Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis

Au fil d’une vingtaine d’entretiens ‘se déroulant sur un temps assez long’, Edgar Morin va évoquer les traces réfléchissantes que laissent événements et réflexions dès qu’on s’attache à les contextualiser. Le titre « Histoires(s) de vie » nous introduit à l’ambiguïté délibérée de l’ouvrage que l’on peut lire entre les ‘Histoires de Ma vie’ (personnelle) et ‘Histoires de La Vie’.

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis

Ce livre est le produit d’une Conférence (organisée en avril 2017 par l’Université d’Innsbruck, Autriche) consacrée principalement à l’œuvre épistémologique d’Ernst von GLASERSFELD (1917-2010), chercheur d’origine autrichienne qui a passé la deuxième partie de sa vie aux USA pendant laquelle il a développé, enseigné et  publié ses contributions de praticien-réfléchissant  à l’Epistémologie Constructiviste  dans la lignée ouverte par J. Piaget (de ‘La construction du réel chez l’enfant’, 1937, à ‘Logique et connaissance scientifique’, 1967).

La présentation de ce livre par sa couverture prend ici la forme inhabituelle d’un photo montage, ceci pour en faciliter l’accès aux lecteurs qui ne liraient pas aisément des textes pour moitié rédigé en allemand, l’autre moitié ayant été redirigée en anglais. Le titre traduit en anglais rappelé par la Préface étant « Radical Constructivism : Past Present and Futur, Ernst von Glasersfeld ». Ce qui nous a incité à relier ce livre avec un ouvrage partiellement collectif établi par E v G. en 2007, ‘Key Works in radical Constructivism’.

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis

L’ouvrage prend la forme d’un dialogue. C’est à la lecture des pages du Sage Edgar Morin que l’on est ici tenté de prêter plus volontiers attention. Je me propose de souligner quelques-uns des-arguments que je tiens pour particulièrement importantes aujourd’hui alors qu’elles sont méconnues par la plupart des systèmes et programmes d’enseignement et encore peu familières dans la culture de la plupart des enseignants.

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis

Ce livre paru en janvier 2020 avait été rédigé deux ans avant la parution de ‘l’Aventure de la Méthode’ (ce quasi 'Tome 7' de La Méthode, paru en Mai 2015). Il faut plutôt féliciter l’équipe de rédaction de la performance : Elle parvient à présenter de façon à la fois sobre et aisée bon nombre des Arguments forts du déploiement polyphonique de « Une Pensée ». Titre maladroit sans doute mais l’introduction veut aussitôt rassurer : Il s’agira d’Une Pensée Hors Norme. Procédé médiatique d’esquive qui pourtant laissera perplexe sauf si le lecteur a déjà abordé La Pensée d’Edgar Morin - ou mieux, La Méthode de Pensée - par un des premiers ouvrages l’abordant explicitement, Le Paradigme Perdu : la Nature Humaine -1973-. Et au cœur de ce Manifeste, le chapitre que je tiens pour pivot épistémologique qu’Edgar Morin intitulera L’Hypercomplexité.

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis, DOLLE Jean-Paul

Par quelle alchimie la culture française a-t-elle associée à l'image contemporaine des deux mots conjoints, entrepreneur et entreprise celle des mots patron, capitaliste, calculateur, voire exploiteurs, image aussi de celle de l'aventurier hardi et risque-tout résolu ? ... L'entreprise (sic) d'H. Vérin, tour à tour historienne, philosophe et sociologue s'avère ici particulièrement bienvenue pour les praticiens autant que pour les théoriciens de ces organisations sociales de production et d'échange que sont nos modernes entreprises nationalisées ou non !...

