir la modéfiser, la représenter comrne on modélise ou représente un processus.

L'importance du modèle unique pour l'individu, la chimère du modèle @nique pou r l'entreprise. L individu a une faculté de navigation au sein de ses connaissances bien supérieure à celle des systèmes informatiques. Là où l'organisation gagne à compartimenter pour ne pas se perdre, l'individu kagne àerrer dans son réseau personnel pour innover, imaginer.

- Le rôle central de la liance. A travers ce néologisme, nous voulons insister sur l'importance des activités cognitives d'établissement de liens entre dés éléments de connaissance, et de parcours de ces liens lors de nos raisonnements

- L'utilité de la reconnaissance du rôle-clé de ce lieu de connaissance qu'est la mémoire personnelle: c'est

1 .nfine le seul point de rencontre possible entre les informations compartimentées de l'entreprise

En conclusion, une fois exhibées ces propriétés originales de la mémoire personnelle, nous donnerons quelques idées sur ce que pourrait être un système informatique qui en épouserait certaines caractéristiques, en montrant en particulier en quoi notre approche'd'aide informatisée aux activités diffère des tentatives passées de l'intelligence Artificielle.

. Session D4, "Organisation intelligente et nouvelles technologies de l'information"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, Salle Cézanne I


Le couple Pensée-Action

Max JOUAN, "Les Amis de l'Atelier" (Paris)

Nicole MILONAS, Consultant - CNAM (Paris)

Régis RIBETTE, Chaire AGP - CNAM (Paris)

Dès que les primates adoptèrent la station verticale il y a quelques millénaires, ils vécurent une "alternance" pédagogique" entre mains et système nerveux central, entre action et pensée, et conunencèrent alors à construire progressivement l'intelligence humaine.

"L'intelligence... organise le monde en s'organisant elle-mênw", disait Piaget.

La connaissance est l'organisation des représentations que chaque observateur se fait du

rnonde réel. Les modèles ainsi construits, selon l'heureuse forrnule d'Erie Bernard-Weil, sont le meilleur

1 .ntermédiaire entre le fonctionnement de l'esprit et le mouvement des choses'. Ainsi l'observateur n'est pas neutre dans la construction du savoir. La connaissance de la réalité est ontologique et elle n'a d'autre réalité que celle que s'en construit le sujet. Ainsi, l'interaction sujet/objet est constitutive de la construction de la connaissance individuelle qui reste ensuite à partager avec les autres dans un langage collectif : sorte de dénon-tinateur commun entre les différentes représentations individuelles que chaque homme se fait du monde.

Quelques thèmes pour réfléchir, à développer en interactivité entre Nicole Milonas, Max

Jouan, Régis Ribette et les participants à l'atelier.

- 1 Du couple Pensée/ Action

- 2 Des représentations mentales

- 3 Du langage

- 4 Une application: "ici et maintenant"

- 5 Réseau et reliance

1 Précis de Systémique Ago-antagoniste, L'Interdisciplinaire Système(s), 1988.

Session C4, 'Langage entre pensée et action"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, Salle Picasso


Le projet comme cadre du processus de conception de l'activité d'édification urbaine

jean-Yves TOUSSAINT, EDU - INSA Lyon

M. ZIMMERMAN, EDU - INSA Lyon

La conception est à la mode. Malheureusement même posée dans sa futilité, la question de la conception reste entière quand il faut assumer une position d'enseignant au sein d'institution aussi sensible à ce vocabulaire que les écoles d'architecture et d'une toute autre maiùère (de sensibilité) les écoles d'ingénieurs. En effet, il n'est guère possible de ne pas prendre position dès lors qu'avec ce que tente d'englober dans la réalité la "conception" se jouent des espoirs de carrières et des ambitions --dont des ambitions intellectuelles et de construction d'expertise- à traduire en revenus et prébendes, àtransformer en position sur le marché et en status.

Nous aurons à présenter dans cette contribution une position sur le processus de conception, impliquant les cadres de légitinùté que confère la croyance en la possible maîtrise de ce processus (par un sujet ou par une organisation, peu importe). Pour ce faire nous partirons d'expériences et d'observations construites dans le cadre de recherches portant sur des opérations d'architecture, d'aménagement ainsi que sur la production de dispositifs techniques destinés à servir la vie en ville.

Notre hypothèse de travail consiste:

* à considérer le processus de conception conune une réalité échappant aux acteurs (une configuration

selon N.Ehas) ;

* à poser que la volonté de maîtrise de ce processus relève de l'activité de légitimation d'acteurs en état

de revendiquer cette maîtrise ;

* à observer le projet comme une institution permettant à quelques-uns de concevoir l'espace des autres. Le processus de conception résulterait alors de l'activité de l'ensemble des sujets mobilisés dans le projet. D'une certaine manière on tentera d'expliciter le projet comme règle d'interaction permettant de

concevoir des dispositifs.

Dans cette conception de la conception, le processus de conception échapperait à chacun des sujets au profit de tous. Cette position, dans nos enseignements, nous a conduit à limiter les apprentissages en termes de procédures (règles de composition, analyse fonctionnelle, et autres) au profit d'un enseignement privilégiant aussi les postures, les attitudes, les valeurs (éthique) nécessaires à chaque acteur pour participer à l'émergence de configurations autorisant une meilleure efficience du processus de conception au sein du projet.

Session E3, "Les sciences de la conception sont-elles énonçables et enseignables (III) ?

Processus de conception"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Picasso


Le plan d'urbanisme: une réponse institutionnelle appliquée à une situation complexe

Augusto CUSINATO, DAEST - Institut universitaire

d'architecture de Venise

Après la vague de discussion engendrée par l'apparition des modèles de plmdication stratégique dans les années 80, on assiste à la montée d'une deuxième vague de réflexion sur la nature, l'efficacité et les prémisses épistémologiques des plans d'urbanisme. La prenuere vague portait au plan normatif l'accusation de cultiver une image irréaliste des capacités de l'esprit humain, sur laquelle le planificateur avait fondé, illusoirement, la conviction d'être en mesure de réglementer à l'avance tous les comportements des opérateurs concernés. La réponse avancée par l'approche stratégique consistait dans la proposition d'une praxis centrée sur la capacité du décideur d'adapter ses choix aux changements environnementaux et de maîtriser en même temps les jeux d'interrelations parmi les acteurs, tout en maintenant égale sa fonction objectif.

La deuxième vague (années 90) naît de la remarque que toutes deux les orientations précédentes partagent l'idée que la rationalité humaine, bien que limitée en fait, serait en mesure de mener, en principe, à des représentations objectives de la réalité, d'où la conviction que l'homme pourrait avoir confiance dans un ensemble des finalités rationnelles et stables. Lorsque cette idée est mise en doute, si on observe qu'ehe s'appuie sur des prémisses tout à fait imaginaires, il faut reconnaître qu'il n'y a aucun fondement sûr et stable à la connaissance et, donc, que toute finalité subjective est contingente elle-même, étant liée aux vicissitudes de l'interaction existant parmi le sujet, l'environnement et la vision du monde cultivée par le groupe d'appartenance. Cela entraîne un détournement de l'attention des décideurs des caractéristiques du monde externe aux caractéristiques de leurs propres systèmes de préférence et aux interrelations existant entre ces systèmes et l'environnement.

Les conséquences que cette ligne de réflexion provoque dans la praxis de planification ne sont pas encore défirùes d'une façon univoque, parce qu'elle se déroule sur de différents plans du discours en entraînant une situation complexe. Il s'ensuit une situation d'incertitude en ce qui concerne les destinées du plan normatif, du fait qu'il ne serait cohérent avec les présupposées épistémologiques de cette dernière ligne de réfléxion.

En nous référant aux rnodèles de rationalité impliqués dans les orientations citées, nous tentons de développer l'hypothèse d'une coexistence nécessaire entre les pratiques de planification normative, stratégique et réfléxive (ou apprenante), en montrant que les formes de planification plus complexes consistent dans une articulation des formes plus sirnplesqui s'étend sur d'ultérieurs domaines de la praxis, et non dans une superposition de l'une au détriment de l'autre dans le même domaine. Bien qu'en admettant qu'il se pose un problème très délicat de cohérence entre ces différentes formes, nous pensons que le plan rational-normatif reste un instrument fondamental pour la réglementation de l'action collective.

Session B4, "Complexité, territoire, et action collective"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, SaUe Forbin


Le rapport Don, Conflit, Confiance

Alain CAILLE, Revue du M.A.U.S.S.

Énonçons notre hypothèse centrale: celle que l'Essai sur le don de Marcel Mauss (1923-1924) nous hvre les fondements d'un paradigme positif 3/4et non seulement critique, ou par défaut 3/4, en sociologie et en anthropologie.

En découvrant que dans nombre de sociétés archa7iques, da-ns toutes peut-être, les échanges s'opèrent "sous la forme de cadeaux obligatoirement donnés, faits et rendus". ne nous apporte-t-il pas en effet la preuve empirique que l'obligation paradoxale de la générosité - cet antiutffitarisme pratique - constit7ue le socle, le roc comme nous dit M. Mauss, de toute morale possible, et que c'est donc là, et non dans un ùnprobable et introuvable contrat social originel ou encore dans les calculs rationnels prêtés à un bien hypothétique homo oecononzicus, qu'il faut chercher l'essence et le noyau de toute socialité ? F-ntre des groupes autrefois ennen-ds, note M. Mauss, il n'y a pas de n-Liheu. H faut "se défier ou se confier entièrement". Et le second choix, celui de la confiance et de la coopération, ouvert et garanti par l'incessante ' circulation des dons agonistiques, par l'éternelle rivalité dans le don, implique de "tout donner", biens, femmes et enfants, sauf à rebasculer dans "la guerre publique ou privcée".? Aujourd'hui comme hier, nous suggère cette découverte, le don n'est-il pas l'opérateur privilégié, et sine qua non, de la confiance et de la coopération ?

C'est dans l'esprit d'une fidélité à cette découverte que les auteurs informerement regroupés autour de La Revue du @ USS poursuivent désormais une bonne part de leurs réflexions. Ne nous dissimulons pas que cette hypothèse selon laquelle un paradigme sociologique et anthropologique positif doit reposer sur l'affirmation d'une certaine universalité de la triple obligation de donner, recevoir et rendre, en tant que seule elle permet de fonder confiance et coopération, est extrêmement ambitieuse. Si elle se confirmait elle devrait permettre de reprendre à nouveaux frais des p@ entiers de l'histoire des religions et de la philosophie, et de placer dans une perspective nouvelle bon nombre de questions anthropologiques, étlùques et écononùques.

Conformément au programme même de l'École sociologique française, il s'agit de rien moins que mettre un terme à l'hégémorùe de l'économisme sur nos esprits et de retraduire nombre des questions issues de la tradition philosophique dans un questionnement susceptible de recevoir un éclairage empirique

Session B2, "Risques, confiances, coopérations et conflits dans les systèmes complexes"

jeudi 04 jufllet, 14:15-16:00, Salle Forbin


Les organisations locales dans un contexte complexe: le défi des pluralités

Tania FISCHER, UFBA - Université de Salvador-Bahia (Brésil)

The local's revalorization in the era of globalization is phenomenon that brings new agends

to the organizations'research.

There is the recognition that the local organizations'universe is multifaceted, Kalcidoscopie, interwovened by many woofes of power that originale actors with innovated compétences for the good and for the evil.

Multiples fragments of old associatives' expériences reorg@e themselves, generating a strong multiplication of coopérative projects and games, whom are translated in alliances ànd partnerships ; it does not exclude ruptures and conflicts.

High complexity, diversity and transition to the new organization's forms are characteristics of de@ted urban efforts, whom reunite organizations of différent nature, but aggregated by interest of fonctions in common. For example, urban services" complexe like stations of multifarious transport, shopping centers, historic centers and others are multiorganizations, organizative pluralities that defy the conceptions whom have as reference the intra-organizational dimension.

Complex organizations' nets, with diversities and singularities ; those systems have proper logic and identities, being reflection of the local culture.

The local complexity requires dis-construction and reconstruction of thematics whom work

totality vis-à-vis with singularities and différenciations.

In the new agend of research about organizations and local power there is a privileged space to wonder how reduce unequalities, obtain a better life quality, fortify identities and local cultures, promote the sustainable development and the new alternatives of qualification for the society, as. well as identify new points of rupture and conflict.

From the analysis of organizations' nets in the Historic Center of Salvador - Bahia, after the restoration, there are proposed some theoric and methodological questions for the treatment of local plurahties.

Session B4, "Complexité, territoire, et action collective"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, Salle Forbin


Les pratiques actuelles en matière de communications médiatisées

Danièle PETEL, Lyon

Voici 3 types de cas où la pratique apporte quelques éclairages à la connaissance des collecticiels.

Une situation de coordination dont on percevra que si 1'u@ation du cobecticiel atteint bien ses objectifs, les effets concomitants se révèlent pénalisants. Une situation de formation où le cohecticiel apparaît comme une évolution positive mais q@ pose la question de la représentation mutuelle de deux acteurs qui ne se sont jamais rencontrés, et du devenir de la matière enseignée.. Deux situations de collaboration, se traduisant par la mise en commun d'informationsou de savoir-faire qui se sont traduites par la remise en cause des règles et de la déontologie au sein de l'organisation.

ler Cas La gestion du dossier du patient. L'implantation d'un collecticiel avec une saisie immédiate des informations sur chacun des sites d'une clinique a réduit le problème des encours en produisant une facturation ùnmédiatement disponible au départ du patient MAIS ... Les services se sont retrouvés cloisonnés, l'administration " satellisée " chacun voyant son périmètre relationnel diminuer, et son potentiel de coordination disparaître. Aux problèmes de coordination administrative se sont donc substitués: ceux de la qualité de l'information concrète du malade, et de l'isolement progressif des personnes.

