Atelier 20 - Complexité des Systèmes sanitaires et sociaux

Les systèmes sanitaires et sociaux se caractérisent par une complexité sui generis, un foisonnement de liens et de hiérarchies enchevêtrées où l'idéal humanitaire instituant le dispute au réel organisationnel institué.
De fait, la complexité des systèmes ainsi construits artificiellement au fil des époques et des civilisations est une manifestation du génie de l'homme. Si bien que le génie sanitaire, qui est génie social aussi - parce qu'on ne peut pas ne pas globaliser en la matière -, ne saurait se réduire à l'une où à l'autre de ces deux composantes. Comme le signifient les émergentes "sciences sanitaires et sociales", l'une est consubstantielle à l'autre. Au-delà des cloisonnements, différenciations et coordinations qui le déterminent structurellement, fonctionnellement et génétiquement, ce génie est pour quiconque veut comprendre la complexité dans les organisations médicales, médico-sociales et sociales, science et art à la fois de " relier une pensée qui relie " (E. Morin) au sens de la métis des Grecs qui, par les ruses de leur intelligence, de leur raisonnement intentionnel, étaient habiles à transformer leur expérience en savoir et leur savoir en expériences réfléchies.
Aussi apparaît-il judicieux, à l'heure où science et éthique, médecine et société, droit et solidarité, économie et santé, culture et technologies, savoir et pouvoir, ne sont plus dissociables, de concevoir que l'ingénierie sanitaire et sociale est " science du génie ", au sens de l'expression initiale (XV-XVIIIe siècle) que les Québécois ont su  conserver et utiliser dans sa richesse sémantique et épistémologique.
En s'interrogeant sur les faits et situations de soins, d'aide et d'éducation sous toutes leurs formes pour comprendre, finaliser et concevoir les conditions générales et locales de l'action sanitaire et sociale, l'Atelier MCX 20 se positionne donc au carrefour d'un complexe pluri, inter et transdisciplinaire de questions fondamentales.
- Comment, dans un monde en mutation accélérée, l'intelligence humaine opère-t-elle dans ces contextes d'hommes au service des hommes que sont les institutions sanitaires et sociales ?
"Questions fondamentales, certes. Mais questions à très haut débit, dès lors que praticiens, chercheurs et citoyens s'associent pour penser et agir de concert, visant ainsi à passer d'une Praxis en miettes (pluridisciplinaire, opératoire, programmatrice, cybernétique, praxéologique = logique d'objet qui privilégie l'œuvre et travaille sur l'achèvement) à une Poïesis en actes (connaissances inter et transdisciplinaires, prise en compte des phénomènes de production dans le déterminisme des structures sociales, vision éco systémique = logique d'action qui privilégie le processus et travaille avec l'inachèvement)."
Ne pouvons-nous aujourd’hui aborder ces questions à partir de ces ‘dynamiques’ de professionnels s’engageant dans l’action en situation complexe avec le projet de partager leurs expériences se transformant en science avec conscience, en s’attachant à « travailler à bien penser pour agir en complexité » ?
A la complexité dans laquelle baignent naturellement les acteurs professionnels du social et du sanitaire, du fait de leurs confrontations à l’humain, s’ajoute cette complexité sociétale qui redéfinit leur cadre d’intervention, mais aussi leur métier, compétences, modalités d’action, avec une forte pression pour qu’ils participent aux nécessités d’intégration et de cohésion sociale dans le même temps où leur est renvoyé le poids financier de l’action sociale et sanitaire qui remet en cause son efficacité et sa légitimité, si ce n’est une certaine responsabilité de la croissance des dépenses.
Pris entre les dispositifs sanitaires ou sociaux et les demandes eu situation de leurs patients ou usagers, nombre de professionnels font le choix de faire évoluer leurs pratiques, de développer d’autres ressources, d’expérimenter d’autres modalités plus adaptées et dans lesquelles ils se reconnaissent. Toutes ces initiatives ne témoignent-elles pas du désir de ne pas rester acteur passif d’une Institution ou d’un dispositif ? Ne constituent-elles pas des réponses réfléchies à la complexité de ces réalités mouvantes, multiforme ? N’est ce pas ainsi que les professionnels apprennent à reconnaitre les capacités créatrices des patients /usagers, qui, dés lors qu’ils sont ‘reconnus comme sujet’, développent de réelle expertise des situations qu’ils vivent et qui les concernent au premier chef ?
Autant d’expériences qui, réfléchies intéressent tant d’autres acteurs dans tous les champs de l’activité humaine, lesquels, en retour, ….
Cet Atelier Complexité des Systèmes sanitaires et sociaux se veut un lieu ouvert aux praticiens et aux chercheurs pour livrer expériences, réflexions, conceptualisation, …,  échanges de savoirs issus des pratiques qui enrichissent notre connaissance et participe à régénérer une « Éthique civilisatrice» dans toute sa complexité : « Ethique de résistance à la cruauté et à la barbarie, Éthique de reliance, Éthique de la compréhension. » nous rappelle Edgar Morin.

