"L'homme, qu’il le veuille ou non, doit se faire lui-même, s’auto-fabriquer. Cette dernière expression n’est pas tout à fait inopportune. Elle met en exergue que l’homme, à la racine même de son essence, joue avant tout le rôle de technicien. Pour lui, vivre revient d’abord à s’efforcer à rendre présent ce qui ne l’est pas encore ; à savoir, lui, lui-même, profitant pour cela de ce qu’il y a ; en somme, il est production."
Ce Manifeste ne s'intitule pas « pour une éducation au développement durable » ou « réponse éducative au changement climatique » mais « pour une éducation à la citoyenneté planétaire ». Une réforme de cette ampleur, en effet ne se découpe pas en rondelles, ne peut se limiter à ajouter un module, aussi intelligent soit-il, à des programmes scolaires déjà surchargés.
Education à la citoyenneté planétaire car l'apprentissage de nos interdépendances multiples et enchevêtrées, du local au mondial, n'a pas pour seul propos de former à la compréhension abstraite de ces interdépendances mais aussi d'initier à l'engagement coopératif, depuis les jardins potagers des écoles maternelles jusqu'à la capacité de chacun d'entre nous à assumer ses responsabilités présentes et futures dans ce monde interdépendant.