2iid Cas L'enseignenient à distance. Les collecticiels installent une relation formateur-élève apparemment plus conviviale. Ils offrent l'interactivité des exercices, la simplicité des corrections et la réponses en 24 heures aux questions de l'élève. MAIS .... La rapidité de ces échanges ne peut masquer leur virtualité. La voix au téléphone permettait une représentation mutuelle de la personnalité des locuteurs. Au delà de cet aspect relationnel, le formateur s'interroge sur l'incidence de cette " rupture "physique du contact. Déconnecté de la confrontation du face à face avec l'élève, sur quelles bases va-t-il pouvoir s'appuyer pour faire évoluer son enseignement autrement que par de nouvelles réponses technologiques ou de @e en forme ? 3ème Cas: La Mise eiz commun de ressources internes. Les entreprises cherchent à " mettre en synergie " les acquis en ouvrant au collectif de ce qui relevait jusqu'ici de la gestion ou du savoir individuel.

Capitalisatioii des savoirfaire da?zs un cabinet déformation. En feuihettant un document réalisé par un de ses collègues, un consultant découvre plusieurs feuillets extraits de l'un de ses propres stages. Avec stupeur il s'aperçoit que l'esprit de sa rnéthode avait été détourné. CeUe-ci, de " participative ", devenait dans ce nouveau contexte ,, dictatoriale "! La base de donnée a rempii sa fonction, elle a été consultée, intégrée et réactuahsée Par contre se pose avec acuité, la question du partage des connaissances au sein d'un groupe au moyen des bases de données.

Gestion d'action comnierciale. Quoi de plus logique et banal que de mettre en commun un fichier commercial? C'est multiplier par dix les chances de réussite. Néarimoins les tentatives de développement de collecticiels dans ce domaine se heurtent à deux difficultés : l'évaluation commerciale et plus encore la " propriété " et l'exploitaion du client. Aussi, en l'absence de nouvelles règles, l'intérêt collectif peut jouer à l'encontre des individus qui forcément seront réticents à partager ce qui justifie leur condition d'existence dans l'organisation.

L'observation sur le terrain montre que bien au delà des @tes naturelle de " l'outil collecticiel " son implantation ne peut se concevoir sar,.s une profonde réflexion à court terme comme à long "-erme sur les conséquences U'e soii implantation sur l'environnement immédiat, les individus, le management et les méthodes de l'organisation qu'il est sensé accompagner.

Session Dl, "CoUecticiels et complexité de l'action collective"

jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Cézanne I


Modélisation de la complexité du processus de conception d'un produit nouveau

Hervé CHRISTOFOL, Labo. CPN - CNAM

Les modèles génitico-fonctionnels du processus de conception de produits nouveaux doivent concilier deux logiques différentes et a priori antagonistes: la planification et la création. La planification est nécessaire à l'évaluation des risques des projets de conception et à la gestion les trois indicateurs, coûts, délais et qualités.

La créativité des acteurs du projet leur permet de proposer des solutions originales (qui sortent du cadre des solutions classiques) adaptées aux finalités du projet. La première logique demande de "l'ordre", la seconde du "désordre". Concevoir des produits nouveaux c'est créer sur commande alors que la création ne se commande pas!

Dans le cadre d'une recherche-action sur le processus de conception de la coloration des produits, nous avons construit un modèle fractal de ce processus. Un tel modèle permet de rendre compte de la séquentialité temporelle de la démarche, utile à la programmation et la gestion du projet ("un certain déterminisme") et le parallélisme des activités garant d'une conception créative et concourante ( ilun certain chaos").

Dans cet article, nous présenterons, dans un premier temps, la genèse de cette construction. Puis, dans un second temps, la fractalité du modèle exposée, celle-ci nous amènera à proposer des hypothèses quand à son évolution.

Session E2, "Les sciences de la conception sont-elles énonçables et enseignables (H) ?

'Situations de conception"

jeudi 04 juillet, 14:15-16:00, Salle Picasso


Modélisation de la stratégie d'un acteur à partir de ses pratiques

Nathalie GIRARD, INRA-SAD - Avignon

Cette communication est issue d'une thèse qui s'est inscrite dans le cadre d'une collaboration entre l'INRA et l'Institut de l'Elevage sur le thème de l'utilisation et de la gestion des surfaces pastorales en région méditerranéenne. La recherche entreprise a consisté à modéliser des connaissances d'experts (agronome, pastoraliste, zootechnicien) sur la gestion de l'exploitation agricole, à travers la formalisation d'une méthode d'analyse des stratégies d'alimentation au pâturage.

Dans le cadre de cette thèse, elle a été appliquée à l'élevage ovin allaitant du Sud de la France. Le modèle produit articule explicitement différents niveaux d'organisation et permet de représenter la listratégie réalisée" par l'éleveur sous la forme d'un enchaînement de séquences finalisées et hiérarchisées. Le cadre proposé utilise pour cela une description des pratiques des agriculteurs (allotement et reproduction du troupeau, affectation de lots à des portions de territoire, aâmentation complémentaire ... ) et de leurs combinaisons, une qualification du mode d'organisation de la production et des périodes-clé pour l'alimentation, un raisonnement et des concepts permettant d'appréhender l'attitude de l'éleveur face à la saisonnalité du processus de production. Ce modèle permet de rendre compte de la complexité du fonctionnement de l'exploitation agricole, tout en appréhendant la diversité des exploitations par les nombreux référentiels qui lui sont associés. La représentation obtenue de la stratégie d'alimentation pourrait servir de base de dialogue entre technicien de l'appui technique et agriculteur : elle devrait permettre de construire un diagnostic pertinent par rapport au projet de production de l'éleveur et d'envisager le conseil techiùque à partir de la modélisation de types de comportements stratégiques plutôt que d'un modèle unique de type norrnatif.

Cette recherche débouche également sur des propositions de critères typologiques sur le fonctionnement stratégique de ces élevages, comprenant notamment la configuration du système de production et l'attitude de l'éleveur face aux aléas. Cette formalisation permet de proposer une nouvelle formulation de la méthode employée par les experts pastoralistes, ainsi que des définitions et grilles de lecture, qui pourraient servir pour diffuser cette démarche auprès des te@ciens de l'appui technique. Ce modèle conceptuel, qui associe concepts et modèle de raisonnement sous la forme d'arbres de tâches, a été partiellement informatisé à l'aide du système centré-objet SHIRKA; il pourra servir de maquette pour la conception d'un système à base de connaissances d'aide au diagnostic.

Tout au long de la thèse, le modèle produit est rnis en parallèle avec le processus de modélisation des connaissances des experts. La démarche suivie s'est fondée sur les acquis théoriques des champs scientifiques de l'acquisition et de la représentation des connaissances en Intelligence Artificielle, et a privilégié la conception collective d'un modèle consensuel et interdisciplinaire.

Cette recherc ' he débouche sur des propositions méthodologiques pour modéliser des connaissances dans le chamn de la cp-,tion de l'exploitation agricole, dan-- d'autre-- applicat-.--n-- que l'élevage ovin.

Session D2, "Acquisition des connaissances et organisation: expériences modélisatrices"

jeudi 04 juillet 14:15-16:00, Salle Cézanne I


Modélisation du cheminement du praticienchercheur engagé dans une action systémique de formation

Pierrette CARDINAL, Sciences de l'Éducation - Université de Montréal

André MORIN, Sciences de l'Éducation - Université de

Montréal

Un modèle de recherche-action intégrale systén-tique élaboré par les auteurs, et présenté pour la première fois dans le cadre d'une rencontre MCX en 1994, s'est avéré une pédagogie innovatrice dans le cadre d'un cours portant sur les méthodologies de recherche qualitative en éducation. Articulée en une grille opératoire liant entente et participation au geste modélisateur dans une spirale d'action-réflexion, la recherche-action intégrale systémique a pern-tis aux acteurs de concevoir et de planifier un changement dans leur pratique éducative.

Destiné à des étudiants de deuxième cycle déjà engagés dans une pratique de formation, ce cours, maintenant dispensé à quatre reprises par les auteurs, voulait avant tout inciter les participants à une révision en profondeur de leur rôle de praticien-chercheur en éducation.

La maîtrise de différents outils méthodologiques d'évaluation tels la recherche-développement, la recherche-action, l'ethnographie et la modélisation systén-ùque ainsi que l'intégration de nouveaux moyens de communication permettant d'explorer le corpus des savoirs disciplinaires et de dialoguer avec les experts les appelaient d'abord à un examen critique de leur pratique éducative, puis à une redéfinition de leur rôle enchâssée dans la conception d'un modèle général de chen-ànement professionnel homomorphe à la réalité éducative du XXe siècle; il leur devenait par la suite possible d'agir sur leur propre développement professionnel en tant que praticien-chercheur dans le cadre de l'élaboration d'un projet personnel de recherche.

Essentiellement constructiviste, cette approche modélisatrice liant systénùque et participation, qui s'est déployée à travers des réseaux dans des espaces réel et virtuel (électronique), a entraîné un déséquilibre cognitif et un recadrage dans le respect de la complexité de la réalité éducative post-moderne. Aventure de recherche efficace et enseignable, la recherche-action intégrale systémique a permis de découvrir qu'au-delà des modèles conçus par chacune des équipes de recherche à l'aide d'un ' langage métaphorique ou conceptuel, se dessinait un modèle général du cheminement du praticien-chercheur en éducation. Cette étude permet d'en dégager quelques-unes des composantes; ressortent en effet l'importance de la communication interactive en vue de l'appropriation des connaissances dans un environnement humaniste respectueux des différences et la primauté de la créativité permettant d'organiser ces connaissances dans un ensemble cohérent animé par le temps qui lui donne sens. Nous espérons que la poursuite de cette recherche nous amènera à la construction d'un méta-modèle applicable à d'autres pratiques.

Session B3, "Pragmatique, formation, développement de l'organisation et de la personne"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Forbin


Modélisation du raisonnement et conceptualisation du monde: l'expérience de la communauté d'acquisition des connaissances

Bemard LE ROUX, INGENIA- Paris

Dans l'histoire, au demeurant assez courte, de l'Intelligence Artificielle, les systèmes expert ou systèmes à base de connaissances, constituent une bifurcation. L'élan initial de cette discipline est orienté vers la inise en évidence de ce que sont les mécanismes d'une intelligence générale, débouchant par conséquent sur la réalisation de résolveurs de problèmes généralistes.

Le tournant consiste à ne plus considérer l'intelligence, paradigme introuvable, en tant que telle, mais plutôt la connaissance comme objet central de recherche.

Le nouveau paradigme est énoncé sous forme d'aphorisme par Feigenbaum: "In the knowledge lies the power". Conune pour la recherche antérieure sur les mécanismes d'une intelligence générale, dont nous avons noté qu'il posait le problème de la définition de l'intelligence, le chemin de la connaissance va tenter de trouver un moyen de tourner la difficulté d'une défirùtion préalable de la connaissance.

De près de vingt ans de travaux sur les systèmes à base de connaissances il est possible de tirer quelques enseignements sur ce qu'est le modèle d'un raisonnement artificiel, sur la relation particulière quientretient toute conceptuahsation du monde avec une forme de raisonnement finalisée par un but.

C'est l'objectif de cette contribution de revenir sur ces points à partir de vingt ans d'expérimentations.

: Session D2, "Acquisition des connaissances et organisation: expériences modélisatrices"

1 jeudi 04 juillet 14:15-16:00, Salle Cézanne 1


Modélisation et paradoxe: stratéglies d'action

Catherine CHEVALIER, IDTH - UTC Compiègne

Nous proposons de considérer le paradoxe dans le cadre de la théorie é des systèmes. Le paradoxe ne peut être réduit à un accident ou à un phénomène exceptionnel, il est int gré au système et le constitue. Trop souvent considéré comme source de blocages et de pathologies, il peut aussi donner lieu à une problématisation qui mène à un accroissement des connaissances ou à un changement de leur cadre. En vue de sortir de situations de blocage ou de prévenir des conflits, ou bien en vue d'accroître la connaissance du système et d'adopter des stratégies pertinentes, il paraît intéressant de se poser la question de l'appréhension des paradoxes. La modélisation des paradoxes soulève la question de leur description et de leur saisie. Est-il possible de concevoir une modélisation du conflit soit une modélisation des paradoxes alors même que par définition ils nous sont difficilement accessibles comme le montre Yves Barel ?

Session B2, "Risques, confiances, coopérations et conflits dans les systèmes complexes"

jeudi 04 juillet, 14:15-16:00, Salle Forbin


Niveaux logiques et niveaux de représentation

jean-Claude SALLABERRY, IUFM - Université de Bordeaux

L'opposition Rl/R2 (représentation image/représentation rationnelle) est, au départ empirique : elle sert à structurer un corpus (en l'occurrence, des protocoles de temps de parole, en fin d'atelier-création sonore). Les prerrùers arguments justificatifs (correspondant au passage au niveau théorique) sont l'analogie avec l'opposition miitliosllogos des grecs (Vernant), et la question de la structure de bord : les Rl ont des bords flous, la dynamique R2 est une dynan-dque d'affinement des bords.

Le croisement avec d'autres apports théoriques (Piaget Denis, Piiivio, Johnson-Laird... ) permet de

préciser les convergences et les différences.

La prise en compte des niveaux logiques (ici, sous la forme de niveaux d'apprentissage) amène àconcevoir les représentations composites (Rl et R2 à la fois), comme les plans et les cartes, en tant que témoins d'une pensée particulièrement puissante, susceptible de coordonner la dynanùque Rl et la dynamique R2. La description de cette coordination en termes de recadrage suggère de coder R3 les représentations correspondantes. La question est alors de repérer - ou non - un recadrage dans le passage Rl -> R2. Or, l'activité de comparaison et d'interprétation qui ponctue le passage aux R2 constitue bien un recadrage.

La liaison entre un recadrage et le passage d'un type de représentation à un autre devient dès lors un argument de poids pour justifier le choix de placement de la @te entre deux types de représentation, qui deviennent ainsi des niveaux de représentation.

