Documents du type Editorial
Faire l'expérience de l’incomplétude des mots usuels qui sous-tendent l’intelligibilité de l’expérience pour explorer le champ des pensables.
Cet éditorial reprend le texte de la préface de l’ouvrage ‘Guider la raison qui nous guide : agir et penser en complexité’ récemment publié et présenté sur le site du Réseau Intelligence de la complexité. Les auteurs avaient demandé à Edgar MORIN l’autorisation d’ouvrir l’ouvrage par le texte de la dernière partie de son exposé à l’Académie des Sciences Morales et Politique le 21 mai 1979, publié peu après par la Revue des Travaux de l’Académie SMP sous le titre Pour une raison ouverte. Quarante ans après, n’est-il pas toujours aussi bienvenu ?
"De l'intelligence, encore de l'intelligence, toujours de l'intelligence... une intelligence... qui permet à l'intelligence de réfléchir et agir sur elle-même..." Peut-être se souvient-on de cette invitation que nous rappelait Edgar Morin, en achevant le Tome 2 de "La Méthode ". "Ce n'est pas en dehors de la praxis que se constituera un nouveau savoir, mais dans une méta - praxis qui sera encore une praxis", nous rappelait-il déjà en concluant le Tome 1. Ce n'est pas en séparant le faire et le savoir, Pragmatiké et Epistémè, que nous pourrons nous reconstruire sans cesse cette intelligence de la complexité qui est projet de compréhension, volonté "d'élucidation des enjeux" et "éthique de l'intelligibilité’’.
C’est en retrouvant ce texte du Colonel de Sapeurs pompiers Michel Marlot lors d’un échange sur les effets pervers de la vogue de ‘la résolution des problèmes complexe par l’application de la systémique’ que nous sommes tentés de rappeler ce texte d’un praticien qui avait d’expérience retrouvé en 2015 le diagnostic que Paul Valéry formulait dés 1944 :
« Il est arrivé que nos moyens d’investigation et d’action (ceux du ’problem solving’) laissent loin derrière eux nos moyens de représentation et de compréhension (ceux du ‘problem designing and solving’ : ‘Dans quel contexte, quel projets en gardant conscience auto critique.
Le réseau en auto-éco-réorganisation permanente sous le label « Welcome Complexity », initiative chaleureusement encouragée par les membres du Conseil du Réseau Intelligence de la Complexité, associe « des citoyens praticiens-réflexifs engagés ». Ils tissent une trame multi-dimensionnelle dont les fils entrecroisés caractérisent les enjeux du faire et du vivre ensemble : écologie, éducation, économie, psychologie, socio-anthropologie, cognition, aussi bien que grands projets complexes, ingénierie organisationnelle, intelligence et gouvernance des systèmes d’action collectives santé éducation, sports, activités culturelles, accompagnement, etc.
Le développement actuel de nos sociétés traversées par des situations d'une extrême complexité et l'évolution même du processus général de production des connaissances qui de plus en plus réunit des savoirs jusqu'ici jugés totalement hétérogènes l'un à l'autre, nécessitent de travailler à de nouvelles intelligibilités pour comprendre/agir ce monde. L’interdépendance des enjeux implique des solutions systémiques correspondantes, c’est à dire qui ne résolvent aucun problème pris isolément, mais les abordent dans le contexte des autres problèmes qui leurs sont associés. Sommes-nous préparés à faire ces liens, à prendre en compte les interrelations de nos principaux problèmes sociétaux ?
« … Nous sommes dans l'itinérance. Nous ne sommes pas en marche sur un chemin balisé, nous ne sommes plus téléguidés par la loi du progrès, nous n'avons ni messie ni salut, nous cheminons dans nuit et brouillard. Ce n'est pas l'errance au hasard, encore qu'il y ait hasard et errance ; nous pouvons avoir aussi des idées-phares, des valeurs élues, une stratégie qui s'enrichit en se modifiant. Ce n'est pas seulement la marche à l'abattoir. Nous sommes poussés par nos aspirations, nous pouvons disposer de volonté et dé courage. L'itinérance se nourrit d'espérance. Mais c'est une espérance privée de récompense finale ; elle navigue dans l'océan de la désespérance. L'itinérance est vouée à l'ici-bas, c'est-à-dire au destin terrestre. Mais elle porte en même temps une recherche des au-delàs. Ce ne sont pas des « au-delà » hors du monde, ce sont les « au-delà » du Hic et nunc ; les « au-delà »[...]