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
En épistémologue et en historien, Philippe Boudon nous invite à une riche exploration de cette longue aventure des rapports de la géométrie et de l’humaine connaissance que symbolise l’œuvre majeure de Spinoza Ethica More Geometrico Demonstrata, « Éthique démontrée suivant l'ordre des géomètres » qui fascine désormais toutes les sciences en quête de respectabilité : se reconnaitre et se vouloir ‘more geometrico’, n’est-ce pas une garantie de légitimité éthique ?
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis

Dès les premières pages, la méditation du ‘Témoin Edgar Morin’ sur l’inséparabilité du devoir de fraternité et du devoir d’humanité au cœur de l’aspiration au ‘Vivre Ensemble’ sur notre Planète est prégnante...

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis

NDLR avril 2019. Nous reproduisons ici la version en langue française de la Préface à l’édition en langue arabe rédigée par l’auteur de l’ouvrage à la demande de la traductrice et de l’éditeur. Ce qui permettra aux lecteurs peu familiers encore de la langue et de l’écriture arabe de situer quelque faces du contexte.

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
Initiative fort bienvenue que celle proposée par l’historien Pascal ORY, animateur en particulier du Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés contemporaines, nous invitant à être attentif à l’aventure de l’œuvre à la fois scientifique et culturelle d’Edgar Morin se formant et s’affirmant, de 1951 (première édition de ‘L’homme et la mort’) à 1972 (‘L’Unité de l’Homme’ et ‘Le Paradigme perdu’ qui annoncent la ‘soudure épistémologique’ que va se déployer dans l’étonnante ‘Aventure de La Méthode’’ de 1975 à 1995). Cette première aventure, celle par laquelle se manifestera en 20 ans ‘L’Unité d’un homme’, ‘scientifique aux mains calleuse’, va rendre possible son redéploiement s’ordonnant de 1995 à 2015 au fil de l’écriture des sept Tomes de ‘La Méthode’. Tenu symboliquement pour un ‘Paradigme perdu’ il y a 50 ans, le paradigme de référence de la culture des sociétés réapparait, régénéré en ressoudant enfin ‘Les Deux Cultures’, celle de la science et celle des humanités...
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
« 1998 : La Stratégie Chemin Faisant » - « 2018 : Stratégie Organisationnelle par le Dialogue » …Comment ne pas relier ces deux ouvrages collectifs qui s’affichent sous le même emblème, celui de La Stratégie Organisationnelle associant des contributions dont bon nombre sont rédigées par les mêmes auteurs dont les coordinatrices principales, Marie José AVENIER pour le premier(1998), Nathalie FABBE COSTE pour le second, 2018) ? L’autres lien de ces deux ouvrages est celui de leurs ’terreaux nutritifs. Ils ont germés au fil de travaux des ateliers et des rencontres du Programme Modélisation de la CompleXité associant des praticiens réfléchissants riches d’expériences organisationnelles très diverses, et des enseignants chercheurs attentifs à l’irréductibilité des sciences de l’homme et de la société à des lots de ‘parcelles cartésiennes’ disciplinées défendant leur indépendance ; « Relier, Toujours Relier »
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
Sans mémoire, la vie n'aurait aucun sens. C'est ce que veut montrer ce livre en interrogeant tour à tour l'intelligibilité de l'univers, la plasticité du cerveau, la géométrie des formes et la singularité du vivant. En corollaire, la mémoire évolutive sous-jacente à la naissance de la pensée symbolique, les arts de la mémoire, la littérature proustienne, les souvenances divines, et enfin la mémoire augmentée et ses conséquences sur notre appréhension du monde. Cette nouvelle donne constitue le point d'achoppement des interrogations portées par les auteurs dans un esprit transdisciplinaire
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
En légitimant le subreptice passage de Economie à Œconomie, P Calame va ‘repenser en profondeur sa nature’, et par là remettre implicitement en question le paradigme épistémologique sur lequel la ’science économique s'appuyait depuis deux siècles. Pour cela il va proposer de tenir l’Oeconomie pour ‘la branche de la gouvernance qui s’applique aux domaines particuliers de la production, de la circulation et de la consommation de biens et de services’… Tout ce qui a trait aux comportements réels des acteurs, à la combinaison des facteurs de production, à la manière dont se confrontent l'offre et la demande de biens, de services et d'argent, aux effets des règles publiques sur les comportements, aux motivations multiples des choix, aux effets de domination de certains acteurs sur d'autres fait partie des connaissances nécessaires à l'œconomie, mais au même titre que la chimie des matériaux, l'hydraulique, ou l'informatique. Ce sont des connaissances dont on a besoin pour bien « diriger l'action à de certaines fins », mais qui ne comportent pas en elles-mêmes leur propre finalité.