Session Bl, "Les nouvelles sciences de l'éducation: éducation et complexité"

jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Forbin


Opérateurs de sens et délibération stratégique

Alain-Charles MARTINET, EURISTIK (CNRS) - Université de

Lyon III

La stratégie, au moins dans la caricature de la planification stratégique qu'en donne un Mintzberg, a pu être perçue comme un outillage apte à la résolution de problèmes compliqués, "importants" mais "longs" et stables.

La complexité qui résulte du couplage (enchevêtrement) croissant d'acteurs potentiellement de plus en plus nombreux aux comportements instables, est, pour le stratège, une complexité de sens - peu de solutions, critères multiples, points de vue divers, antagonistes - qui re:nvoie surtout en la nùse en forme d'un monde partageable et viable (Varela) pour l'acteur considéré (unité active de Perroux, unitas multiplex de Morin).

"L'activité stratégique" consiste alors surtout à construire des problèmes et à mettre en scène (enacting) des situations afin de les rendre saisissables cog-nitivement viables écologiqùement et traitables politiquement.

La pensée stratégique est utilisable si elle fournit des "opérateurs de sens" aptes à amplifier la délibération stratégique collective. Il s'agit de prendre conscience, d'expliciter les différentes dimensions (rationalités) que la situation peut mettre en jeu afin de favoriser les arbitrages provisoires en meilleure connaissance de cause mais surtout de conséquences et de finalité.

Session Al, "Stratégie et complexité I : propos d'étape"

jeudi 04 juillet 10:30-12:30, SaIle Milhaud


Peut-on faire le tour du "Problème".?

Philippe BOUDON, LAREA - CNRS (Paris)

"Il faut apprendre à résoudre le problème qui consiste à " poser le problème "" (J.L.-Le Moigne)

L'exposé visera à répertorier quelques problèmes du problème.

Par exemple:

- Est-il si souvent légitime de parler de "problèmes" ?

- Poser un problème est-il un problème ?

- Un problème non énoncé peut-il être un problème ?

- Formuler un problème et énoncer un problème sont-ils la même chose ?

- Peut-on définir un problème mal défini ?

- Un problème suppose-t-ij une solution ?

- Une solution suppose-t-elle un problème ?

- Un problème ayant plusieurs solutions possibles est-il un problème ?

- Un programme d'architecture est-il un problème ?

- Plusieurs problèmes font-ils encore un problème ?

- Une solution peut-elle définir un problème ?

- Un problème d'espace comporte-t-il un espace de problème ?

- Un problème peut-il avoir plusieurs énoncés ?

- Un projet est-il une solution ?

- Un projet peut-il être un problème ?

- Un problème a-t-il toujours un énoncé ?

- Une solution peut-elle précéder un problème ?

- Une solution peut-elle induire la solution d'un nouveau problème

Problème annexe:

Les problèmes annexes sont-ils annexes ?

L'exposé travaille à poser ce "métaproblème" en matière de conception, et propose notanunent de substituer aux termes de "données" et de "solution"lesquels sont posés, par hypothèse, comme éliments d'une réduction phénoménologique de l'idée de problème ceux de "référence" et de "proposition".

Session E3, "Les sciences de la conception sont-elles énonçables et enseignables (III) ?

Processus de conception"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Picasso


Pilotage stratégique des organisations innovantes

Gianluca COLOMBO, SDA - Université Bocconi (Milano)

Après une brève présentation des caractéristiques des organisations innovantes et des contextes environnementaux et intemes qui leur offrent la possibilité d'émerger et de durer dans le temps, cet article se propose de répondre aux questions suivantes:

Quels concepts de stratégie et de gestion stratégique peut-on retenir dans les organisations innovantes?

De quel leadership le pilotage stratégique de ces organisations peut-il s'assortir?

Le cas d'une école de management est utilisé ci-dessous pour souligner les hypothèses formulées à ce propos.

Pour conclure, deux autres problématiques se posent:

Quel type de formation peut aider les organisations à mettre en oeuvre des systèmes de pilotage fondés sur l'innovation et l'apprentissage?

Quels axes de recherche peuvent se dégager de nos hypothèses sur les organisations innovantes?

Session Al, "Stratégie et complexité I: propos d'étape"

, jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Milhaud


Pour une pragmatique de l'apprentissage des mathématiques: de la résolution a la construction des problèmes

Christian GERARD, IUFM de Nantes

Il est banal de dire que le rapport de l'élève au savoir mathématique est bien souvent vécu difficilement, au point que l'on fait jouer un rôle de sélection scolaire à cette discipline. Est-ce à dire pour autant que les processus cognitifs n-ds en oeuvre dans l'apprentissage mathématique sont épuisés par les modèles scolaires don-tinants : ne néghgerait-on pas les démarches très personnelles et très intimes (démarches autoréférencées), au profit de celles qui ne s'intéressent qu'à la résolution de problèmes déjà posés ?

Et si le bonheur en mathématiques naissait aussi de l'émergence, souvent laborieuse, de problèmes dans l'esprit des personnes ? Voilà qui enrichirait la construction des savoirs mathématiques d'une approche complexe et autonomisante, que nous apparentons à une pragmatique de l'apprentissage.

Inscrivant délibéremment notre contribution dans une perspective constructiviste des sciences de la cognition, nous nous efforçons, à partir du concept de situation-problème emprunté à la didactique, et redevable en partie à Bachelard, de pointer les contours de deux épistémologies: ceue de la résolution de problème, d'une part, celle de la problématisation d'autre part.

Par rapport à ces deux orientations, nous nous attachons à fonder les processus cognitifs en " suspension " : à savoir l'abduction et la transduction, eu égard au priniat autoréférencé de la problématisation ; l'heuristique et l'algorithme compte tenu du caractère plus hétéroréférencé de la résolution de problème. ErLfin nous tentons de poser, modestement et provisoirement, ce que nous nous représentons comme étant des conditions d'émergence à une pragmatique de l'apprentissage des mathématiques.

Session B3, "Pragmatique, formation, développement de l'organisation et de la personne"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Forbin


Pour une prospective des systèes de commandement

Michel BARES, DRET - DGA (Paris)

Dans les systèmes d'aide au commandement, contrairement aux systèmes d'information de production des entreprises, la plupart des informations disponibles sont peu précises, vagues, entachées d'incertitude. Comment utiliser l'outil informatique pour les exploiter en vue d'une prise de décision, alors que l'informatique s'intéresse traditionnellement à des informations " propres ", comme l'illustre bien cette proclamation de Lawrence Ellison, le président de la société Oracle Corp, le leader mondial des bases de données: " Nous donnons aux entreprises les moyens de gérer leurs informations de manière non redondante et exhaustive ".

C'est évidemment la situation inverse à laquelle sont confrontés les grands systèmes de décision: les informations disponibles sont à la fois redondantes et non exhaustives.

Conunent réduire les incertitudes, conunent dégager une sémantique de cet ensemble de connaissances imparfaites?

Nous recherchons la solution dans la construction d'une modélisation symbolique du domaine, qui sera établie indépendamment des informations disponibles, et servira de guide dans la chaîne de traitement qui, partant des informations imparfaites, tentera de cheminer vers une prise de décision argumentée.

La modélisation ainsi construite doit être bien distinguée des " modèles de données " au sens classique du terme, qui eux, concernent précisément les données "propres " des systèmes d'informatique de gestion.

Cette modélisation symbolique jouera par exemple le rôle de " tamis " pour aider à isoler les " scories " de la masse des informations d'origine.

Ces idées seront en particulier irustrées par la description des travaux menés dans le cadre du projet DRET OCTO " Objets de Connaissance du Théâtre d'opérations ". Ce projet repose en particulier sur la modélisation des processus de prise de décisions tactiques par les Etats Majors (dite aussi Méthode de Raisonnement Tactique), qui s'avèrent très proches des modèles des prise de décision issus des approches systémiques, telles qu'exposées par H. Simon et J.L Le Moigne.

Michel BARES est l'auteur du récent ouvrage " Pour une prospective des systèmes de commandement ", publié aux éditions Polytechnica

Session D4, "Organisation intelligente et nouvelles technologies de l'information"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, Salle Cézanne I


Processus de conception en milieu urbain et finalit'és de l'activité d'ingénieur: les effets en termes de formation

Henry BO'FTA, EDU, INSA - Lyon

La question de la conception en @eu urbain rapportée à l'activité de l'ingénieur se pose de manière particulière dans le cadre des projets d'aménagement, dès lors que ce type d'intervention n'admet plus la seule logique techrùque comme mode de résolution des problèmes techniques queue pose.

Ce constat met en péril la tradition de l'enseignement dans les écoles d'ingénieurs, ainsi, que les valeurs de l'action qui y doniinent -entre autre "à un problème une solution". Il convient donc de s'interroger sur les contenus d'un enseignement plus embrayé sur la réalité de l'aménagement comme terrain d'action de l'ingénieur, de même qu'il faut s'interroger sur les manières d'enseigner.

Nous insisterons sur la complexité organisationnelle de toute opération d'aménagement urbain. En effet, ce type d'action implique des acteurs de plus en plus diversifiés, de moins en moins hiérarchisés et susceptibles de rentrer en concurrence tout au long de l'opération malgré des domaines d'expertises complémentaires.

Par ailleurs les opérations d'aménagement ne peuvent se traduire en commande parfaitement stable et en procédures linéaires, pas plus qu'elles ne peuvent résulter de simples progranunes quantitatifs. De plus, ces mêmes opérations ont des effets sociaux et politiques immédiats et ce dès l'annonce d'une éventuelle intervention et dans tous les cas pendant la durée de la réalisation. Ceci nécessite des approches que l'on qualifie faute de n-ùeux de "plus sensibles".

Si pour les ingénieurs il ne s'agit pas de renoncer à I'ingéniosité -traduite en compétences techniques-, il convient de leur apprendre à intégrer les autres dimensions concernée, dès lors que ces autres dimensions -notamment celles ressortissant de l'activité discursive de l'ensemble des acteurspermettent de donner sens et raisons aux choix techniques.

Nous aurons à rendre compte dans cette communication de notre expérience de l'enseignement de la conception, à partir des programmes pédagogiques n-tis en 1 uvre dans le cadre de la formation àl'aménagement urbain à l'INSA, mais aussi par rapport à l'évaluation que les étudiants en font.

Session El, "Les sciences de la conception sont-elles énonçables et enseignables (1) ?"

jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, SaUe Picasso


Production (quasi-) complexe de la norme juridique européenne

André-jean ARNAUD, GdR CNRS R.E.D.S. - Paris

La question de la conception en nùheu urbain rapportée à l'activité de l'ingénieur se pose de @ère particulière dans le cadre des projets d'aménagement, dès lors que ce type d'intervention n'admet plus la seule logique technique comme mode de résolution des problèmes techniques queue pose.

Ce constat met en péril la tradition de l'enseignement dans les écoles d'ingénieurs, ainsi, que les valeurs de l'action qui y do@ent -entre autre "à un problème une solution". Il convient donc de s'interroger sur les contenus d'un enseignement plus embrayé sur la réalité de l'aménagement comme terrain d'action de

l'ingénieur, de même qu'il faut s'interroger sur les manières d'enseigner.

Nous insisterons sur la complexité organisationnelle de toute opération d'aménagement urbain. En effet, ce type d'action implique des acteurs de plus en plus diversifiés, de moins en moins hiérarchisés et susceptibles de rentrer en concurrence tout au long de l'opération malgré des domaines d'expertises complémentaires.

Par ailleurs les opérations d'aménagement ne peuvent se traduire en commande parfaitement stable et en procédures linéaires, pas plus qu'elles ne peuvent résulter de simples programmes quantitatifs. De plus, ces mêmes opérations ont des effets sociaux et politiques immédiats et ce dès l'annonce d'une éventuelle intervention et dans tous les cas pendant la durée de la réalisation. Ceci nécessite des approches que l'on qualifie faute de n-deux de "plus sensibles".

Si pour les ingénieurs il ne s'agit pas de renoncer à l'ingéniosité -traduite en compétences techniques-, il convient de leur apprendre à intégrer les autres dimensions concernée, dès lors que ces autres dimensions -notamment celles ressortissant de l'activité discursive de l'ensemble des acteurs - permettent de donner sens et raisons aux choix techniques. -

Nous aurons à rendre compte dans cette communication de notre expérience de l'enseignement de la conception, à partir des programmes pédagogiques mis en 1 uvre dans le cadre de la formation àl'aménagement urbain à l'INSA, mais aussi par rapport à l'évaluation que les étudiants en font.

Session C2, "Droit et société: la décision en situation complexe (I)"

jeudi 04 juillet, 14:15-16:00, Salle Cézanne H


Questions de méthodologie de recherche et 'él'éments de m@éthode en sciences de l'éducation; penser la complexité ?

Michel VIAL, Sciences de l'Éducation - Université de Provence

Un repérage dans les modèles de pensée de la svstémie, avec le recul aujourd'hui possible, permet de différencier la cybernétique, le systémisme et la systémique. Cette dernière "école" s'occupe des systèmes dits complexes. Il semble utile de se demander si cette formalisation permet de faire de la recherche sur et dans la complexité.

Quelques questionnements pourront être mis en discussion:

1. Le complexe est-il réductible au système ? Ne dépend-il pas bien davantage d'une pensée complexe que la personne se donnerait comme méthode pour se travailler comme chercheur ? 2. Le travail sur soi ne serait-il pas un préalable et un accompagnement permanent de la posture du chercheur ?

Car il faut bien constater qu'en Sciences de l'éducation, la complexité fait ricaner. Peut-être à cause, d'une part, de la référence analogique (même pas métaphorique) à des théories empruntées sans grand effort critique aux Sciences de la nature et peut-être aussi, d'autre part, à une absence de réflexion sur le @<siège" de la complexité : la personne. Sans vouloir trier le bon modèle de l'ivraie, il apparaît que la complexité ne serait pas un nouveau modèle ni une théorie supplémentaire mais bien une attitude, une écoute et un regard particuliers visant (et c'est le projet complexe) à rendre complémentaires l'ensemble des modèles précédents sans les confondre, en cherchant à les articuler/conjuguer dans une praxis. @,Choisir sans cesse sans rien renier" pourrait permettre, àl'entrepreneur comme au chercheur, de commencer une n-dse en perspective, entre autres, des valeurs économiques (d'efficacité) aux valeurs humanistes de respect de l'autre et de soi. 3. Une méthode de recherche se réclamant de la complexité pourrait-elle laisser l'objet de sa recherche en réserve ?

