marées vertes
Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis
Le titre est provocant. Mais il ne me déplait pas Ici il s'agit d'action citoyenne, collective, et de l'éternelle tentation des combats binaires : Les veilleurs angoissés et les aveugles convaincus qu'hors du productivisme il n'est pas de salut.
On a tous en gros suivi le film depuis quelques années mais ici la photo de la plage du Cap Coz totalement verte m'impressionne très fortement ! Une plage si douce à vivre dans la lumière et la sérénité de la Baie de la Foret quand le soleil descend imperceptiblement.
Bien sûr le livre est écrit avec une rage de militants épuisés de s'acharner à convaincre, presqu'en vain par moment, mais il témoigne de l'intelligible complexité de ce dossier : Il faut vraiment être attentif à tout pour intervenir intelligemment : nitrates et eaux pollués, SH² et santé publique, économie agricole et gestion de coopératives, procédures administratives et jeu des tensions politiques locales et nationales, attention au jeu médiatique aussi : Ainsi l'effet d'un reportage diffusé par Thalassa.
Le sous titre du livre dit « un scandale sanitaire ». Je crois que c'est de bien autre chose qu'il s'agit, les dernier mots l'énoncent ainsi : « Entrer en cure de désintoxication, renoncer à la drogue du volume et de la souffrance qui l'accompagne »
Mais il faudrait transformer cet appel à une thérapie présumée curative ou défensive qui ne dit rien des lendemains. Ici on sent trop un combat David contre Goliath devant un pays qui regarde cela en spectateur sans se sentir concerné par les enjeux. Peut-on préférer un appel à l'action citoyenne se voulant responsable, informante intelligente, questionnante, délibérante et par la solidarisante ? « En cela consiste notre dignité »
Au fond de Fukushima aux algues vertes, le fil conducteur est le même : S'indigner pour vouloir être digne.
Le mot de la fin est merveilleux : Viatique pour 'la Terre-Patrie' :
« Etre breton, c'est avoir l'humanité comme maison et la Bretagne comme berceau »
JL²M, 11 06 11