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
Il nous a paru légitime d’insérer dans la bibliothèque du Réseau Intelligence de la Complexité la traduction de l’ouvrage d’un professeur de l’université de Göttingen J Beckmann, paru en allemand en 1806 ouvrage traduit de façon satisfaisante en 2017 sous le titre (‘Projet de Technologie générale’ …. Il fallait assurer la légitimité de la généralisation sous la seule bannière du concept de ‘Technologie Générale’ de tant de techniques spécifiques d’arts, d’écrits, et de métiers formés de main d’homme au fil de l’aventure de l’humanité depuis des millénaires. Ce fut, en reconnaissant dans cette diversité toujours évoluante une caractéristique commune, celle du PROJET de trans-formation :« Transformer une carrière et une forêt en équilibres magnifiques » ; Ainsi parlait sans doute Eupalinos. … Toute Action (ou Fonction) n’est-elle pas identifiable par un ou plusieurs verbes (et substantif verbal), formés aux fils des usages dans des contextes différents ? C’est par la liste de ces Verbes actifs qu’identifient depuis quelques millénaires artisans et artistes que J Beckmann 2 va pouvoir présenter le Paradigme de la Technologie Générale .
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
Evénement non pas tant peut-être par son contenu qui se révèle sous des formes allusives, bribes de mémoires qui font enfin voir à tous les lecteurs et auditeurs de E Morin ce que l’on n’avait pas ou peu vu ; mais plutôt sous la forme d’une sorte de projecteur qui s’allume soudain, suscitant une sorte d’ouverture … à la pensée chercheuse. C’est la démarche, cette forme d’attention questionante par laquelle, dans l’action devenant réflexive, se forment les ressentis, images qui, s’enchevêtrent dans les multiples traces dites de ‘réalité familière se tissant d'imaginaires de nos rêves éveillés, fantasmes, imaginations, rêveries, souhaits, nos romans, nos films, nos séries télévisées.
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
Peu après avoir publié ‘Entreprise, entrepreneur, histoire d’une idée‘ (La première édition parait en 1982, régulièrement ré édité depuis), Hélène Vérin présentait au colloque ‘Sciences de l’intelligence, sciences de l’artificiel, avec H Simon ’(PUL, 1984/1986) une contribution qu’elle intitulait ‘Art des systèmes, et évaluation d’un modèle en 1785’ (p 170-198) : Les débats que l’on rencontrait alors chez les ingénieurs militaires en particulier donnaient lieu à des échanges avec l’académie des sciences, échanges qui en appelaient déjà à la reconnaissances du caractère scientifique des processus de construction de modèles. Les sciences d’ingénierie, sciences de conception plutôt que sciences d’analyse, se formaient déjà dans les cultures organisationnelles où les multiples problèmes de coordination de multiples métiers (aujourd’hui on dira plutôt ‘sous traitants’) incitaient déjà à les ‘penser autrement’, par fonctions et processus plutôt que par structures et par organes séparés. Cette attention permanente d’une philosophe devenue historienne à la complexité des activités collectives de production de tous type, sans séparer les composantes sociologiques de celle des ’savoirs des métiers’ d’alors (on ne disait pas encore ‘les techniques’), ni de celle des gestionnaires et comptables, ni de celles des responsables territoriaux, ni de celles des juristes, ni de …
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
C’est le titre Éduquer à l’incertitude plus que le sous titre Élèves, enseignants : comment sortir du piège du dogmatisme qui m’a incité à ouvrir ce nouveau livre de Daniel FAVRE. Titre qui appelle certes une certaine pédagogie de l’ambigüité, celle que G Bachelard suggérait aux scientifiques en 1934 et qui vaut pour les enseignants comme pour quiconque fait profession d’éducateur, à commencer par les parents d’élèves : Que peut-être l’éducation à l’incertitude dés lors que l’on perçoit bien des ambiguïtés attachées au concept d’éducation et a fortiori au concept d’incertitude ?
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis

