Pour une crisologie

Les Edition de l’Herne ont la bonne idée de remettre sous le projecteur de l’actualité quelques textes brefs d’Edgar MORIN rédigés et publiés parfois il y a plus de trente ans, et par là oubliés ou méconnus des jeunes générations. . : Ne plus attendre la proclamation de la prochaines crise. : « Il est de plus en plus étrange que la crise, devenant une réalité de plus en plus intuitivement évidente, … demeure un mot aussi grossier et creux ; qu'au lieu d'éveiller, il contribue à endormir; ce terme diagnostic a perdu toute vertu explicative….. La crise du concept de crise est le début de la théorie de la crise »

Ed.  L'HERNE ; 2016, ISBN : 2851978217, 68 pages 

Présentation de l'ouvrage

Ndlr : les Edition de l’Herne ont la bonne idée de remettre sous le projecteur de l’actualité quelques textes brefs d’Edgar MORIN rédigés et publiés parfois il y a plus de trente ans, et par là oubliés ou méconnus des jeunes générations. 



C’est ainsi qu’elles nous proposent en 2016  de nous faire redécouvrir ou découvrir un des grands articles d’Edgar MORIN publié dans un numéro de la Revue Communications, N° 25, 1976. « La notion de crise », dont l’article de conclusion constituait à la fois la synthèse et l’appel à de plus ambitieuses réflexions : Ne plus attendre la proclamation de la prochaines crise. : « Il est de plus en plus étrange que la crise, devenant une réalité de plus en plus intuitivement évidente, … demeure un mot aussi grossier et creux ; qu'au lieu d'éveiller, il contribue à endormir; ce terme diagnostic a perdu toute vertu explicative…..  La crise du concept de crise est le début de la théorie de la crise »



L’examen du sommaire de ce Numéro de 1976, et a fortiori de son contenu (et donc du texte original de l’article d’E Morin (aujourd’hui disponible sur la Toile ) permet de prendre mieux conscience du caractére novateur de ce texte par sa  portée culturelle et politique considérable. La Revue Communication le rappelait en republiant  ce texte novateur en soulignant sa portée à la fois philosophique et politique, dans son numéro du cinquantenaire (2012-2 N° 91).

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PRESENTATION DE L’EDITEUR « Non point envisager la crise à partir d'une situation supposée normale, dont elle serait le dérèglement.  Ce à quoi se sont attachés, peu ou prou, la plupart des économistes et autres sociologues.
Mais, la penser dans une perspective anthropologique, à partir de l'homme lui-même, conçu comme « animal crisique »   c'est-à-dire, comme un tissu de contradictions qui est la source, à la fois, de ses échecs, de ses réussites, de ses inventions et aussi de sa névrose fondamentale (qui est une réponse à une angoisse, une menace, un conflit).
 La crise n'est pas une faille, elle n'est pas davantage un symptôme, elle est un accroissement du désordre et de l'incertitude,  qui peut se résoudre soit par le retour à une situation antérieure, soit ce qui est le plus courant,  par la recherche de situations nouvelles, qui peuvent être tantôt imaginaires ou mythologiques, tantôt pratiques et créatrices. Un texte novateur qui a une portée à la fois philosophique et politique