4. Que peut-on utiliser dans une esthétique du pli baroque pour concevoir une recherche prenant conune objet un complexe ?

En effet, il semble important de promouvoir une méthodologie de recherche en sciences de l'éducation qui Éesse d'opposer les algorithmes expérimentalistes aux mouvances qualitatives. Dans ce projet, l'objet de recherche peut être conçu comme irrémédiablement frappé de manque, de vide, d'absences. C'est peut-être alors dans la mentalité de la Renaissance (et notanunent dans la spirale et le pli baroques) qu'on peut aller chercher des résonances symboliques pour orienter la posture du chercheur et penser la complexité.

Session B3, "Pragmatique, formation, développement de l'organisation et de la personne"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Forbin


Ré-activité et pro-activité d'un territoire : les aventures d'un "m'étier à tisser"

Georges GOYET, CNRS - ERAD - Université P. Mendès

France (Grenoble)

Il s'en suivit la commande suivante: "Voyez les dernières descriptions de l'état des relations des laboratoires de recherche avec les PME-PMI de l'agglomération grenobloise et élaborez un schéma d'actions et de collaboration é ifique entre le CNRS et ces entreprises".

Ferctes, comparativement à d'autres provinces les échanges entre les sus-nommés sont considérés comme des meilleurs mais il semble qu'il y ait quelque danger pour le devenir de chacun. Constat fut fait que pareille commande n'était pas la première. De dans des termes proche@ EUe suscita encore et encore notre savoir faire". comparativement à l'ampleur du théâti L'arpenteur demanda alors l'autorisai

ap araissait de temps à autre, toujours formulée depla veine: "encore plus du même, faire savoir quelque progrès mais des progrès bien faibles ns.

ire et explorer un cadre "exotique" pouvant amener, chemin

faisant l'émergence d'un processus d'intermédiations entre des membres de quatre grandes tribus vivant ou intervenant sur ce territoire grenoblois: celles de la Production, de la Reclierche, de la Formation et des Collectivités Locales. Habitant la même terre"Proximité"mais dans des univers forts différents, chacun vit l'autre comme un étranger à la langue et aux moeurs étranges. Chacun se demande si l'autre "a bien les pieds sur terre". Chacun doute de pouvoir 'prendre son pied" avec-son voisin de l'autre tribu ... et de faire avec lui un bout de chemin pour assurer l'avenir-ensemble.

Ce voyant, il fut alors entrepris de construire,pas à pas, avec une cueillette et mise en circulation de micro-récits, le

tissage de la vision partagée des chemins de dernain. Cette vision partagée pourrait s'appeller 1"'Odyssée des

Entr@-Deux" à partir-du "Rien-Entre" - à partir d"'Un le ne sais quoi" e7t "presque Rien @@_(Jankélévitc

Queneau, le grand@ poète mathématicien' de la tribu ÔULIPO a'vait été capable avec l@elq pa er

d'offrir réellement 'MiUe Milliards de Poèmes". Il disait: " Parler, c'est marcher devant soi!, . Pr( anspdes

espaces-temps d'activation des énoncés et ce pour des combinatoires potentiellemeri int un

programme stratégique pour (mé)tisser des langues, des univers, des coutumes et des rêves. ur l'étendue du fil du temps commencèrent à se noùer des points de croix donnant consistance à quelques fines et fragiles dentelles vivantes. Parfois des étoffes tissées par d'autres permirent des avancées avec des patchworks incroyables. Parfois des mailles filent et menacent l'ouvrage.

L'une d'elle, et d'importance puisq.u'fl s'agit celle de la délégation CNRS, a laché à l'occasion de changements de responsables. Heureusement l'accroc avait été envisagé et d'autres mailles ont tenu. En Dauphiné fa corde de ra@pel est objet d'une pratique partagée par toutes l.es @ibus. Chemin faisant, un pas de côté.. dévisser et repartir àl'assaut des étoiles de demain c'est une coutume qui (r)assure !!

L'odyssée continue. Bienvenue à bord ... même si 'Parfo'is "c'est galère !'.Pour iuustrer la stratégie et des tactiques de reliance pratiquées, il vous sera conté des arpentages, des travaux de plantation ou greffe de ro 'ets par lesqùels est recherchée une construction sociale de vision partagée et de convergences d'intentions. @ett'e forme d'annonce résulte d'un choix qui se veut -malgé ses apparences- scientifique! je Iii prête la capacité d'iuustrer certains aspects stratégiques et tacti@ues d'une forme d'é(@Ô)- construction de la reliance-. Elle m'est inspirée autant par des travaux des écrivains déjà mentionnés que par certains de Valéry, De Certeau, Sen@e ... mais aussi par des formes de '7atiques sociale@ (l'usage des masques, la palabre, la métis grecque..) et rhétoriques (chez les Sbussous de Guinée: fa phrase "enceinte" ) de sociétés tiadition-neues ou de 1 art du @uotidien.Ce n'est peut être q,u'un détour dans le cheminement de l'atélier MCX.Détour encouragé par la liberté ef la tolérance en oeuvre dans cet atelier et dont je lui sais gré.

Session B4, "Complexité, territoire, et action collective"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, Salle Forbin


Règle et r -égulation dans la sociologie de l'action organisée : 'éléments pour une lecture complexe

Paul ROGERO, Université de Toulouse 1

" Un soleil vient de se coucher, une ancienne et profonde conscience est devenue doute ". Ces mots de Nietzsche disent la mort de Dieu c'est-à-dire le passage de sociétés hétéronomes à des sociétés autonomes. Ces dernières s'évadant de la logique du sacré s'approprient la maîtrise du sens, inventent les sciences sociales , et éprouvent le paradoxe de l'autoréférence. Or, Y. Ba're'l a montré que seul un paradoxe peut stabiliser les effets d'un autre paradoxe. Au paradoxe de l'autoréférence répond le paradoxe de la transcendance dans l'inunanence. En clair, la science, sacralisée et absolutisée, se fait scientiste et positiviste : la science explique le monde et la politique le change, c'est la modernité. Sa crise aujourd'hui nécessite de repenser et la science et la politique ce qui est possible à partir du paradigme de la complexité.

La sociologie française, mais aussi la sociologie en général, n'a que peu suivi l'exhortation, pourtant bien légitime, d'E. Morin à construire une sociologie complexe. Depuis trente ans, Autour de M. Crozier puis d'Erhard Friedberg, la sociologie de l'action organisée a développé une grille d'analyse aux vertus opératoires indéniables. Mais condamnée à n'être jamais qu'une technique sociale aux yeux du positivisme elle peut aujourd'hui prétendre à une scientificité rénovée dans le cadre épistémologique constructiviste de la complexité. C'est à cette reformulation voire cette refondation complexe de la sociologie de l'action organisée que nous travaillons.

L'objet de la sociologie de l'action organisée consiste, à travers le concept du système d'action concret, à éclairer la manière dont les hommes gèrent l'interdépendance qui résulte nécessairement de leur action collective. Autrement dit, toute action sociale requiert un certain niveau d'organisation, une forme d'ordre contingent et local, qu'il s'agit de saisir empiriquement et de décrire. Dans ce cadre la règle n'a pas d'intérêt en elle-même mais dans la mesure où, contraignant l'action des acteurs, elle fait l'objet de jeux entre eux. Cette règle en action, toujours médiatisée par le jeu des acteurs, participe à la construction d'un ordre qui influence en retour. Les jeux qui naissent autour de la règle appellent des régulations qui sont aussi l'objet de jeux. Structurées et structurantes, la règle et la régulation dans la sociologie de l'action organisée ne se conçoivent que récursivement. C'est un pren-der élément de cette lecture complexe des concepts de règle et de régulation que nous entendons approfondir et poursuivre de vive voix.

Session C2, "Droit et société: la décision en situation complexe (I)"

jeudi 04 juillet, 14:15-16:00, Salle Cézanne II


Risque, confiance, coopération: renouveler les problématiques

Gilles LE CARDINAL, COSTECH - Université de Compiègne

Alfredo PENA-VEGA, COSTECH - Université de Compiègne

L'objectif de cet article est de proposer un cadre référentiel pour la modélisation des systèmes socio-techniques complexes. Notre démarche part d'un postulat selon lequel, la modélisation des systèmes complexes, se caractérise par une multitude de représentations, de formes, dé normes de paradoxes de stratégies en interaction et que les acteurs construisent à partir du système.

Dans cet essai on doit pouvoir distinguer plusieurs niveaux de complexité en dissociant les différentes composantes du système. Dans ce sens, on observe que tout système socio-technique complexe nécessite d'un principe "dialogique".

Ses@ion B2, "Risques, confiances, coopérations et conflits dans les systèmes complexes"

jeudi 04 juillet, 14:15-16:00, Salle Forbin

S'émiotique du point de vue: une remise en cause du sujet

Daniel GALARRETA, CRAFT (Toulouse)

L'intervention commencera par examiner le concept de point de vue tel qu'il se manifeste dans les discours (au plan linguistique) ;

on en donnera également une formulation systén-dque en examinant les implications épistémologiques.

Ensuite les modèles de la sémiotique de A.J. Greimas seront ré-exanùnés ainsi que les conséquences pour le statut du sujet.

L'objet de cette contribution sera de montrer qu'à partir du moment où on met entre parenthèse l'objet, en faisant jouer aux points de vue un rôle premier, la possibilité de construction du sens doit être reposée et corrélativement celle du sujet toujours en réalisation dans un cadre collectif.

Session A5, "Sénùotique et pragmatique de la communication"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Milhaud


Sens de l'urgence et urgence du sens

Jacques RICHARD, KAIROS (Poitiers)

Rapportée à ses conditions d'efficience et d'intelligibilité, l'intervention sociale, en matière de protection de l'enfance, se trouve immergée au coeur de nombreux paradoxes dans un contexte où l'on peut dire que les exigences de 1'liétéro-détermination reposent sur les possibilités de l'auto-détermination : un changement in-tposé aux familles ne peut se réaliser sans leur collaboration réelle ; d'autre part, le droit de l'enfant à être protégé, s'oppose au droit des parents à se protéger dans leur vie privée. Ainsi, chacun des acteurs est exposé à une injonction paradoxale : comment contrôler des gens libres sommés de changer par eux-rnêmes dans le sens imposé de l'extérieur, ou en un mot, comment imposer un changement volontaire?

Convié à la tâche énùnenunent complexe d'articuler des logiques à la fois antinomiques et complémentaires, l'intervenant est durablement exposé au dilemnw de devoir remplir une rnission à la fois indispensable et impossible, dans l'entre-deux du faire et du laisser faire ( au risque d'en faire trop ou pas assez ), entre le devoir de se taire et l'obligation de parler,etc. Condaniné à décevoir, il occupe de façon privilégiée la position du bouc émissaire à la croisée des reproches et des mises en cause ( voire des mises en examen ! ). Convié littéralement à faire l'impossible, donc à se dépasser ( à oeuvrer hors de ses @tes ), et sous l'effet de la pression médiatico-sociale en faveur de l'enfant l'intervenant désigné va prendre sur lui et pour lui la charge du travail sacrificiel de rédemption d'une société à la fois démocratique et injuste.

L'urgence, qui apparaît conune une donnée indiscutable, objectivement déclenchée de l'extérieur par un événement imprévisible, peut aussi se comprendre comme un construit, c'est à dire la conséquence paroxystique du procès de simplification, conune la résolution par <@ l'accident,> d'un état limite d'un système à son seuil de rupture qui s'est embahé sous l'effet boule de neige et catastrophique du même, selon le mode de la prophétie auto-réahsatrice où tout se passe comme si le " réel " se " dévouait " pour confirmer ce qui se passe dans les têtes.

"L'accident" qui fait émerger la recherche des responsables ou des coupables légitime à posteriori les visées du contrôle et les processus de désignation antérieurs, consacrant ainsi, parfois dramatiquement, une vision linéaire et causaliste de la situation.

justifiées par l'exceptionnalité des situations ( l'état d'urgence est un état d'exception ), les procédures d'urgence opèrent conirne des , passages à l'acte > du système intervenant, le consacrant dans ses états limites où l'action s'auto-légitime au risque de la transgression ( le système intervenant devient maltraitant et abusif ) en prenant des raccourcis qui reposent sur la confusion des rôles et des responsabilités et sur.l'éviction du droit.

Session C5, "Le travail social dans sa complexité"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Picasso


Simplicité et complexité : les principes éthiques applicables au droit

Emmanuel PICAVET, Université de Paris I

La théorie pure des droits connaît actuellement un renouveau profond et subit des transformation rapides. J'aimerais mettre en relief la pertinence particulière, dans ce champ de recherche, de la problématique de la complexité des interactions sociales.

Au cours des années 1970, les théoriciens des choix collectifs ont proposé leurs premières versions de la modélisation des droits. En 1970, dans son article sur l',< impossibilité du Parétïen libéral " (journal of Political Economy), Arnartya Sen a dévoilé un conflit logique entre le principe de Pareto et la spécification, mêrne rninirnaliste, de droits individuels. Sa formalisation des droits se fondait sur la notion de fonction de choix social. L'attribution d'un droit à un individu consiste à irnposer une certaine propriété à la transformation "< fonction de choix social ") des préférences individuelles en un ordre de préférences globales: l'individu est sûr que ce qu'il veut, concernant certaines paires d'options, est aussi ce à quoi assentira la collectivité. Dans cette approche, les droits concement une opération d'agrégation des préférences, analogue au vote. Le processus social reste opaque.