« … A ce monde cartésien abstrait, sec, menacé par ce qu’il appellera plus tard, dans sa Science nouvelle (1744), la « barbarie de la réflexion », Vico oppose le monde humain réel, dans sa richesse et sa complexité, celui qui est créé, « inventé » par les hommes eux mêmes, création et invention qui mettent en œuvre la totalité de leurs facultés, en particulier leur ingenium qui n’est pas un simple instrument de déduction, mais une puissance inépuisable d’innovation. … ». Puis-je introduire cette Note de Lecture de la « Lecture de la Science Nouvelle de Giambattista VICO » par cette interpellation que nous proposait Alain PONS dans la Note qu’il avait rédigé en 2005 afin d’accompagner la publication sur le site du Réseau Intelligence de la Complexité MCX-APC de sa traduction publiée initialement en 1980. Ce lien symbolique aidera peut-être le visiteur contemporain à prêter attention à ce nouvel ouvrage d’A Pons, nous invitant à la lecture de la grande œuvre de GB Vico au titre insolite « Principes d’une Science nouvelle relative à la nature commune des nations ».

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis

Quand un philosophe allemand né en 1900, grand lecteur de ‘la Grande Logique’ de Hegel, émigre aux Etats Unis en 1940 et se trouve vite mêlé aux multiples débats qui accompagnèrent la formation du Paradigme de la première Cybernétique, entre 1943 et 1959, on peut présumer qu’il allait s’interroger sur les questions métaphysiques soulevée par ces ‘machines’ alors insolites. …. Ce fut en effet ce qui arriva : On ne devrait pas être surpris en observant que G. Gűnther publia dés 1953 un article intitulé Can Mechanical Brains Have Consciousness ?qui prépara le terrain de « La conscience des machines, une métaphysique de la cybernétique » qui, publié en 1957 en allemand, fut traduit en français en 2008.

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
« ….L’argument pivot est de privilégier la compréhension d’un phénomène par l’identification des fonctions qu’assure ou que devrait assurer tout l’organisme plus que par la description analytique de tel organe qui aurait le monopole exclusif de l’exercice de telle fonction quelque soit le contexte. Puis de parier que bien des fonctions peuvent être assurées en contournant par d’autres détours que par l’activité de ce seul organe. C’est cette fascinante plasticité du cerveau, inextricable réseau de neurones dans son tissus de cellules gliales qui rend intelligible l’exercice de processus qui assurent les fonctions de l’esprit et de l’affect sans s’interdire aucun itinéraire possible. La complexité n’est-elle pas en attente de bricolage et de bricoleurs ? …. »
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
N’est-elle pas fascinante cette légende, à la fois familière et mystérieuse, qui narre la formation sans cesse recommencée de l’entrelacs du froid Réel physique tenus pour contraignant et de la chaleureuse Vie capable de rêves et de compassion ? Légende symbolique que nous invite à relire André de Peretti en ’apprivoisant - à la manière du Renard, rusé conseiller du Petit Prince – ces mots qui buissonnent dans les plates-bandes vers lesquelles les mots quels qu’ils soient nous attirent pour nous jouer des tours. Pour découvrir ou mieux redécouvrir sous d’autres éclairages cette légende - ou peut-être cette fable - du féerique réalisme,- puis je suggérer au lecteur pensif…
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
Pensée globale, Pensée complexe. : Pour la raison ouverte « Nous devons abandonner une rationalité fermée, incapable de saisir ce qui échappe à la logique classique, incapable de comprendre ce qui l'excède, pour nous vouer à une rationalité ouverte connaissant ses limites et consciente de l’irrationalisable. Nous devons sans cesse lutter pour ne pas croire aux illusions qui vont prendre la solidité d'une croyance mythologique. Nous sommes dans ce monde global confrontés aux difficultés de la pensée globale, qui sont les mêmes que les difficultés de la pensée complexe.
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
Un exploit proprement éditorial, celui de la réalisation d’un ouvrage en deux tomes et trois volumes, 1750 pages agencées en 56 chapitres et au moins autant d’auteurs, le tout fort correctement présenté et illustré, dans une typographie sobre mais suffisamment aérée. Un ouvrage qui se veut aussi pluridisciplinaire que possible (mais l’est-on jamais assez ?) et qui se voudrait interdisciplinaire en privilégiant dés son sous titre la conjonction ‘des épistémologies et des pratiques’ (au pluriel) sans pour autant hélas considérer explicitement l’épistémologie de l’interdisciplinarité alors que l’argument premier du titre, MODÉLISER, le suggère dés l’abord.
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis, DURAND Jacques

