Sociologue du temps présent et penseur fraternel, Edgar Morin est un braconnier du savoir pour qui la philosophie doit être un antidote aux œillères de l’esprit. Du phénomène yéyé à l’impératif écologique, il a offert des repères à nos temps déboussolés, sans peur de la « complexité » et des contradictions de la condition humaine, forgeant une éthique de l’incertitude et plaidant pour une symbiose des civilisations. A l’aube de son centième anniversaire, Le Monde se penche sur l’œuvre et la vie de ce fils du siècle.
Ce numéro de la Revue COMPLESSITA (qui entre dans sa douzième année), Revue du Centre d’étude de la philosophie de la Complexité « Edgar Morin » de l’Université de Messine, est particulièrement intéressant et original : Une large part du Numéro est consacré à la publication de quatre chapitres inédits d’Edgar MORIN récupérés dans des paquets de manuscrits retrouvés, certains chapitres étant suffisamment reconstituables dans leur écriture initiale : Premières ébauches de « La Méthode » rédigées dans les années 73-75 (sous le titre ’La Méthode de la Méthode’.) L’équipe de la Revue COMPLESSITA, apprenant leurs existence, a pu mettre sous format éditable sous ce titre quatre chapitres publiés dans ce Numéro 1-2016 (p 8 à 160) : La science de la science (III), La théorie de la théorie (IV), De paradigme à paradigmes (V) et Scienza Nuova (VI).
Edition SICANIA by GEM s.r.l, 98124 Messina, 2016, 235 pages
Universisità degli Studi di MESSINA
Depuis Condorcet, le progrès était conçu comme une loi automatique de l'histoire. Cette conception est morte. On ne peut pas non plus considérer le progrès comme le wagon tiré par la locomotive techno-économique. Il s'agit de croire au progrès d'une façon nouvelle, non comme une mécanique inévitable, mais comme un effort de la volonté et de la conscience. ...