Les systèmes sanitaires et sociaux se caractérisent par une complexité sui generis, un foisonnement de liens et de hiérarchies enchevêtrées où l'idéal humanitaire instituant le dispute au réel organisationnel institué.
De fait, la complexité des systèmes ainsi construits artificiellement au fil des époques et des civilisations est une manifestation du génie de l'homme. Si bien que le génie sanitaire, qui est génie social aussi - parce qu'on ne peut pas ne pas globaliser en la matière -, ne saurait se réduire à l'une où à l'autre de ces deux composantes. Comme le signifient les émergentes "sciences sanitaires et sociales", l'une est consubstantielle à l'autre. Au-delà des cloisonnements, différenciations et coordinations qui le déterminent structurellement, fonctionnellement et génétiquement, ce génie est pour quiconque veut comprendre la complexité dans les organisations médicales, médico-sociales et sociales, science et art à la fois de " relier une pensée qui relie " (E. Morin) au sens de la métis des Grecs qui, par les ruses de leur intelligence, de leur raisonnement intentionnel, étaient habiles à transformer leur expérience en savoir et leur savoir en expériences réfléchies.
Aussi apparaît-il judicieux, à l'heure où science et éthique, médecine et société, droit et solidarité, économie et santé, culture et technologies, savoir et pouvoir, ne sont plus dissociables, de concevoir que l'ingénierie sanitaire et sociale est " science du génie ", au sens de l'expression initiale (XV-XVIIIe siècle) que les Québécois ont su  conserver et utiliser dans sa richesse sémantique et épistémologique.
En s'interrogeant sur les faits et situations de soins, d'aide et d'éducation sous toutes leurs formes pour comprendre, finaliser et concevoir les conditions générales et locales de l'action sanitaire et sociale, l'Atelier MCX 20 se positionne donc au carrefour d'un complexe pluri, inter et transdisciplinaire de questions fondamentales.
- Comment, dans un monde en mutation accélérée, l'intelligence humaine opère-t-elle dans ces contextes d'hommes au service des hommes que sont les institutions sanitaires et sociales ?
"Questions fondamentales, certes. Mais questions à très haut débit, dès lors que praticiens, chercheurs et citoyens s'associent pour penser et agir de concert, visant ainsi à passer d'une Praxis en miettes (pluridisciplinaire, opératoire, programmatrice, cybernétique, praxéologique = logique d'objet qui privilégie l'œuvre et travaille sur l'achèvement) à une Poïesis en actes (connaissances inter et transdisciplinaires, prise en compte des phénomènes de production dans le déterminisme des structures sociales, vision éco systémique = logique d'action qui privilégie le processus et travaille avec l'inachèvement)."
Ne pouvons-nous aujourd’hui aborder ces questions à partir de ces ‘dynamiques’ de professionnels s’engageant dans l’action en situation complexe avec le projet de partager leurs expériences se transformant en science avec conscience, en s’attachant à « travailler à bien penser pour agir en complexité » ?
A la complexité dans laquelle baignent naturellement les acteurs professionnels du social et du sanitaire, du fait de leurs confrontations à l’humain, s’ajoute cette complexité sociétale qui redéfinit leur cadre d’intervention, mais aussi leur métier, compétences, modalités d’action, avec une forte pression pour qu’ils participent aux nécessités d’intégration et de cohésion sociale dans le même temps où leur est renvoyé le poids financier de l’action sociale et sanitaire qui remet en cause son efficacité et sa légitimité, si ce n’est une certaine responsabilité de la croissance des dépenses.
Pris entre les dispositifs sanitaires ou sociaux et les demandes eu situation de leurs patients ou usagers, nombre de professionnels font le choix de faire évoluer leurs pratiques, de développer d’autres ressources, d’expérimenter d’autres modalités plus adaptées et dans lesquelles ils se reconnaissent. Toutes ces initiatives ne témoignent-elles pas du désir de ne pas rester acteur passif d’une Institution ou d’un dispositif ? Ne constituent-elles pas des réponses réfléchies à la complexité de ces réalités mouvantes, multiforme ? N’est ce pas ainsi que les professionnels apprennent à reconnaitre les capacités créatrices des patients /usagers, qui, dés lors qu’ils sont ‘reconnus comme sujet’, développent de réelle expertise des situations qu’ils vivent et qui les concernent au premier chef ?
Autant d’expériences qui, réfléchies intéressent tant d’autres acteurs dans tous les champs de l’activité humaine, lesquels, en retour, ….
Cet Atelier Complexité des Systèmes sanitaires et sociaux se veut un lieu ouvert aux praticiens et aux chercheurs pour livrer expériences, réflexions, conceptualisation, …,  échanges de savoirs issus des pratiques qui enrichissent notre connaissance et participe à régénérer une « Éthique civilisatrice» dans toute sa complexité : « Ethique de résistance à la cruauté et à la barbarie, Éthique de reliance, Éthique de la compréhension. » nous rappelle Edgar Morin.
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Cet Atelier était initialement animé jusqu’en 2000 par P Peyré et M Laforcade, qui absorbés par de multiples engagements, avaient du le laisser en sommeil. Nous pouvons aujourd’hui nous efforcer de le revitaliser. F P.

Documents rédigés par les membres de l'atelier

Le penser-agir complexe dans la relation thérapeutique : Quand le patient devient thérapeute de lui-même ()

... Face à la complexité des situations singulières et à la difficulté de trouver le bon levier pour apporter du soulagement à ces souffrances exprimées, il m’a fallu, au fil des années questionner sans cesse cette difficulté à penser et à faire, revisiter à la lumière d’approches nouvelles toutes les idées qui « vont de soi »..."