« Prospective et Analyse de Systèmes » rédigé par Yves BAREL († 1990) fut certainement le premier ouvrage solidement documenté pour l’époque, (1971) introduisant dans les cultures scientifiques françaises l’analyse de systèmes qui devint vite l’analyse systémique puis la modélisation systémique. Il nous apparait opportun d’attirer 40 ans après sa parution, l’attention sur ce texte d’Yves BAREL désormais d’un accès aisé sur la Toile Internet. N’est-ce pas aussi dans ce terreau que nos connaissances d’aujourd’hui sont enracinées ? Il apparaitra paradoxal aujourd’hui de constater que de tels textes sont encore d’une remarquable pertinence. L’auteur de « Le Paradoxe et Le Système » (1979, 1989) nous invitait déjà à être attentifs aux vertus d’un tel paradoxe dés lors que l’on s’attache à le réfléchir. Outre une brève fiche de lecture rédigée par JL Le Moigne publiée en 1973, nous empruntons à l’avant propos de l’ouvrage rédigée en 1971 par l’éditeur, Jacques Durand, le texte de cette Note de lecture

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
C’est d’abord par son titre insolite que cet ouvrage collectif retient l’attention : Denis MARTOUZET, animateur de l’équipe Ingénierie du Projet d’Aménagement - Paysage et Environnement (Université de Tours ) a associé quelques chercheurs autour d’une question apparemment naïve : « La société urbaine ne peut faire l’économie de quelques questions simples à formuler. Aimez-vous la ville ? Pourquoi ? Un peu, passionnément, pas du tout ? » Et bien sûr, en guise de réponses, les chercheurs vont trouver nombre de nouvelle questions, dés que les points de vue se déplacent, du géographe au cinéaste .... : « L’universalité des affects – positifs, négatifs, toujours changeants – envers l’urbain ... suggèrent autant d’autres questions. On entre dans l’ambiance de la ville par ses différentes dimensions : urbanisme et participation, idéologies, temporalités, patrimoines, marketing urbain, cinéma et représentations mentales ou sociales, sciences morales et politiques, mais aussi le sensible et l’émotion ».
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
On avait souligné il y a quelques mois l’intérêt de ‘Le documentaire "Sacré croissance" de Marie-Monique Robin ’ (Journaliste d’investigation scrupuleuse et réalisatrice expérimentée) que venait de diffuser une chaîne de télévision (diffusion complétée par l’édition du DVD correspondant). L’auteure a très judicieusement « transformé l’essai » en complétant ce documentaire vidéo (fait pour l’essentiel d’entretiens très divers) par un livre documentant abondement et scrupuleusement ces entretiens et récits, chacun étant sympathiquement mis en contexte (ce sont souvent des récits d’aventures, microcosmiques à l’échelle de la Planète et des grandes institutions politiques et financières) ; récits quasi méconnus de la plupart des médias, se déroulant parfois depuis près d’un siècle (la durée de la progressive réaction des sociétés humaines à la proclamation de la ‘nécessaire réduction des humains à l’Homo Economicus’).