Dans une contribution ultérieure (1974, Journal of Economic tlwonj), Allan Gibbard a proposé une autre approche, qui repose sur l'idée qu'à l'intérieur d'une certaine sp@re (analogue au " domaine réservé "dont parlait J.S. Mill), comportant des aspects purement personnels, ce sont les préférences individuelles qui doivent s'imposer. Cette approche conduit à des résultats intéressants, mais présente l'inconvénient de présupposer une certaine délimitation de la sphère personnelle des individus, alors qu'il serait intéressant de tâcher de comprendre pourquoi le respect d'un certain " domaine réservé " peut apparaître, pour des raisons théoriques tirées de la nature même des actions concernées, comme un type intéressant et privilégié de contrainte opposable aux interactions sociales.

Un problème similaire se pose à propos des approches " libertariennes " (comme celle de R. Nozick) demandant que le type d'analyse éthique offert par la théorie des choix collectifs soit réservé aux choix sociaux compatibles avec des droits individuels spécifiés d'avance. Cela ne résout pas le problème de la justification de ces droits. Il se trouve que les approches plus récentes développées dans le contexte des " formes de jeu " (dans le sillage de l'article de Peter Gârdenfors, Noûs, 1981), ainsi que des études philosophiques privilégiant l'analyse des conditions de compatibilité mutuelle des actes, permettent aujourd'hui de faire progresser de manière significative I'analyse juridico-politique des droits.

Mon objet sera de montrer ce que ces approches peuvent apporter à la classification des types de droits ou des sens du mot " droit " (notanunent en référence à celle d'Hohfeld), et d'examiner d@ ce contexte le problème souvent débattu des rapports entre droits " négatifs " et droits socio-économiques. Je tenterai de montrer que cette dernière distinction conserve un sens dans la mesure où certaines justifications naturelles sont possibles pour les uns et non pour les autres, les raisons de cette différence devant être recherchées dans une différence de niveau de complexité dans les formes de compatibilité des actes sous-jacents.

Session C2, "Droit et société: la décision en situation complexe (I)"

jeudi 04 juillet 14:15-16:00, Salle Cézanne II


Société et Droit: essai de modélisation d'un régulateur émergent - texte intégral -

Serge DIEBOLT, IDL (CNRS) - Paris

Si la présence d'une régulation juridique au sein des groupes sociaux ne pose guère de problème, la question de leur apparition semble plus problématique. De fait, le phénomène juridique nous semble tellement ancien que sa génèse se confond presque avec celle de notre société, c'est-à-dire dans la nuit des temps. Or, savoir comment est apparu le droit, c'est savoir cornment il évolue, et ce qu'il a toutes les chances de devenir. Si Montesquieu disait qu'" il faut éclairer l'histoire par les lois, et les lois par l'histoire ", c'est qu'il avait déjà pressenti que les phénomènes sociaux, politiques et juridiques sont non seulement liés, mais imbriqués. Dans ces conditions, toute tentative pour dissocier, même partiellement, ces phénomènes s'apparente à un réductionnisme voué à des limitations structurelles intolérables: aucun modèle, même fin, ne peut être élaborer sans diverger rapidement de la réalité. Il s'agit en effet de processus coévolutifs. Les théories de la complexité nous permettent de résoudre partiellement ce problème, en endogénéisant la marge d'erreur. Le modèle n'est pas encore exact mais il est vraisemblable.

Le modèle d'émergence proposé udhse dans cette optique un compromis entre les théories des jeux et de l'émergence pour montrer le rôle probablement fondamental qu'ont dû jouer les contraintes émanant du biotope pour forger les relations interindividuelles qui sont à l'origine des groupes sociaux. Plusieurs enseignements sont à retenir:

- peu de raisons justifient l'agrégation d'individualités, si ce n'est des facteurs de compétition, - peu de relations constamment itérées suffisent à constituer rapidement une grande complexité, même sans complication,

- une capacité cognitive de penser l'Autre dans le Même produit une rapide complexité comportementale individuelle, par phénomènes non monotones de mimesis, - l'autre capacité à penser l'Un dans le Multiple introduit une échelle complexe supplémentaire, par un phénomène de calcul de l'action individuelle vis-à-vis d'un groupe dont on fait soi-même partie, - des structures peuvent se faire jour, soit spontanément (phase), soit par le biais d'actes de volonté (régulateurs individuels ou collectifs).

Il ressort de ce modèle que le problème de la régulation juridique, quelle que soit sa forme (calculable de rnanière optimale ou à tout le moins satisficing) pose celui de la personnalité des individus et de la nature de leurs relations.[ ... ]. D'où l'impression qu'un droit " optimal " est un système à la perpétuelle recherche d'un équilibre hypothétique, actionné par des individualités cognitivement @tées face à des phénomènes complexes et enchevêtrés qui infiniment les dépassent. Le droit n'est peut-être donc finalement qu'un mal bienfaisant.

Session C3, "Droit et société: la décision en situation complexe (II)"

jeudi 04 juillet 16:30-18:15, Salle Cézanne II


Stratégie et complexité: Autres regards

Jean CAUQUIL, Syndicat de la Chimie - Région PACA

Jacques CHAIZE, SOCLA

P. KASSLER, SHELL

Norbert TANGY, Institut du Management EDF-GDF

La session A3 vise à continuer à ouvrir la réflexion de l'atelier 1 dans deux directions:

- approfondir les travaux menés par d'autres chercheurs européens actifs sur ce thème, n'ayant pas encore travaillé en interaction avec l'atelier 1.

- bénéficier de l'expérience d'acteurs du monde socio-éconon-dque autres que des dirigeants d'entreprises, sur le thème "stratégie et complexité" , en leur demandant de nous faire part de leur expérience à propos des questions suivantes:

- Conunent la complexité se manifeste-t-elle au niveau des entreprises avec lesquelles vous êtes en contact ?

- Selon vous, leur expérience de ces situations les conduit-elle à abôrder différenunent les questions de stratégie ?

- Selon vous, leur expérience de ces mêmes situations les a-t-elle conduit à faire évoluer:

· leurs pratiques stratégiques (formulation et mise en oeuvre) ?

· leurs pratiques managériales et organisationnelles ?

· Sur ce thème "stratégie et complexité", selon vous, quelles interrogations appellent des approfondissements ?

Animation: Claude jameux (CEFI Aix, et Université de Savoie)

Intervenants :

* J. Cauquil, Président du Syndicat de la Chin-ùe PACA

* J. Chaize, PDG SOCLA, ancien Président du CJD

' P. Kassler, ancien directeur de la Planification Shell

* N. Tangy, Institut du Management EDF-GDF

* J. Goddard (Professeur à la London Business School) : "La base linguistique de la stratégieti

Session A3, "Stratégie et complexité III: autres regards"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Safle Milhaud


Stratégie, complexité, et mémorisation organisationnelle

Martine GIROD-SEVILLE, DMSP - Université de Paris

Dauphine

Les organisations font face à une complexité croissante caractérisée en particulier par la non connaissance des états futurs possibles et l'imprévisibilité des conséquences des actions entreprises. La capitalisation des connaissances a-t-elle encore un sens lorsque l'avenir est de moins en moins prévisible? Prenant progressivement conscience qu'elles pourront de moins en moins prévoir les résultats des actions qu'elles mettent en place et qu'une même cause peut avoir des effets différents selon l'espace et le temps dans lesquels elle s'inscrit, les organisations sont amenées à s'interroger sur le rôle de leur expérience passée et, par là-même, sur le rôle de leur méüioire : doivent-elles bannir leur mémoire, renoncer à leur expérience passée comme guide de leurs actions?

Le rôle de la mémoire organisationnelle dans les choix stratégiques des entreprises diffère (ou devrait différer) dans un contexte de complexité accrue. Si, dans un contexte prévisible, la mémoire organisationnelle a généralement pour fonction de restaurer automatiquement les actions passées qui se sont soldées par un succès pour les appliquer dans la situation présente, il en va différemment dans un contexte complexe. Les actions routinières ne sont plus adaptées aux situations nouvelles. La fonction de restauration automatique des succès de l'entreprise devient inopérante, voire contre-performante. L'organisation doit plutôt savoir interpréter chaque situation nouvelle afin de mettre en place des actions adéquates. EUe doit par conséquent accumuler toutes les connaissances qui lui permettent de développer sa capacité d'interprétation, dont, à titre principal, les connaissances des logiques d'action sous-jacentes. La mémoire organisationnelle véhicule l'essentiel de ces connaissances, souvent de façon latente. En conséquence, banrtir la mémoire organisationnelle reviendrait à se priver d'un outil de gestion de la complexité. Au contraire, l'organisation doit redécouvrir, revisiter sa mémoire.

La mémorisation organisationnelle peut aider les acteurs à comprendre et à mieux appréhender le rôle du contexte dans l'évaluation des actions à mener de façon que les réponses soient modifiées si les conditions changent. Elle peut, à cet effet, rassembler au moins autant les connaissances tirées des succès de l'entreprise que celles tirées de ses échecs, les différentes options qui s'offraient avant la décision et pas seulement le choix final de l'entreprise. Les éléments portant sur les conditions de la prise de décision (les négociations, les forces en présence) et le contexte d'application de ces décisions peuvent également partie intégrante de la mémoire org@ationnelle. L'objectif de l'organisation pourra ainsi consister à développer "sa mémoire de jugement". Certains mécanismes opératoires de la mémoire organisationnelle peuvent être revus, notamment la fonction de restauration des connaissances qui ne doit plus être automatique mais contrôlée, réfléchie.

La mémorisation orga@ationneue est un processus permanent de reconstruction, de réinterprétation des connaissances selon des contextes nouveaux et non un simple véhicule des connaissances au cours du temps. Si l'organisation en prend véritablement conscience et agit dans ce sens, elle pourra trouver dans sa mémoire un moyen susceptible d'éclairer des choix stratégiques devenus plus complexes.

Session Al, "Stratégie et complexité I: propos d'étape"

jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Milhaud


Stratégies de coopération dans les systèmes en crise

Bemard DE HENNIN, Université de Liège

Le système, (une Famille, une Orgariisation, une Institution), en dépit des apparences qui tendraient à le définir comme un organisme préoccupé par les faits, l'objectivité ou la production, est en fait saturé de subjectivité, d'abstraction et d'arbitraire.

Les crises, nombreuses et inévitables, ont un objectif précis. Il s'agit de construire une grarninaire validée des interprétations communes qui seront retenues. Ce n'est qu'ainsi que l'arbitraire et la subjectivité pourront être dépassés.

Les interactions entre les éléments humains du système comportent deux niveaux hiérarchisés.

Le pren-der est celui du contenu, c.à.d. les informations véhiculées dans l'interaction. Le second est celui de l'organisation de l'interaction. Ce niveau donne le sens au contenu. Il organise la valeur qui sera accordée par les membres de l'interaction au contenu. C'est dans ce niveau que se trouvent potentiellement les crises.

Ainsi, lors de crises, un processus d'utilisation et de rentabilisation de ce " désordre " peut être nùs en place en tenant compte des prémisses ci-avant exposées.

Quatre principes vont guider le processus.

1. L'intervenant et le système forment un méta système.

C'est le champ d'interaction parcouru par les influences et les jeux réciproques.

2. L'action de coopération porte à la fois sur le rùveau des contenus et sur le niveau de l'organisation des interactions.

Aucun contenu traité conune indépendant ne sera transformé car ce n'est pas à ce niveau que se trouve la coopération.

3. L'exposé par le système, de sa stratégie habituelle dans la gestion des crises, permet à

l'intervenant d'éviter la non-coopération.

Les solutions sont habituellement devenues les problèmes. L'observation du système porte sur les

jeux et les manoeuvres qu'il met en place pour rendre la réalité objective, donc non-coopérante.

4. Les transformations de crises dont les conséquences sont les plus importantes sont souvent les' moins apparentes.

Ce n'est pas la finalité du système qui se transforme, c'est la méthode pour construire une grammaire.

Session Cl, "Le risque psychologique inajeur"

jeudi 04 juillet 10:30-12:30, Salle Céza-nne II


Sur l'hétérogénéité des systèmes de gestion des connaissances dans les organisations

Stefan NITCHI, Université Babes - Bolyai Cluj (Roumanie)

The organisations in any econonùc systems, are complex heterogeneous structures. The knowledge used in these structures is of différent kinds. Some parts of the knowledge have a deterministic nature and some are probabilistic. The dimensions of these parts depend on the nature of the organisation. Unfortunately, the nature of the knowledge is generally fuzzy.

These considérations are most important in a transitional environment as in the case of Romania. Here there is a lack of managerial expérience ùl a market economy. In our system are no real statistics about the econorrùcal activities before 1989, and the managerial culture is changing too; the West European and USA managerial expérience and knowledge need to be adapted, not only adoption, etc. In this situation, the knowledge base management systerns are generally fuzzy systems with many of fuzzy parameters that need to be adapted to the activity of the organisation. This difficulty of the problem is increased by the heterogeneity of the objects and, of course, of the information about them in this kind of system.

This présentation will expose some problems of the implementation of a knowledge management system (KMS). We will present the adaptation for organisations that operate in a transitional environment, some problems of the Decision Support Systems for @ @d of org@sations and how we can use a heterogeneous system model, developed by the author for DBMS, to KMS of an organisation that operates in a transitional environment.

We will present some considérations concerning the way in which the results can be use for org@sations from other countries in transition; these considérations can be applied to other organisations that operate in a market environment too.

Session D5, "Systèmes intelligents et organisations complexes (II)"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Cézanne I


Sur la dépréciation des diplômes

Claude GAMEL, Pr. à l'Université d'Aix-Marseille III -

GRASCE

Avec 2600 000 étudiants attendus en l'an 2000 et 1 700 000 étudiants à la rentrée 1990, pour 1 200 000 en 1980 et seulement 300 000 en 1960, le développement de l'enseignement supérieur, tel qu'il est actuellment engagé, est l'objet d'un consensus si général qu'il peut paraître inconvenant voire absurde de s'intéresser à l'existence éventuelle d'une certaine dépréciation des diplôriies, liée à leur multiplication.