"Qu’est-ce qu’un système ? Et d’abord qu’est ce qu’il n’est pas ? Il ne s’agit pas d’un ensemble" P A Weiss, 1971. Le mot ‘systémique’ n’est-il pas devenu un mot fourre-tout dans lequel chacun met de ce qu’il veut, compromettant ainsi une communication réflexive.
Ce qui est généré, génère à son tour ce qui le génère (Edgar Morin)
Ce qui est généré, (depuis 1998 puis régénéré en 2003), le Site du Réseau MCX-APC, en 2011, génère à son tour, chemin faisant, ce qui le génère,le Site du Réseau Intelligence de la Complexité-MCX-APC.
Le texte de cet éditorial diffusé sur le Site du Réseau courant février pour présenter l'annonce de la Rencontre du 22 mars2011, est publié dans le numéro 55 de l'Interlettre Chemin faisant qui parait début mai : Ce numéro portera ainsi deux éditoriaux :celui de février mars (SUR L'EXERCICE DE LA PENSEE COMPLEXE) et celui d'avril mai, CE QUI EST GENERE, GENERE A SON TOUR CE QUI LE GENERE ».
en bonne intelligence de « l'élucidation collective des enjeux »
LE MEME DEFI : PENSER ET AGIR A LA FOIS ()
COMMENT EST-CE POSSIBLE ? () - Par exemple : Comment cette firme emblématique a-t-elle pu commettre autant d'erreurs fatales?
NDLR :
L'audience que connaît aujourd'hui, grâce à une journaliste et non hélas à l'initiative des institutions les plus éminentes de la recherche scientifique publique, pourtant si manifestement concernée, l'ouvrage (et le film) 'Le monde selon Monsanto , de la dioxine aux OGM ,une multinationale qui vous veut du bien' nous invite collectivement à réfléchir à la question angoissante de son Préfacier, Nicolas Hulot :
'Comment est ce possible ? 'Après Tchernobyl ou Bhopal, peut-on encore, au nom des progrès de la science, commettre encore autant d'erreurs fatales pour l'humanité tentant de se civiliser sur sa petite planète ? Question qui nous incite à lire ou à relire une proposition d'Edgar Morin achevant le Tome 6 de La Méthode,'Ethique' (quatrième partie : 'L'Ethique de la communauté' prolongeant ici 'Terre Patrie' sous le titre intermédiaire :
'Le problème d'une démocratie cognitive[...]
NDLR : Les occasions de bénéficier des leçons de l'expérience d'un entraineur de sportifs de haut niveau s'interrogeant sur l'imprévisibilité de la performance ne sont pas encore fréquentes. Surtout lorsque ces leçons valent pour bien d'autres champs d'expérience de l'action humaine entendue dans sa complexité. Un colloque organisé à l'INSEP fin 2007 nous a permis ce bénéfice par l'exposé de Claude Fauquet, exposé qu'introduit notre ami Ph Fleurance. Cette Rencontre nous invite si pragmatiquement à poursuivre intelligemment l'exploration de la complexité. Nous les remercions d'avoir accepté de la mettre sous la forme d'un bref éditorial, chemin faisant. (JL LM)
L’actualité
des débats sur la réforme de l’Université,
en particulier en France ces derniers mois, nous a incité à
retrouver un texte rédigé par Edgar MORIN il y a dix
ans sous le titre : « De la Réforme
de l'Universite ». ne nous permet-il pas de lever
enfin ‘la tête au dessus du guidon’ et de
nous libérer de cette sorte de prégnance
culturelle que suscitent aujourd’hui sur ces débats
les conjonctions des rancoeurs corporatistes et des confrontations
idéologiques. Ce texte fut présenté
initialement lors d’un Congrès international tenu à
Locarno, Suisse, 30 avril - 2 mai 1997, sur le thème
« Quelle Université pour demain ? » ,
organisé par le CIRET, qui publia ces travaux dans son
bulletin
N° 11 Juin 1997. Nous remercions chaleureusement
Edgar Morin et le Directeur du CIRET,
B Nicolescu, de nous autoriser à reprendre ici ce texte écrit
en 1997 ‘pour demain’ et donc pour aujourd’hui,
20[...]
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?l'image que la nature nous offre de la métamorphose de la chrysalide' () - Edito 29
TRAVAILLER à BIEN PENSER, UNE ETHIQUE de la COMPREHENSION
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situations complexes
L'éditorial du Réseau Intelligence de la Complexité (fin septembre 2003)
ne sont-ils pas dans le même bateau ?
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