Sociologue du temps présent et penseur fraternel, Edgar Morin est un braconnier du savoir pour qui la philosophie doit être un antidote aux œillères de l’esprit. Du phénomène yéyé à l’impératif écologique, il a offert des repères à nos temps déboussolés, sans peur de la « complexité » et des contradictions de la condition humaine, forgeant une éthique de l’incertitude et plaidant pour une symbiose des civilisations. A l’aube de son centième anniversaire, Le Monde se penche sur l’œuvre et la vie de ce fils du siècle.
Il aura fallu 75 ans pour que ce livre qui fera date dans l’histoire de la science soit traduit en français alors qu’il fut initialement publie (en anglais) chez un éditeur français en 1948.
(traduction par Ronan Le Roux, Robert Vallée et Nicole Vallée-Lévi), de "Cybernetics or control and communication in the animal and the machine" (première édition, Hermann, Paris et The MIT Press, Cambridge (Massachusetts) 1948, seconde édition (augmentée), The MIT Press, 1961. Editions du Seuil, 2014, 376 pages
Depuis Condorcet, le progrès était conçu comme une loi automatique de l'histoire. Cette conception est morte. On ne peut pas non plus considérer le progrès comme le wagon tiré par la locomotive techno-économique. Il s'agit de croire au progrès d'une façon nouvelle, non comme une mécanique inévitable, mais comme un effort de la volonté et de la conscience. ...