En 1755, l’Encyclopédie jette un « o » à la poubelle : ce qui s’appelait jusque-là « œconomie » devient « économie ». En perdant son « o », l’économie perd aussi progressivement la mémoire de son sens premier (oïkos, maison, nomos, loi), et s’autonomise de la gestion du reste de la société jusqu’à présenter les lois qu’elle énonce comme des lois naturelles auxquelles on ne peut que souscrire. Mais aujourd’hui, l’humanité est confrontée à une exigence pressante : assurer le bien-être de tous dans le respect des limites de la planète. Un retour à l’œconomie peut permettre de concilier les nécessités économiques avec le fait incontournable que les ressources naturelles sont limitées, et c’est l’objet de ce petit traité.
Jamais la démocratie n’a été aussi ardemment désirée par ceux qui en sont privés. Rarement elle a autant déçu ceux qui en jouissent. Comment lui redonner vigueur dans un mode interdépendant, mis au défi de conduire une vaste mutation qui concerne l’institution des communautés humaines, l’adoption d’une éthique commune de la responsabilité, l’invention de nouvelles formes de gestion de la société, la transition de notre modèle actuel de production et de consommation vers des sociétés durables ? Mutation à long terme, allant du territoire à la planète, qui suppose de nouvelles élites, une nouvelle échelle de temps et d’espace, une aptitude nouvelle à traiter ensemble de questions complexes.
Nous avons besoin pour cela d’une démocratie substantielle, faisant le pari de l’intelligence des citoyens et leur donnant les moyens d’inventer ensemble leur avenir. C’est à sa conception que se consacre Pierre CALAME dans cet ouvrage.
Éditions Charles Léopold Mayer 2012 ISBN 978-2-84377-169-9,127 p.
Editions Charles Léopold Mayer, 2010, ISBN 978 2 843 77 156 9, 328 pages
Au terme de quatre siècles de révolution scientifique, toute remise en cause de ses méthodes, de ses exigences et de son ascendant sur l'homme semble désormais impossible. C'est pourtant ce défi que relève Nissim Amzallag. Plutôt que d'évoquer les dangers imminents pesant sur un monde objectivé autant que dévitalisé, son ouvrage explore les fondements sur lesquels s'est appuyée la révolution scientifique et les métamorphoses qu'elle a induites dans la société. Il apparaît alors que les innovations les plus importantes, conceptuelles comme pratiques, dérivent de partis pris étrangers à toute exigence de fidélité au réel. La conscience de cette réforme du vrai (autant que de ses origines peu glorieuses) ouvre un nouvel horizon de responsabilité en émancipant l'homme de l'autorité d'une idéologie maquillée en savoir. (Présentation de l'éditeur).