Sociologue du temps présent et penseur fraternel, Edgar Morin est un braconnier du savoir pour qui la philosophie doit être un antidote aux œillères de l’esprit. Du phénomène yéyé à l’impératif écologique, il a offert des repères à nos temps déboussolés, sans peur de la « complexité » et des contradictions de la condition humaine, forgeant une éthique de l’incertitude et plaidant pour une symbiose des civilisations. A l’aube de son centième anniversaire, Le Monde se penche sur l’œuvre et la vie de ce fils du siècle.
Depuis Condorcet, le progrès était conçu comme une loi automatique de l'histoire. Cette conception est morte. On ne peut pas non plus considérer le progrès comme le wagon tiré par la locomotive techno-économique. Il s'agit de croire au progrès d'une façon nouvelle, non comme une mécanique inévitable, mais comme un effort de la volonté et de la conscience. ...
Editions Charles Léopold Mayer, 2010, ISBN 978 2 843 77 156 9, 328 pages
Au terme de quatre siècles de révolution scientifique, toute remise en cause de ses méthodes, de ses exigences et de son ascendant sur l'homme semble désormais impossible. C'est pourtant ce défi que relève Nissim Amzallag. Plutôt que d'évoquer les dangers imminents pesant sur un monde objectivé autant que dévitalisé, son ouvrage explore les fondements sur lesquels s'est appuyée la révolution scientifique et les métamorphoses qu'elle a induites dans la société. Il apparaît alors que les innovations les plus importantes, conceptuelles comme pratiques, dérivent de partis pris étrangers à toute exigence de fidélité au réel. La conscience de cette réforme du vrai (autant que de ses origines peu glorieuses) ouvre un nouvel horizon de responsabilité en émancipant l'homme de l'autorité d'une idéologie maquillée en savoir. (Présentation de l'éditeur).