Face à cette rapide montée des effectifs, ce sont en effet surtout les capacités d'accueil du système éducatif qui ont retenu l'attention ; beaucoup plus rares ont été les interrogations sur l'aptitude du système écononùque à absorber un tel afflux de diplômés, dans des conditions conformes aux attentes des entreprises et des intéressés eux-mêmes.

Outre la vérification de l'existence de la dépréciation, une récente étude (1993-1995), réalisée par une équipe de chercheurs de l'Université d'Aix-MArseille III, a eu pour but d'établir les fondements théoriques du phénomène, avant de le replacer dans le contexte social qui facilite son interprétation. La présente intervention a pour objet de présenter les enseignements tirés de l'ensemble de l'étude.

Session E4, "Travail, emploi, et société"

vendredi 05 juiuet 09:00-10:15, SaUe Cézanne II


Sur le partage du travail

François VALETTE, Ingénieur de recherche CNRS -

Montpellier

Le développement de nouvelles fornws de travail permettant de fractionner l'emploi des ressources humaines (temps partiel ou partagé, pluii-activité ... ) apparaît de plus en plus comme utile à la redistribution du travail en période de crise, en même temps qu'il laisse entrevoir d'importantes possibilités de mutation des structures économiques actuelles, face aux évolutions en cours au niveau international. Bien qu'on l'oppose toujours et sur plusieurs plans (notamment technique et politique) aux approches normatives @ réduction du Temps'de Travail (RTT), qui traduisent la vision la plus courante du "partage du travail", ce développenwnt du travail à temps partiel peut être vu comme une nécessité transitoire servant in ' fine les mêmes objectifs de justice sociale. Quoi qu'il en soit, de fait, les pouvoirs de gauche comme ceux de droite l'ont partout promu ou laissé se faire... et il sert si bien les intérêts des entreprises, petites ou grandes, qu'il paraît maintenant très difficile à enrayer. La question qui se pose maintenant à son sujet est donc surtout de savoir comnwnt l'accompagner ou l'orienter, à divers niveaux d'action économique, pour qu'il permette, sans léser les travailleurs concernés, les développenwnts qu'on en attend (notamment en termes de déploiement d'activités nouvelles). Au delà de son activité "d'agitation intellectuelle" sur les thèmes évoqués, l'A.P.d.T. a été à l'origine de la mise en place à Montpellier d'un serveur spécialisé sur MINITEL, destiné à recueillir des offres d'emploi et à informer le public (entreprises, salariés, chômeurs ... ) sur les nouvelles pratiques de travail.

0. Introduction

1 - Les mécanismes

1, 1 - Historique du projet

1,2. Fondements théoriques

1,3. Objectis pratiques

2. L'action entreprise

2,1. Contexte politique et institutionnel

2,2. Dispositif mis en place

3. Bilan provisoire

3,1. Bilan quantitatif

3,2. Bilan qualitatif

Conclusions et perspectives

Session E4, "Travail, emploi, et société"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, SaUe Cézanne Il

Synthèse d'une journée d'étude interactive

François LACROUX, GRASCE (CNRS) - Univ. Aix-Marseille Il

Cette intervention se propose de synthétiser les résultats d'une joumée d'étude autour du thème " Stratégie et complexité ", organisée à à l'initiative de l'Atelier MCX 1 "< Pilotage de l'entreprise ") et sous l'égide de l'Institut du Management EDF/GDF.

Étaient présents à cette réunion : Marie-José Avenier (GRASCE, Aix-Marseille III), Nathalie Fàbbe-

Costes (CRET-LOG, Aix-Marseille II), François Lacroux (GRASCE et Aix-Marseille II) pour l'Atelier

MCX 1 ; Bernard Forgues, Martine Girod, Raymond-Alain Thiétart pour le laboratoire DMSP (Paris IX) ;

Nathalie Claveau, Alain-Charles Martinet, Franck Tannery pour le laboratoire EURISTIK (Lyon III) ;

G.L. Colombo pour la SDA Bocconi (Univ. Milan) ; et Georges Chabert Laetitia Nourry (GRASCE et

Institut du Management EDF/GDF), Emmanuel-Amaud Pateyron pour l'Institut du Management

EDF/GDF.

Dans cette synthèse, on évoquera notamment la notion de <postulats de la complexité" pour l'entreprise, et quelques principes différenciés selon la nature des acteurs qui interviennent dans le champ de la complexité (chercheur ou praticien). On énoncera enfin quelques propositions, qui se veulent des pistes de réflexion pour l'action et la recherche.

Session Al, "Stratégie et complexité 1: propos d'étape"

jeudi 04 juillet 10:30-12:30, Salle Milhaud


Table ronde de synthèse

Ahmet AYKAC, Institut THESEUS (Sophia Antipolis)

Jean-Paul CARESSA, CNRS - Délégation Provence

André CARTAPANIS, Université d'Aix-Marseille II

François KOURILSKY, INSERM (Issy les Moulineaux)

Edgar MORIN, CNRS

Pascal PETIT, CEPREMAP

La complexité appelle la stratégie. Il n'y a que la stratégie pour s'avancer dans l'incertain et l'aléatoire... La méthode de complexité nous dernande de penser sans jamais clore les concepts... de rétablir les articulations entre ce qui est di@oint..., de penser avec la singularité, la localité, la temporalité...

E. Morin, 1991

La science est ainsi devenue un fait social collectif qui rétroagit sur toute l'évolution de l'humanité. De ce fait, le regard mais aussi le rôle du scientifique a changé ; au-delà de sa propre spécialisation, il ne peut plus penser de façon sectorielle, mais doit se donner pour objectif d'appréhender toute la complexité des systèmes humains, culturels, environnementaux, dans lesquels évoluent les sociétés...

H. Curien, 1993

L'émergence d'une science...

Nous assistons à l'émergence d'une science qui n'est plus lin-ùtée à des situations simplifiées, idéalisées, mais qui nous met en face de la complexité du monde réel, une science qui permet à la créativité humaine de se vivre comrne l'expression singulière d'un trait fondamental comrnun à tous les niveaux de la nature.

I. Prigogine, 1996

Session P3, "Table ronde de synthèse"

vendredi 05 juiuet, 16:10-17:50, SaUe Milhaud

Tout ce que vous ne pouvez pas demander @a votre ordinateur sans oser l'avouer, ou pourquoi l'informatique gère si peu les id,ées

jean ROHMER, Directeur DALLAS - Guyancourt

A l'heure où l'on évoque de séduisantes perspectives dans l'usage des ordinateurs (les réseaux de savoirs, la gestion des connaissances, l'intelligence collective... ), nous croyons utile de rappeler que les concepts de base de l'informatique d'aujourd'hui ont avant tout été conçus et optimisés pour répondre aux besoins de production des organisations administratives ou industrielles. De plus, le développement de cette @ormatique (matériel et logiciel) a plus été influencée par les contraintes de fonctionnement des têtes des disques que par les caractéristiques de fonctionnement des têtes des individus ...

Il serait vain d'imaginer que les systèmes qui contiennent aujourd'hui nos bases de données puissent tout aussi bien demain contenir nos idées, nos connaissances ...

Le propos de cet exposé est de donner des exemples " criants " de la distance qui sépare les concepts dominants de l'informatique des besoins élémentaires d'une informatique qui serait au service de la cognition. Nous voulons aussi donner l'envie d'imaginer de nouveaux paradigmes de progranunation des ordinateurs qui exploreraient des voies nouvelles.

Nous passons en revue quelques caractéristiques des outils informatiques qui s'avèrent insuffisantes pour l'exercice des fonctions cognitives élémentaires: - l'omniprésence des modèles de tables bidimentionnelles -- la difficulté à manipuler des ensembles -- l'absence des représentations de classification hiérarchique - le cloisonnement quasi-total entre les différents types d'outils (bases de données, bases documentaires, tableurs, ..), qui nous condan-tnent à choisir entre l'aveugle et le paralytique. -- l'impossibilité à répondre à des questions cornme " que savons-nous sur A... "

- l'impossibilité à répondre à des questions comme < quels rapports y a-t-il entre A et B "

Nous croyons qu'il est fondamental de travailler à cette prise de conscience des lacunes des outils informatiques modernes, afin en particulier d'inciter tous ceux qui s'intéressent aux sciences de l'homme à changer d'attitude vis à vis de l'informatique: ne plus la prendre comme un instrument figé venu d'ailleurs, mais comme une pâte à modeler à laquelle ils pourront donner des " formes cognitives ". Aujourd'hui, les fournisseurs d'informatique n'ont pas d'intérêt économique à ce changement, occupés qu'ils sont à étendre leur marché de @ère purement quantitative. Jusqu'à présent, les ufihsateurs les suivent et se taisent. Mais n'est-ce pas d'eux seuls que peut venir un renouveau?

Session D4, "Organisation intelhgente et nouvelles technologies de l'information"

vendredi 05 juillet 09:00-10:15, Salle Cézanne I

Travail, management, et dynamique des connaissances

Charles DESPRES, Institut THESEUS (Sophia) et IAE d'Aix

It is now commonly observed that the core of productive activity in developed économies is inoving from agriculture, to manufacturing, to services. On average, the service sector accounts for 60% of the active civilian workforce in OECD countries and its impact on business affairs has been amply recorded (e.g., Vandermerwe, 1994). It is less conunonly observed that this transition has been parallelled by developments which are partially the result, like the focus on services, of an increasingly întelligent society. The first is a shift in management exegesis from rational (engineered, segmented, bureaucratie) to natural (organic, psycho-social, humanistic) to open and multiply-connected organizational systems (Perrow, 1973; Scott, 1987). The second is the émergence of the postindustriel (Bell, 1973) and information révolutions (Postinan, 1993). Together, these developments are instaffing knowledge as a primary factor of production (e.g. Handy, 1989,1994; Peters, 1993; Drucker, 1992), such that the nucleus of productive activity is being relocated from land, labour, capital and machinery -the traditional economic impératives - to abstract intellectuel resources. Since about 1990, then, "knowledge workers" and "knowledge-intensive firrns" have become a focus of attention for managers and academics alike. Knowledge is now said to be the cutting edge of organizational success (Nonaka, 1991), the engine transforming global econon-des (Bell, 1973,1978), the fabric stitched together by new forms of work and new types of workers (Blackler, Reed and @taker, 1993), and even the element that will lead to the denùse of private enterprise capitalism (Heilbruner, 1976) - the "mobile and lieterogenous [resource that 7vill end tire] liegemony offinancial capital [and allow employées to] seize P07ver" (Sveiby and Lloyd, 1987: 39). Knowledge is the cornmon element in horizontal org@ations, speed-based information routines, abstract service enviroriments, iriformated work clùnates and lateral conu-nunication networks. Some argue that knowledge constitutes the sum total of value-added in an enterprise (e.g., Peters, 1993), while most others agree with Arie De Gues, director of planning at Royal Dutch Shell, that "77ie abilitij to learn faster tlian your competitors may be tire only sustai'nable compétitive advantage" (1988: 71). Although knowledge work and knowledge-intensive firrns are important topics, they also reside on the cusp of a il new age" and the underlying concepts can seem nebulous. This text assembles an account of this knowledge-age mosaic by addressing 4 questions:

1 How does knowledge-as-a-productive-resource affect the fundamentals of an enterprise?

· To what extent is knowledge work a socioeconon-dc force currently, and to what extent will it be so in the future?

· V\Tho are the knowledge workers and what are their characteristics?

· What seem to be the effects on management and organization?

Session D3, "Systèmes intelligents et organisations complexes (I)"

jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Cézanne I

Un cheminement génératif complexe " diatis " par Herm @ me e es

Martine LANI-BAYLE, Sciences de l'Éducation - Université de Nantes

Si Gôdel et Einstein ont cassé les antiques certitudes e ant les rouages positivistes avec les virus de l'incomplétude et de la relativité ; @i depuis la révolution oedipienne, les Sciences Humaines, aidées par Lupasco, se sont à peu près triang-ulées en reconnaissant, au moins dans les discours, l'ex-tiers exclu... comment véritablement s@rtir de la @latitude de la pensée en intégrant ces conceptions ?

En découvrant le numéro Hors Série de la revue Sciences Htimaines de février-mars 1996 sur "Eduquer et former", regroupant des contributions d'enseignants-chercheurs, j'ai été étonnée du sous-titre du dossier : "le bilan èomplet des connaissances". En 89 pages, @eut-on prétendre épuiser, même à plusieurs voix, un discours sur un thème aussi vaste, séculaire et passionnant

Devant l'ampleur du défi ainsi posé qu'une maladresse d'expression éditoriale ne peut réduire ni

umuméraire né serait qu'une goutte dans un océan agité. Pouitant, il n'est pas vision de l'éducation et de la formation puisse se renouveller d'une perspective reconnaîtrait l'incomplétude intrinsèque des savoirs, tout en poursuivant leur uisable.

Hermès, dieu du savoi'r., dieu qui transforme et se transforme, messager trans/porteur du sens potentiel surgissant aux détours de l'histoire, endosse à mon sens remarquablement bien cette mission. S'il glisse facilement entre les doigts e@ l@s pages, il véhicule toutefois Ùne part inunortelle, quelque chose de stable, qui ne bouge pas ; mais il assure surtout un passage entre les lieux et les temps disjoints, il rehe ce qui resterait i@olé' Prenant le relais d'CEdipe a@euglé par une question qui ne venait pas de lui, Her' ès est le garant de la mémoire mythique- ou-i traverse les générations et rapproche les animaux, les âmes, les dieux, tout le e tre du vivant. N?ichel Serres, comme le remarque Jac@ues Miermont, a repéré combien la modernite@ à l'époque de la communication était sous son emprise : ainsi peut-on avancer que l'on sort de la tradition oedipienne pour plonger dans lère liermésienne.

C'est la prise en compte du vecteur générationnel et culturel qui permet le travail du recul et ouvre à la perspective réflexive par abduction et changement possible de'caclre de référence. Car pour se passer les uns des autres, il faut se passer les uns aux autres et retour, avec altération comprise dans le processus. C'est ce qui autorise la genèse temporelle du sujet, nourrie par son incomplétude et son 1 n rance originelles-, originaires et originales. La formation nous surprendra peut-être au prix gdeo cette reconnaissance.

