En 1755, l’Encyclopédie jette un « o » à la poubelle : ce qui s’appelait jusque-là « œconomie » devient « économie ». En perdant son « o », l’économie perd aussi progressivement la mémoire de son sens premier (oïkos, maison, nomos, loi), et s’autonomise de la gestion du reste de la société jusqu’à présenter les lois qu’elle énonce comme des lois naturelles auxquelles on ne peut que souscrire. Mais aujourd’hui, l’humanité est confrontée à une exigence pressante : assurer le bien-être de tous dans le respect des limites de la planète. Un retour à l’œconomie peut permettre de concilier les nécessités économiques avec le fait incontournable que les ressources naturelles sont limitées, et c’est l’objet de ce petit traité.
Ce numéro de la Revue COMPLESSITA (qui entre dans sa douzième année), Revue du Centre d’étude de la philosophie de la Complexité « Edgar Morin » de l’Université de Messine, est particulièrement intéressant et original : Une large part du Numéro est consacré à la publication de quatre chapitres inédits d’Edgar MORIN récupérés dans des paquets de manuscrits retrouvés, certains chapitres étant suffisamment reconstituables dans leur écriture initiale : Premières ébauches de « La Méthode » rédigées dans les années 73-75 (sous le titre ’La Méthode de la Méthode’.) L’équipe de la Revue COMPLESSITA, apprenant leurs existence, a pu mettre sous format éditable sous ce titre quatre chapitres publiés dans ce Numéro 1-2016 (p 8 à 160) : La science de la science (III), La théorie de la théorie (IV), De paradigme à paradigmes (V) et Scienza Nuova (VI).
Edition SICANIA by GEM s.r.l, 98124 Messina, 2016, 235 pages
Universisità degli Studi di MESSINA
Jamais la démocratie n’a été aussi ardemment désirée par ceux qui en sont privés. Rarement elle a autant déçu ceux qui en jouissent. Comment lui redonner vigueur dans un mode interdépendant, mis au défi de conduire une vaste mutation qui concerne l’institution des communautés humaines, l’adoption d’une éthique commune de la responsabilité, l’invention de nouvelles formes de gestion de la société, la transition de notre modèle actuel de production et de consommation vers des sociétés durables ? Mutation à long terme, allant du territoire à la planète, qui suppose de nouvelles élites, une nouvelle échelle de temps et d’espace, une aptitude nouvelle à traiter ensemble de questions complexes.
Nous avons besoin pour cela d’une démocratie substantielle, faisant le pari de l’intelligence des citoyens et leur donnant les moyens d’inventer ensemble leur avenir. C’est à sa conception que se consacre Pierre CALAME dans cet ouvrage.
Éditions Charles Léopold Mayer 2012 ISBN 978-2-84377-169-9,127 p.