THEORIES DE LA « PRÉDICTION » L'INTELLIGIBLE CONNAISSANCE ESTHÉTIQUE
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THEORIES DE LA « PRÉDICTION » L'INTELLIGIBLE CONNAISSANCE ESTHÉTIQUE
Ce
texte provient d’interrogations assez anciennes sur la
perception. Certaines expériences empiriques personnelles,
diverses sensations « étranges » ressentis lors
d’exposition d’œuvres d’art, de visions de
films ou de moments singuliers de la vie, m’ont amené à
m’interroger sur certains phénomènes accompagnant
la perception et l’entendement. Je me suis un peu tourné,
il y a quelques années vers les neurosciences, à
l’occasion d’une étude oculomotrice sur peintures
originales de Francis Bacon,
Cette
recherche épistémologique ne m’a cependant pas
pleinement contenté. La perception, le ressenti devant
certaines œuvres de Bacon, ou films ou vidéos ou films
expérimentaux ne me semblaient pas prise réellement en
compte par les approches cognitivistes habituelles. Qui plus est,
cette étude, n'interrogeait pas la sensation de « futur
» fortement éprouvée lors de ces perceptions
ainsi que la notion d’empathie. Était aussi ancré
en moi le fait que certaines œuvres d’art «
représentaient » en quelque sorte ce que je pouvais
subodorer : il existe en certaines œuvres d’art des
parties cachées qu’une certaine perception dévoile
de façon instantanée. D’autres rencontres m’ont
peu à peu m’entraîné sur des recherches sur
les théories de la prédiction : la mécanique
statistique et la théorie des probabilités dans les
systèmes complexes et les expériences de Shalizi en
particulier ayant amené à la production d’un
filtre/algorithme permettant de « voir » ce qu’il
peut résider derrière la notion de complexe. Dans
une idée de « Second Order Complexity », ces
expériences réalisent des prédictibilités
maximales sur le comportement des systèmes
complexes.
Par
ces nouvelles investigations, il commençait à devenir
possible de proposer l’hypothèse que les œuvres
(en particulier images animées) contenaient des processus
stochastiques internes ou figurés, se couplant avec des
processus de même nature s’effectuant dans le cerveau de
l’observateur, et que la rencontre des deux produisaient le
sens, l’interprétation, ce que l’on appelle
sentiment esthétique. Cette hypothèse un peu «
pionnière» peut en dernier ressort, proposer d’autres
éléments pouvant explorer sa pertinence, dont les
neurones miroirs, découverts par le physiologiste et
neuroscientifique, Giacomo Rizzolatti. Ces neurones miroirs ont la
capacité d’imitation et de simulations des actions
proposés, ils les calculent en quelque sorte, en dressent les
probabilités, en dessinent le futur.
Pari pascalien ?