Session Bl, "Les nouvelles sciences de l'éducation: éducation et complexité"

1jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Forbin


Un essai d'épistémolo-praxéologie

Robert VALLEE, World Organization of general systems and cybemetics

C'est la "reliance" entre connaissance et action, ou mieux entre perception, décision et action, que nous voulons aborder par ce que nous proposons d'appeler "épistémo-praxéologie". Pour cela nous considérons des "systèmes cybernétiques" capables de percevoir leur environnement et eux-mêmes, de décider sur ces bases et d'agir sur leur environnement et eux-mêmes, instaurant àinsi une boucle épistémo-praxéologique. L'opération de perception s'effectue sur le passé et le présent des signaûx qui se présentent au système, de même l'opération de décision se fonde sur le passé et le présent des perceptions elles-mêmes. Il est avantageux de regrouper ces étapes de perception et de décision en une seule opération que nous dirons "pragmatique". Elle fait passer directement des signaux à percevoir aux signaux porteurs des décisions prises destinées à alimenter les effecteurs qui modifient par leur action et l'environnement et le système lui-même. L'évolution de ce système, connaissant-décidant et agissant, est alors engendrée par le bouclage épistémo-praxéologique @i instauré. On a là le point de départ d'un "constructivisme bien tempéré" où épistémologie et praxéologie se trouvent indissolublement liées.

Session E5, "L'économie, d'un objet à un projet complexe"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, Salle Cézanne H


Un exemple d'application d'un logique systémique au management des projets scientifiques

Françoise PERRIER, INSU (CNRS) - Observatoire de Meudon

Depuis quelques années le département des Sciences de l'Univers du CNRS est confronté à une évolution rapide dans la forme de son travail. En effet dans le domaine de l'espace d'abord puis dans celui des grands instruments, en particulier en astrophysique, les projets deviennent de plus en plus nombreux et de plus en plus techniques. Ils font appel à de nombreux participants internationaux et les laboratoires sont amenés à de multiples collaborations nationales et internationales. Ces évolutions qui vont d'ailleurs dans le sens de l'évolution générale des projets industriels, ont été très rapides. On est passé des projets encore très artisanaux à ces grands projets internationaux en une quinzaine d'années.

En 1985, nos laboratoires ont été très fortement confrontés à ces problèmes et les grands organismes qui sont nos donneurs d'ordre ont expressément demandé que ces laboratoires appliquent une méthodologie rigoureuse de management de projet.

A ce moment un petit groupe d'ingénieurs travaillant dans le département spatial de l'observatoire de ParisMeudon a été sensible à Ia nécessité d'un changement et d'un élargissement de ses habitudes mais a refusé d'accepter sans réflexion une méthodologie applicable à tous les projets quel que soit leur objectif et les conditions de leur développement. Une méthode parlant de technique et d'outils mais qui oubliait qu'un projet, c'est aussi et peut être avant tout, l'équipe d'hommes et de femmes qui le réalisent.

Nous avons aiors créé le "groupe MQDP", (Méthodologie et Qualité de Développement de Projet).

Ce groupe a commencé de manière tout à fait informelle et presque clandestine. Il a accrété des participants lors de ses activités et a évolué au cours de ces dix années tant sur la forme que sur le fond.

Si on en donne une vision instantanée, c'est aujourd'hui un groupe reconnu par le CNRS, composé d'un comité actif de 12 personnes et d'un réseau d'environ 80 correspondants répartis dans des laboratoires de toute la France, servant de relais d'information et de communication. Ce groupe est en interaction avec la plupart des "équipes projet" de la discipline. Ses activités sont multiples : apprentissage des méthodes et des outils de management existants, critique de ces méthodes, réflexion sur la réalité des équipes et sur celle des projets en milieu scientifique, suivi des projets, information et formations pour les participants chercheurs, ingénieurs et techniciens, collaborations multidisciplinaires autour de la notion de projet.

Partis d'une réflexion de terrain, constatant que la démarche @éaire et analytique ne pouvait assurer correctement le développement des projets dans notre milieu scientifique, nous avons rapidement découvert que la prise en compte de la complexité nous permettait d'une part de mieux piloter nos projets, d'autre part de recentrer notre démarche par rapport à ce nouveau paradigme et de rompre ainsi l'illusion limitante de notre particularisme de laboratoires inadaptés et inadaptables à une structure de développement par projet.

En fait le groupe MQDP est une sorte d'organisation apprenante dont le but est d'animer un travail d'élaboration collective du pilotage de projets en évolution permanente, et de dif@er le résultat de ce travail vers l'ensemble de la communauté.

Session A4, "Stratégie et complexité (Atelier ECOSIP)"

vendredi 05 juillet, 09:00-10:15, SaUe Milhaud


Un modèle de l'institutionnalisation du temps par l'interaction des complexes lisystème-école" et "système-personne"

Xavier COSNARD, Sciences de l'Éducation - Université de Tours

Projet : Concevoir le temps de la formation en partant de l'interaction entre deux systèmes perçus

complexes et inscrits dans des hiérarchies entremêlées.

Les concepts d'autoréférence et d'hétéroréférence guident une modélisation qui a pour but de donner une représentation de la dynanùque de formation dans laquelle le temps intervient, et de l'interaction entre les deux systèmes distincts que sont la personne et l'école.

Pour rendre compte de ce qui se joue dans l'interaction entre le système-école et le systèmepersonne, nous proposons une modélisation à partir de laquelle les situations paradoxales et/ou contradictoires sont présentées. Dans ce modèle, l'émergence d'un nouvel horaire convoque un métaniveau est également celui à partir duquel l'institutionnalisation du temps peut être appréhendée com.rne une conjonction entre l'hétéroréférenciation scolaire et l'autoréférenciation personnelle afin de permettre la construction de sens personnel et social.

Le modèle laisse émerger la contradiction dans laquelle se trouve l'école : elle définit un ternps, que nous appelons temps contraint ou temps officiel. Elle reste confrontée à la situation tragique de production d'un temps officiel dépendant du temps propre des personnes et, par conséquent, jarnais définitif. Elle doit ainsi faire le deuil àu calendrier scolaire parfait, du pl@g idéal. Ce modèle met en évidence, pour la personne, la dynamique de production d'un temps d'apprentissage qui, dès lors, se décompose en situations paradoxales. La complexité du système-élève autorise un fonctionnement sous plusieurs statuts : individu, sujet, personne, auquel s'applique la règle d'un temps officiel à un premier niveau ; mais l'incomplétude reconnue à la notion de personne, permet d'accepter le passage à un métarùveau où le temps propre prime sur le temps officiel. L'enchevêtrement possible de la hiérarchie permet l'émergence d'une temporalité sur laquelle peut se construire le développement temporel du système-personne.

Session B3, "Pragmatique, formation, développement de l'organisation et de la personne"

1 jeudi 04 juillet, 16:30-18:15, Salle Forbin


Une cyndinique appliquée aux groupes sectaires

Anne FOURNIER, Créteil

Trois raisons incitent à s'intéresser à ces groupes.

L'intérêt d'abord, car ces groupes sectaires ou totalitaires ou d'ernbrigadernent ou d'assujetissement ou encore groupes manipulateurs constituent un extraordinaire laboratoire pour le praticien systémique

s'intéressant aux institutions.

De la notion de hiérarchies enchevêtrées à celle de feed-back positif entretenu, en passant par les fonctions systénùques de frontières et des parades opposées à la réversibilité (ou des manipulations de la cognition), ces groupes sont riches d'enseignement.

L'actualité ensuite car il est faux de penser que le phénomène sectaire est ce qu'il a été : un phénomène

marginal,regroupant autour d'un gourou quelques fanatiques exaltés. Ce phénomène a connu deux

mutations:

- d'abord, l'adoption de méthodes modernes de management et de lobbying qui font de certains groupes

de véritables multinationales ayant un poids financier, politique ou juridique capable de contre-balancer des états,

- ensuite, parce que ces mouvements ont assimilé toutes les techniques les plus sophistiquées des psychothérapies (psychanalyse, analyse transactionnelle, thérapies cognitives, systémiques, hypnose et dérivés, programmation neurolinguistique... ). Bien entendu, ces techniques sont dévoyées de leur but initial et retournées dans leur contraire, c'est-à-dire un instrument d'aliénation.

Enfin, la perplexité, car il existe de plus en plus un "sectarisme en col blanc". Le phénomène semble toucher électivement des couches sociales de haut niveau intellectuel et culturels : médecins, chercheurs, universitaires, juristes, qui deviennent des inconditionnels, le plus souvent occultes, de ces groupes qu'il est temps de définir avec précision. .

Nous tenterons de voir cominent l'approche cyndinique peut permettre de mettre en place une prévention.

Session Cl, "Le risque psychologique majeur"

jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Cézanne Il


Usage des collecticiels et actions instrumentées (artefacts et schèmes selon RABARDEL)

Claire BELISLE, CNRS (Lyon)

Thérésa CERRATO, Université de Paris VIII

Le développement des Collecticiels dans les entreprises et en formation est aujourd'hui l'occasion d'une importante prise de conscience du flou oui entoure le concept de collaboratàon. Utiliser au mieux les différentes fonctionnalités des collecticiels-suppose que soient identifiées et explicitées les différentes composantes de la collaboration.

Or mettre en place des dispositifs techniques permettant les interactions interpersonnelles médiatisées par ordinateur ne suffit pas pour développer une réelle collaboration. Par aille-urs la participationà -des @echanges médiatisés par dés collecticiels ne permet pas nécessairement une " interaction " (au sens d'une communication supportant I'organi'sation -de l'organisation). L'existence de " tuyaux électroniques " permettant de faire circuler beaucoup de données, laisse intacte la problématique de la conununication. Comrnuniquer, coopérer, collaborer -ont chacun des composantes siiécifiques Les difficultés constatées en termes d'usage, sont analysées d'abord 'a- partir du- Mocfèle de l'action humaine de Léontiev. Ce modèle distingue trois niveaux d'arialvse dans l'activité humaine, un premier niveau lié à l'intention du sujet, un deüxième lié aux buts et atégies qu'il élabore et un troisième lié aux opérations ou routines de base qu'il met en oeuvre. Dans t te action en cours ces trois niveaux sont i-)résents simultanément et peuvent être ren-ds en cause, modifiés, ou profondément transformés: c'est la ,.@liasticité de l'action humaine. Nous retenons ces trois niveau our éclairer les conditions d'intègration @."'un collecticiel dans un contexte de travail collectif collabora @

Le niveau de l'intention constitue le niveau supérieur, lié aux besoins et pr ets déterminent les structures d'organsa@on et contexte des buts, stratégies et opérations du sujetoiansl@aictivitè collective.

str 1

Au niveau des atégles, nous distinguons les actions que 1 utihsateur planifie en relation aux buts qu'il se fixe. Ainsi, à ce niveau intermédiaîre de l'activitè @trumentée, nous identifions 3 types de stratégies d'un collectif de travail (Cf . Rogalsky, 1994 pp. 368) -.

collaboration où les acteurs partagent les mêmes buts tout au long de la même tâche prescrite coopérationdistribuéeoùlesbut@inunédiatsdechaqueacteurdfffèrentmaisconcourentàunetâche cornmune.

co-action où ni les buts inunédiats ni les buts à moyen terme sont les mêmes mais les sujets partagent Te m-eme espace de travail.

Au niveau des opérations ou routines de base 3 ème niveau de Léonti--ir), nous nous centrons sur le dével ement des schèmes d'usage liés à l'arte@act et au collectif de travaiy, nécessaires pour la prise en rnain Yeplf outfl. [... ]

Ainsi, nous mettons l'accent sur ces deux aspects de la collaboration/communication sur réseau, qui font p tie d'une action intentionnelle de 1'utfiisateur qui pilote l'activité individuelle dans un contexte collectu et instrumenté. Ce sont donc, des aspects qui restent loin d'être négligeables, d'autant plus uand l'objectif est de faire des technologies des'véritables supports, organisateurs ou aides de lîinteraction humaine.

Session Dl, "CoIlecticiels et complexité de l'action collective"

jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, SaUe Cézanne 1


Violences intra-familiales et familles à risque

Catherine GUITTON, Centre "Espace et Famille" 92

Ce travafl est l'abonnement d'une recherche conjointe sur les pratiques de terrain dans le champs de la psychiatrie, de la psychopathologie, de l'aide sociale et de la prévention à la lumière des conceptualisations systémiques et cindyniques. Il s'avère de plus en plus clairement que ces domaines pragmatiques et théoriques sont totalement interactifs et récurrents entre eux au cours de nos interventions cliniques pour la mise en place de

processus décisionnels intelligents.

L'urgence dans nos professions est particulièrement aiguë lorsqu'il s'agit de suivre et de gérer des situ@ons familiales dites " à risques ", lorsque des professionnels sont mandatés pour surveiller et contrôler des cas de maltraitances supposées (violences intra-familiales, abus sexuels, négligences ... ). Les familles n'ont jamais la même représentation du danger et du risque pour les enfants que les intervenants sociaux. Le paradoxe pour ces derniers, est celui du choix entre assistance (soins, soutien économique, scolaire, aides ... ) et contrôle (surveillance, signalement appel aux tutelles et à la justice ... ). Pour passer de l'une à l'autre de ces défùùtions de leur identité professionnelle, il faut quels puissent sortir du soupçon (de la maltraitance) et obtenir des certitudes (ou un contrat clair avec la famille) pour agir.

L'enjeu est de construire avec la famille maltraitante d'un coté et avec les intervenants professionnels de l'autre, une vision partagée du danger dans la famille et des représentations communes de ce qui sera bon pour elle. Nous avons donc été obligés de développer en fonction de la famille et de ses aptitudes à se remettre en cause, des stratégies dites de certitude, pour sortir de la dynamique du soupçon et élaborer des projets communs, ainsi que des stratégies dites de scandale, pour maîtriser et signaler (aux instances de justice) un processus pervers de violence, entretenu malgré nous et générateur de morbidité à venir. Les "stratégies de certitude " permettent de choisir clairement un protocole de so@, les " stratégies du scandale " nous engagent dans une démarche de contrôle social, pour un premier temps.

