Les sciences du sport face a la complexité des phénomènes
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Les sciences du sport face a la complexité des phénomènes
Un regard rétrospectif sur la façon dont la théorisation conventionnelle a modelé le champ de connaissances en sciences du sport et les usages de celles-ci, nous amène à constater que nombre de modèles contemporains consacrés à l’explication de la performance humaine en sport sont en décalage - voire en opposition - avec ce qu’en disent les acteurs sportifs et leur encadrement. Bien peu se reconnaissent pleinement dans les visions analytiques et causalistes portées par les sciences du sport, trop souvent éloignées de leurs besoins et attentes ainsi que de leur approche en situation vécue de compétition. Les process de réussite sont par ailleurs trop souvent présentés comme une suite de performances individuelles alors qu’ils résultent d’une organisation éminemment collective.
Alors, loin de voir la performance uniquement sous l’angle des métriques objectivantes usuelles (distance, durée, rang, nombre de …), je propose de la considérer comme une « œuvre ». Sensibles aux réalités concrètes, aux expériences vécues, cette œuvre est par nature complexe, contingente, singulière, peu prédictible, … mais malgré tout, souvent viable et efficiente dans le contexte et la temporalité où elle est produite et/ou appréciée.
Ce constat incite à questionner le point de vue des sciences conventionnelles de l’entraînement qui dans un cadre positiviste strict, privilégient les approches analytiques qui disjoint des réalités inséparables réduisant ainsi les dimensions du réel et accordent peu de poids à l’expérience, aux interactions continues et récursives entre les différents acteurs et éléments de la performance.