L'expérience nous montre qu'en général, autour des familles chaotiques, s'organise tout un réseau chaotique de professionnels dont il faut suivre les interactions. Bien souvent un seul signalement ne suffit pas. Il en faut trois pour obtenir une mesure de protection de l'enfant. Nous nous trouvons en face d'une vraie pathologie de réseaux et nous devons reconstruire de nouveaux espaces de pensée fonctionnels, famille et professionnels confondus, pour sortir de l'impasse. La difficulté cependant pour la mise au point de ces réseaux ponctuels, est antérieure àl'action parce queue réside dans l'esprit des professionnels : c'est que la situation de crise de la famille à risques attaque les processus mentaux et cognitifs des professionnels aussi et qu'ils sont dans l'inhibition individuelle de repenser en termes systémiques. C'est donc par un travail avec eux (perception représentation du danger) que commence l'invention de stratégies opérationnelles de soins et de prévention. Enfin, s' il est clair que les membres d'une famille à risques sont tous dans une situation de " risque psychologique ", et que la mission des intervenants est d'éviter que ce risque ne devienne " majeur ", il est possible aussi que les intervenants ne soient pas épargnés t

Session Cl, "Le risque psychologique majeur"

jeudi 04 juillet 10:30-12:30, SaBe Cézanne II


Concevoir pour décider et décider pour concevoir

Jacques ARTIGUES, Ecole d'architecture Languedoc-

Roussillon - Montpellier

Nassiba. LEBTAHI, Ecole d'architecture Languedoc-

Roussillon - Montpellier

En termes de conception, un projet fait certainement partie intégrante d'un processus plus global qui l'initialise et en utilise les effets pour s'accomplir. Ce processus global consiste à effectuer un ensemble de "projets dans le projet", chaque projet se singularisant par la définition de ses propres finalités au service d'une finalité d'un autre ordre et qui le dépasse ; il est à la fois initialisé et déterminé par ce processus, et initialisant et déterminant pour ce processus.

Face à l'éventail des projets possibles, imaginés, éventuels, qui émergent, la décision intervient pour juger de leur pertinence et faire qu'à chaque instant un projet éventuel devienne un projet déternùnant dans la construction de l'itinéraire de conception au sein du processus global. Chaque projet, s'inscrit alors dans les lin-dtes d'une marge de manoeuvre décidée pour lui, traite une information spécifique pour une finalité spécifique, et devient libre de reproduire le processus global de façon introspective.

Les choix qui ont pour objet de déterminer les projets qui jalonneront l'itinéraire de conception, résultent d'une suite d'actions visant chacune à concevoir un contexte décisionnel susceptible d'actionner le temps de conception suivant. Singuher ou global, éventuel ou à la fois déterminé et déterminant, ne seraient donc pas des qualités intrinsèques à un projet mais seraient plutôt liés à un processus de décision, plus ou moins explicité, et dépendant de la capacité du concepteur àsimuler et à évaluer les effets des projets encore éventuels dans sa pensée conceptuelle.

La question se pose alors, des conditions d'émergence du processus de décision : si tant est que l'on puisse connaître l'ensemble des informations liées au projet global, comment y discemer et décider de la part qui doit initialiser tel ou tel projet singulier localisé dans le processus.

Session El, "Les sciences de la conception sont-ehes énonçables et enseignables (I) ?"

jeudi 04 juillet, 10:30-12:30, Salle Picasso

La capitalisation des connaissances de l'entreprise, une problématique de management

Michel GRUNDSTEIN, FRAMATOME (Paris)

Aujourd'hui, repérer, préserver, valoriser et actualiser les connaissances de l'entreprise deviennent

des sujets de préoccupations actuels.

Notre intervention est ciblée sur l'aspect amont de cette problématique, aspect rarement abordé et cependant essentiel : con-,ment repérer et mettre en valeur les connaissances cruciales, celles qui devraient faire l'objet d'un traitement spécifique. point de vue @ur la problématique de capitalisation des connaissanoes de ous proposons les lignes directrices d'une étude d'opportunité qui conduit à issances cruciales.

Cette étude ne repose pas sur l'analyse stratégique de@ @bjectifs de l'entreprise. ERe est fondée sur l'analyse des connaissances utiles aux activités qui contriduent au bon déroulement des processus organisationnels et des processus de production mis en oeuvre pour satisfaire les missions de l'entreprise. EUe s'appuie sur une démarche issue du constat que les processus décrits dans les nombreuses procéderas définissant les règles d'action et les modes'opérato'ires, diffèrent fréquemment des processus réels vécus par les acteurs.

Cette démarche est comparable à la démarche de construction des systèmes à base de connaissances envisagé@ comme "un effort de coopération pour construire en commun un objet inconnu" [Grundstein, 94]. ERe consiste à construire la représentation des processus à partir des connaissances partielles qu'en ont les acteurs au travers des activités réelles qu'ils sont amenés à exercer.

Tout au long du déroulement de l'étude, les problèmes rencontrés donnent lieu à l'identification des liens informels de communication entre acteurs, non décrits dans les documents, et au repérage des connaissances nécessaires à la résolution de ces problèmes.

L'étude permet ainsi de dresser la cartographie des connaissances cruciales qui s'articulent autour des processus sensibles, c'est-à-dire des processus essentiels pour la marche de l'e@eprise.

Références

[Grundstein, 94] Michel Grundstein: Développer un système à base de connaissances : un effort de coopération pour construire en commun un objet inconnu. Actes de la iournée "Innovation pour le travail en groupe",

'Cercle pour les Projets Innovants en Informatique (CP2 ), o@embre 1994.

[Grundsiein, 95] Michel Grundstein : La Capïtali@ation des Connaissances de l'Entreprise., Siistème de production des connaissanoes. Actes du Collbque "L'Entreprise Apprenante et les scienées de la complexité". Université de Provence, Aix-en-Pr8vence, 7)-2-4 mai 1995.

Session D3, "Systèmes intelligents et organisations complexes (I)"

jeudi 04 juillet 16:30-18:15, Salle Cézanne I

Le système de reprësentation comme système sémiotique pour la conception des syst@emes d'information

Bemard MORAND, Université et ISMRA de Caen

Nous étudions comrnent les analystes-concepteurs de systèmes d'information organisationnels produisent des informations à partir d'informations. Ils établissent des diagrammes dont le but est de présenter un contenu pour des objets informationnels "bruts" au moyen d'un modèle. Un modèle est une structure organisée de concepts qui fonctionne comme norme pour- la présentation de diagrammes.

Nous montrons que les trois types d'objets : objets informationnels bruts, diagrammes et modèles s'établissent sur un fondement identique, celui d'une relation triadique originale qui articule le rapport de référence et le rapport d'interprétation. Un diagramme est un indice de son objet informationnel de référence et il est dressé au inoyen de son interprétant, le modèle. Un modèle est un indice du diagramme de référence et il est dressé au moyen d'un interprétant une grille de lecture. Cette dernière expriine le couple observateur-projet, les moteurs du Système de Représentation.

La profonde originalité de la relation triadique réside dans l'impossibilité de réduire celle-ci en ses deux composantes, les rapports de référence et d'interprétation. Une telle réduction est cependant très fréquenunent opérée. Nous montrons les inconvénients qui peuvent en résulter pour ce qui concerne la logique extensionnere d'une part, la méta-modélisation dans les systèmes d'information, d'autre part. L'étude des relations entre objets informationnels, diagrammes, modèles et grilles de lecture montre que le Système de Représentation développe son activité sur un complexe autosuffisant de trois rùveaux : le niveau des présentations, celui des représentations et enfin celui des représentations des représentations.

Ce travail vise à montrer que la relation triadique telle qu'elle a été postulée par C.S. Peirce dans sa théorie du signe est à l'oeuvre dans la production d'informations. En particulier, diagrammes et modèles peuvent être classés au sein de la typologie des signes élaborée par Peirce. Il en résulte qu'une théorie de la conception ne nous paraît pas pouvoir se construire indépendamment d'une théorie de l'information et que cette derrùère pourrait être avantageusement renouvelée par la sémiotique entendue comme science des signes.

Session D5, "Systèmes intelligents et organisations complexes (II)"

vendredi 05 juillet, 10:45-12:30, SaBe Cézanne I


Session Al

STRATEGIE ET COMPLEXITE

Propos d'étapes

La session Al vise à rendre compte de travaux qui ont été menés au sein de l'atelier 1 depuis la dernière Rencontre

MCX de juin 1994.

L'accent sera mis sur une Joumée d'Etude organisée le 1 1 avril 1996 avec le concours de l'Institut du Management d'EDF-GDF. Le projet de cette Joumée était d'avancer sur le thème "stratégie et complexité", en échangeant avec des chercheurs de plusieurs autres laboratoires européens travaillant sur ce thème : DMSP (Université de Paris Dauphine), EURISTIK (CNRS 5055 et Lyon 3), le département stratégie de la SDA Bocconi à Milan.

Après une présentation de la synthèse des débats de la Journée du 1 1 avril, réalisée par les membres de l'atelier 1, la parole sera donnée à chacun des autres laboratoires qui ont participé à cette Joumée, et à l'Institut du Management d'EDF-GDF qui exprimera son point de vue sur ces travaux.

Animation : Laetitia Nourry (Institut du Management EDF-GDF et GRASCE)

Intervenants :

* M-J Avenier (GR.ASCE, Aix) : activités de l'atelier 1, et projet et "esprit" de ces 3 sessions

* F. Lacroux (GRASCE, Aix) : présentation de la synthèse d'une Journée d'Etude interactive

* G. Colombo (SDA Bocconi, Milan) : "Pilotage stratégique des organisations innovantes"

* M. Girod (DMSP, Paris Dauphine) : "Stratégie, complexité et mémorisation organisationnelle"

* A-C Martinet (EURISTIK, Lyon) : "Opérateurs de sens et délibération stratégique"

* G. Chabert (Institut du Management EDF-GDF) : réflexions sur ces propos d'étape


Session A2

STRATEGIE ET COMPLEXITE

Témoignages de responsables d'entreprises

Les intervenants de la session A2 sont sollicités pour faire part en une quinzaine de minutes de leur expérience à propos des quatre questions suivantes :

- Comment la complexité se manifeste-t-elle au niveau de votre entreprise ?

- Votre expérience de ces situations vous conduit-elle à aborder différenunent les questions de stratégie ?

- Votre expérience de ces mêmes situations vous a-t-elle conduit à faire évoluer :

· vos pratiques stratégiques (formulation et mise en oeuvre) ?

· vos pratiques managériales et organisationnelles ?

- Sur ce thème "stratégie et complexité", selon vous, quelles interrogations appellent des approfondissements ?

Animation: Nathalie Fabbe-Costes (CRET-LOG, Aix)

Intervenants :

* A. Alessi, PDG Alessi, Crusinallo

* D. Génelot, PDG INSEP, Paris

* J-L Grolleau, Président Directoire Algoe Management, Lyon

* G-Y Kervern, PDG Tactic, ancien conseiller du Président de l'UAP

* C. Nahon, attachée CICOR EDF PACA, Marseille


Session C5

LE TRAVAIL SOCIAL DANS SA COMPLEXITE

Atelier MCX 9

PRESENTATION DE L'ATELIER

" Ce n'est pas qu'ils n'aient pas su trouver des solutions, c'est qu'ils n'aient

pas été capables de percevoir les problèmes "

(P. THUILLIER)

" ... Réforme de la Pensée ", Changement de Paradigme, " Politique de Civilisation ",.. des voix fortes - hélas trop rares - font entendre avec Edgar MORIN l'urgence à construire / habiter une intelligence complexe du monde devant le risque d'une " Grande Implosion ".

Conunent peut - on concilier cette urgence globale - qui implique réflexion épistémologique, exigence éthique et engagement pratique - avec la multiplication et le poids quotidien des " urgences " qui imposent sans délai des réponses < concrètes " et " efficaces "? " L'urgence est un désastre, non pas comme catégorie de l'action (mais) comme catégorie de vie, comme coeur de représentation " souligne Zaki LAIDI à propos de la crise du sens. C'est ajoute- t - il, la " négation active de l'utopie ".

Le Travail Social est quotidiennement aux prises avec cette contradiction et avec les dilernmes queue engendre. A la fois SAMU humanitaire sous contrôle politique (c'est - à - dire en position de compenser l'absence de volonté politique ) et opérateur technique sous label pseudo-positiviste c'est - à - dire chargé implicitement de sauver les apparences et de faire l'impasse sur les finalités il ne prend son sens - comme disait Yves BAREL, qu'à la condition de faire " ... plus et autre chose que ce qu'il est censé faire ", c'est - à - dire d'agir dans l'indécidable, le contingent, le relatif, l'irréférentiel.

Conunent assumer les paradoxes d'une telle auto-référence ( y compris lorsque celle-ci se construit.. " complexe " ), aux confluences du profane et du sacré, de la mémoire et de l'oubli, de l'individuel et du collectif, de la vie et de l'oeuvre, des savoirs et de l'éthique, de la délégation et de la désignation..?

A l'évidence, cette question est révélatrice des finalités et des enjeux d'une " pensée complexe " : elle en dit l'espérance, mais aussi la tentation..total-référente. Quand la connaissance et l'action s'indifférencient et échangent leurs points aveugles à l'épreuve du réel, ne sonunes-nous pas enc@ àsortir notre joker (c'est complexe, donc ) en couverture de cette blanche indétermination?

Autrement dit, pouvons-nous renoncer à un au-delà de la complexité et répondre d'une " Ethique des situations " qui n'aura de sens qu'à s'effacer comme notion pour s'inscrire con-une intentionnalité?

L'in ( ter ) discipline - au prix d'une " rigueur obstinée ", d'une " obligation encyclopédique " et d'une insubordination éthique - peut-elle féconder l'utopie?

Bruno TRICOIRE